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Les licenciements chez Bridgestone à Frameries

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 195 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 13/01/2021
    • de MUGEMANGANGO Germain
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Malheureusement, la Région wallonne fait face à un nouveau drame social puisque l'on vient d'apprendre que la multinationale Bridgestone a décidé de répercuter les pertes liées à la crise sur ses travailleurs. La FGTB a déclaré dans la presse que l'entreprise a décidé de licencier 18 travailleurs et deux sous-traitants, mais aussi de mettre en place une réduction des coûts salariaux de 15 % à partir du mois d'avril prochain et de modifier l'organisation du travail, en diminuant notamment le nombre de travailleurs indirects à la production.

    La crise a particulièrement frappé le secteur aéronautique, mais il faut rappeler que Bridgestone à Frameries est une entreprise qui fonctionne bien. En effet, celle-ci a enregistré des bénéfices importants ces dernières années. Au niveau mondial, le groupe est largement bénéficiaire, entre 2017 et 2019, ils ont dégagé un bénéfice net après impôt de 6,8 milliards d'euros et ont distribué 2,7 milliards de dividendes à leurs actionnaires.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris contact avec la direction de l'entreprise et les syndicats sur place ?

    Que va faire la Région pour empêcher ce nouveau drame et soutenir les travailleurs ?
  • Réponse du 18/01/2021
    • de BORSUS Willy
    Le 4 janvier, Bridgestone Aircraft Europe a annoncé un plan de restructuration lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire. Bridgestone envisage de se séparer d’une vingtaine de collaborateurs sur le site de Frameries (18 membres du personnel et 2 sous-traitants). Les coûts salariaux devraient être également réduits de 15 % à partir du mois d'avril 2021 et l'organisation du travail devrait être modifiée, en diminuant notamment le nombre de travailleurs indirects à la production.

    Bridgestone Aircraft était jusqu'en mars 2020 une entreprise florissante dont les bénéfices s'élevaient annuellement à plusieurs millions d'euros, mais l’entreprise, spécialisée dans la fabrication de pneus d’avions, a très été fortement impactée par la diminution du trafic aérien suite à la pandémie et à la crise du secteur aérien. Son marché a chuté de 60 % en 2020.

    Les syndicats partagent ce constat. Ils souhaitent cependant explorer toutes les pistes permettant de réduire au maximum le nombre de licenciements. Je soutiens évidemment cette préoccupation.

    La direction de son côté se dit prête à discuter avec les partenaires sociaux, mais l'entreprise ne peut pas se permettre de faire des pertes pendant trois ans.

    Le secteur aéronautique est l’un des secteurs les plus impactés par la crise, et face à une diminution drastique de la demande, nous ne sommes pas inactifs, même si évidemment nous ne savons compenser les pertes de volume.

    Il y a évidemment la mesure fédérale de chômage temporaire force majeure.

    Au niveau régional, nous avançons sur les éléments suivants :
    - programme d’innovation technologique (avec 2 fois 42 millions d’euros de subsides) pour maintenir la capacité d'innovation technologique existante pour affronter les nouveaux challenges européens du secteur aéronautique (avion décarboné) ;
    - actions concertées entre Skywin/EWA, Agoria, UWE, Sowalfin, SRIW, SOGEPA et AWEx pour fournir une réponse adéquate et individuelle aux attentes des PME impactées (recapitalisation, aide financière, aide innovation, aide à la diversification, formation pendant le chômage temporaire …) ;
    - mise en place par Skywin avec AWEx d'un outil de marketing digital pour le secteur aéronautique, pour augmenter la visibilité internationale, pour affirmer les ambitions du secteur (notamment par dissémination des objectifs et résultats du PIT aéro) et pour remplacer la présence physique dans les salons aéronautiques internationaux annulés suite à la Covid (par exemple le Bourget 2021).

    Je suis cependant conscient que ces mesures aident les sociétés à passer le cap, mais ne compensent malheureusement pas la baisse des volumes de production, et donc le travail sur le terrain. J’examine donc certaines mesures pour supporter les efforts de diversification de certains sous-traitants.

    Le but est donc bien de maintenir en Wallonie un tissu industriel performant, tant au niveau innovation que production, tant pour les GE que pour les PME, pour être prêt lors de la reprise internationale du secteur aéronautique une fois la crise sanitaire terminée.

    Pour le surplus, je renvoie l’honorable membre à la réponse que j’ai donnée à Madame la Députée Kapompole en commission ce 12 janvier sur le même sujet.