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L'impact climatique de la 5G

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 179 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 12/01/2021
    • de CLERSY Christophe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Dans un rapport publié le 19 décembre dernier, le Haut Conseil pour le Climat estime que le déploiement de la 5G en France, qui a commencé cet automne, risque non seulement d'augmenter la consommation d'électricité, mais aussi d'accentuer significativement l'empreinte carbone du numérique.

    Selon les calculs réalisés par le Haut Conseil pour le Climat, le déploiement de cette technologie pourrait ajouter entre 2,7 millions de tonnes (Mt) et 6,7 Mt d'équivalent CO2 en 2030.

    Les trois quarts des émissions de gaz à effet de serre (GES) supplémentaires induites par la 5G seraient très directement liés à la fabrication des équipements de réseau, de centres de données et, bien sûr, des terminaux. Le quart restant serait lié aux usages qui seront faits de la 5G.

    En outre, l'autorité indépendante note que la 5G « risque également d'augmenter les émissions liées à la production d'électricité en France ».

    Quelle analyse politique Monsieur le Ministre fait-il de cette étude ?

    A-t-il des chiffres concernant l'impact climatique du déploiement de la 5G en Wallonie ?
    Des analyses ont-elles été réalisées ?

    Quelles mesures a-t-il prises afin de minimiser l'impact environnemental de ce déploiement technologique ?

    Le déploiement de cette nouvelle technologique 5G risque-t-il de mettre à mal la trajectoire de réduction des gaz à effet de serre (GES) de la Wallonie ?

    Il semble que le système d'échange de quotas d'émission européen garantisse en théorie que le déploiement de la 5G s'insère dans les quotas négociés. Qu'en est-il précisément ?

    Des budgets carbone sectoriels sont-ils envisagés ?
  • Réponse du 10/03/2021
    • de HENRY Philippe
    En Wallonie, comme l’honorable membre le sait, un groupe d'experts a été mis en place en juillet 2020 pour étudier tous les aspects liés au déploiement de la 5G sur le territoire régional, en ce compris les aspects énergie et climat.

    En effet, une analyse exploratoire réalisée en 2020 par CLIMACT à la demande de l’administration relève que la consommation électrique wallonne actuelle liée à l’usage des TIC est de l’ordre de 1,3 TWh et, parmi ces 1,3 TWh, la consommation liée aux réseaux mobiles a été évaluée à environ 400 GWh. Et la consommation d’électricité des TIC pourrait tripler d’ici 2030 selon un scénario tendanciel. Pire, les émissions de GES associées pourraient, elles, tripler voire quintupler en fonction des scénarii énergétiques possibles d’ici 2030. Concernant l’impact précis sur nos émissions, il n’y a pas d’étude spécifique relative à la 5G à ma connaissance. J’attire cependant son attention sur le fait que, outre la demande de froid et l’usage accru des appareils électriques, le cas de la 5G peut se replacer dans le cadre plus large de la demande liée aux technologies de l’information et de la communication, dont la croissance connaît un découplage par rapport à celle du PIB.

    En outre, des risques d’effets rebonds par rapport aux améliorations de l’efficacité de production des équipements existent. En effet, la baisse de leur prix qui pourrait découler de ces améliorations pourrait avoir comme conséquence d’augmenter les usages des TIC et donc leur consommation d’énergie.

    Je n’ai pas connaissance de la garantie de quota dans le cadre du SEQE, tel qu’évoqué par le Haut Conseil pour le Climat en France. Je vais charger mon administration de prendre des informations sur cette garantie.

    Pour limiter la croissance de la consommation d’électricité liée aux TIC, diverses mesures pourraient être imaginées. Par exemple, une meilleure connaissance de la consommation liée aux différents équipements des TIC et en suivre les évolutions. On pourrait aussi mettre en place des campagnes de communication afin d’informer les usagers sur l’importance d’optimiser de la consommation de leurs appareils numériques via la rédaction de fiches d’informations par type de produit comme dans le cas de l’Eco-labellisation. On pourrait aussi imaginer des mesures à caractère normatif afin par exemple de limiter la bande passante disponible pour certaines applications ou encore limiter la quantité totale de contenu accédée par jour. Je vais donc charger mon administration de me présenter des mesures qui pourraient être mises en œuvre.

    Nous restons évidemment vigilants quant aux impacts liés au développement de cette technologie et nous attendrons évidemment les résultats de l’étude commanditée par la Région avant de nous positionner sur l’opportunité de la 5G et de l’impact toujours plus important des données sur les besoins en énergie qu’elles induisent.