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Le transfert de matériel médical usagé à l'attention des pays du Sud.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 79 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 26/04/2006
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à VIENNE Christiane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    S'il est bien un indice qui ne trompe pas lorsque l'on veut mesurer le degré d'investissement d'un pays dans le bien-être de ses habitants, ce sont les moyens engagés en termes de matériel dans le secteur médico-hospitalier.

    Selon ce critère, les hôpitaux et les centres médicaux de Wallonie n'ont en rien à rougir des moyens qu'ils consacrent chaque année pour maintenir leurs équipements dans les normes les plus sévères sur les plans techniques et technologiques.

    De ce fait, nous constatons une rotation non négligeable dans le nombre de ces équipements qui sont déclassés chaque année par nos centres, ceci dans le souci d'offrir toujours une qualité de soins qui corresponde au niveau de vie de notre pays.

    Ceci a pour corollaire un déclassement de ces équipements. Aujourd'hui, aucune filière n'est organisée pour systématiquement récupérer l'ensemble de ce matériel qui, même s'il est quelque peu usé, reste néanmoins fonctionnel pour reprendre du service dans des structures qui en auraient besoin.

    Précisément, nous connaissons toutes et tous des associations actives avec les pays du Sud, des associations qui se sont professionnalisées dans le transfert d'équipements médicaux à destination de pays dont les structures hospitalières ont parfois du mal à s'équiper dans de bonnes conditions.

    Dès lors, partant de ce constat simple, je voudrais formuler à Madame la Ministre les deux propositions suivantes :

    - étant donné qu'un nombre important de matériel médical fait l'objet d'un remplacement de la part de nos institutions, ne pense-t-elle pas qu'il serait utile de sensibiliser davantage celles-ci en leur envoyant, par exemple, une circulaire pour qu'elles prévoient systématiquement un partenariat avec une association active dans la coopération avec le Sud pour faciliter le transfert de ces équipements ;

    - de même, sur un plan tout aussi pratique, ne serait-il pas opportun de désigner une personne de référence qui serve d'interface entre ces institutions et les associations afin de faire se rencontrer les offres et les demandes de part et d'autre ?



    Je prends l'exemple d'hôpitaux sans frontières qui est une association active dans le domaine depuis un certain temps déjà, mais il en existe bien d'autres qui ont également toute leur expertise et leur savoir faire à mettre en commun pour que nos équipements soient, à l'avenir, mieux valorisés.

    Ceci constituerait sans conteste une aide non négligeable dans le domaine de l'aide sanitaire à destination des pays avec lesquels nous entretenons déjà des contacts de longue date.

    Je sais Madame la Ministre sensible à la problématique et je ne doute pas un seul instant qu'ensemble, nous ferons progresser la cause.
  • Réponse du 16/05/2006
    • de VIENNE Christiane

    La problématique liée à la récupération du matériel hospitalier usagé, que ce soit à destination des pays du Sud ou des pays étrangers, en général, reste liée à de grandes difficultés, non seulement en termes de stockage et de maintenance, mais aussi en termes d'utilisation.

    Je me suis justement heurtée à ces difficultés lorsqu'il a été question d'organiser l'aide de la Région wallonne aux victimes du Tsunami au Sri Lanka, de sorte que la liste des matériels usagés à envoyer sur place a dû être revue afin qu'une maintenance minimale puisse suffire à assurer leur utilisation, de même qu'un maniement relativement simple.

    On sait aussi, au travers des initiatives ponctuelles, mais cependant nombreuses, prises par les associations, les difficultés également liées au stockage, à la conservation, à l'acheminement, à l'installation et à la mise en route de ces matériels.

    Dès lors, si je suis en effet enthousiasmée à l'idée de sensibiliser les institutions hospitalières wallonnes afin qu'elles développent des partenariats avec les associations actives dans la coopération avec les pays du Sud pour leur envoyer du matériel usagé, je reste largement perplexe sur les modalités pratiques de ces partenariats ; il en va dès lors de même quant à la désignation d'une personne relais destinée à servir d'interface entre nos hôpitaux et ces associations.

    Cependant, ainsi que j'ai pu et ai encore l'occasion de le constater au travers de l'action que j'ai à finaliser en faveur du Sri Lanka, l'ASBL « Hôpitaux solidaires » constitue un partenaire pertinent afin de soutenir toute démarche ayant pour objet l'envoi de matériels médicaux usagés vers des pays que je qualifierais de défavorisés en termes d'offre de soins.