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Le peu d'engouement des Wallons pour les véhicules électriques

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 182 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 12/01/2021
    • de GALANT Jacqueline
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Les Belges ne seraient visiblement pas encore prêts à la transition vers les véhicules électriques. En effet, selon l'Institut Vias, seul un Belge sur cinq envisagerait d'acheter un tel véhicule d'ici trois ans (24 % à Bruxelles, 20 % en Flandre et 17 % en Wallonie).

    Selon l'Institut Vias, les principaux freins au changement de mentalité résident au niveau du portefeuille des potentiels acheteurs : 36 % des citoyens sondés estiment que les véhicules électriques sont encore trop chers ; 30 % accepteraient d'acheter un électrique s'ils bénéficiaient de primes à l'achat ; et 24 % pourraient être tentés si les taxes de mise en circulation et de circulation étaient réduites, voire supprimées.

    Parmi les incitants autres que financiers qui pourraient pousser à l'achat, figure la multiplication des bornes de recharge (notamment rapides). Des efforts au niveau de l'infrastructure sont à fournir, mais aussi en termes d'information. Un outil permettant de donner un bon aperçu des comparatifs des coûts d'un véhicule thermique et d'un électrique tout au long de leur durée de vie pourrait aider à convaincre d'adopter l'électrique.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance des chiffres publiés par l'Insitut Vias ?
    Quelles conclusions en tire-t-il ?

    Quelles mesures prend le Gouvernement wallon afin de favoriser les voitures électriques sur son territoire ?

    Des incitants fiscaux (sur les primes à l'achat, taxes de mise en circulation et de circulation, et cetera) sont-ils prévus ?

    Doit-on s'attendre à une modification de ces derniers prochainement ?

    Concernant les bornes de rechargement, la Région wallonne suit-elle un plan de développement en partenariat avec les acteurs privés dans le domaine ?

    Des collaborations ou des incitants avec les pouvoirs locaux sont-ils envisagés par le Gouvernement wallon ?

    Des campagnes de sensibilisation et d'information concernant les voitures électriques sont-elles envisagées ?
  • Réponse du 08/02/2021
    • de HENRY Philippe
    La question de l’électromobilité reste centrale dans la transition énergétique et la fin de la dépendance aux combustibles fossiles. Elle apparaît comme un des moyens de décarboner le transport à long terme. Cependant, même si cette filière est prometteuse dans des perspectives à long terme, elle se heurte à de nombreux obstacles.

    Le principal reste le coût de la technologie. Même si de grosses avancées ont été réalisées ces derniers mois, essentiellement par la pression constante de la Commission européenne qui impose des plafonds d’émissions moyens de plus en plus stricts aux constructeurs, la technologie reste chère. Très chère. C’est bien cet élément, plus encore que l’absence de bornes, qui freine le choix du public lorsqu’il choisit un nouveau véhicule. C’est d’ailleurs ce que relève également Vias.

    Il est évident que l’évolution des coûts des produits pétroliers d’une part et l’amélioration des technologies électriques permettront de déplacer le curseur de manière plus importante vers le véhicule électrique dans le futur.

    Je relève également que, selon Vias, les citoyens seraient prêts à investir dans un véhicule électrique s’ils bénéficiaient de primes à l’achat ou si les taxes de mise en circulation et de circulation étaient réduites, voire supprimées.

    La réforme fiscale sur laquelle nous travaillons actuellement bénéficiera évidemment aux véhicules électriques dans la mesure où ils n’émettent pas directement de CO2, mais je souhaite, avant tout, anticiper l’évolution future, pas la précipiter.

    J’ai déjà eu l’occasion d’insister sur la nécessité d’avoir une approche progressive, car elle permet de faire face aux enjeux techniques de l’accroissement du parc de véhicules électriques sur le système énergétique.

    Car si les voitures électriques offrent des opportunités pour la transition vers des énergies renouvelables, elles constituent aussi un risque majeur pour les réseaux de distributions locaux que nous devons préparer, afin d’éviter tout risque de black-out.

    En ce qui concerne le déploiement des bornes, je souhaite développer une approche locale et intégrée dans les mois à venir. Plusieurs projets sont actuellement en réflexion avec une sensibilité particulière vers les villes et communes wallonnes qui doivent effectivement pouvoir jouer un rôle de facilitation. L’objectif serait de bien formater l’approche au niveau des communes afin de les aider efficacement en regard des aspects techniques et du droit des concessions liés au déploiement de bornes.

    À ce niveau, je rappelle qu’il est essentiel de ne pas écouter que le seul secteur automobile, mais également les fournisseurs de service de recharge qui doivent supporter des coûts d’investissement importants avec un modèle économique assez fragile. Je rappelle qu’une borne de chargement ne devient rentable qu’avec 10 véhicules chargeant quotidiennement.

    Avec la décision prise dans l’accord du Gouvernement fédéral d’imposer progressivement la neutralité carbone dans les véhicules de société, une approche raisonnée de la question fiscale ainsi que du déploiement d’infrastructures et une prise en compte de toutes les technologies, je suis persuadé que la transition énergétique au niveau du transport nous permettra de contribuer de manière efficace aux objectifs climatiques et énergétiques wallons pour 2030 et 2050.