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Le transit de marchandises par rail entre Liège et la Chine

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 211 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/01/2021
    • de BIERIN Olivier
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le 8 décembre 2020, le premier train en partance de la ville de Yivu en Chine est arrivé dans le Trilogiport de Liège après un parcours de plus de 12 000 kilomètres. Ce convoi était composé de 41 conteneurs contenant diverses marchandises à destination de plusieurs pays européens.

    Depuis 2018, des trains assurent la liaison entre la Wallonie et la Chine via la plateforme logistique de l'aéroport de Liège.

    Monsieur le Ministre peut-il nous détailler la quantité de marchandises importées depuis la Chine et la quantité de marchandises exportées vers celle-ci par le rail, à la fois en termes de tonnage, mais aussi de valeurs marchandes ?

    Peut-il détailler quelle proportion de ces marchandises exportées vers la Chine par le rail sont fabriquées en Wallonie et en Belgique ?
  • Réponse du 10/02/2021
    • de BORSUS Willy
    En effet, des trains de fret connectent la Wallonie à la Chine depuis le mois de décembre 2018, avec une première ligne reliant le terminal de Liege Logistics Intermodal (LLI), à 2 kilomètres de l’aéroport de Liège, et la Ville de Zhengzhou dans la Province du Henan avec laquelle la Wallonie est jumelée depuis 1988.
    Ce fut la première étape dans le positionnement de notre Région sur la Nouvelle Route de la Soie, alors que précédemment seule l’Allemagne était majoritairement concernée par ces nouvelles lignes ferroviaires.

    Depuis lors, la fréquence des trains et le nombre de villes chinoises connectées n’ont cessé de croître, en réponse à une demande de plus en plus importante pour cette alternative de transport qui est plus soucieuse de l’impact écologique et qui représente une solution intermédiaire aux transports maritimes et aériens, que ce soit en termes de durée ou de coût.
    Nous comptons aujourd’hui environ 7 trains de marchandises par semaine arrivant respectivement de 4 villes chinoises. Il s’agit, dans l’ordre d’établissement des connexions, de la ville de Zhengzhou de la province du Henan, la ville de Yiwu de la province du Zhejiang, la ville de Chengdu de la province du Sichuan et enfin, depuis cette année, la ville de Jinan de la province du Shandong.

    Ces trains, chargés chacun d’une quarantaine de conteneurs, arrivent aujourd’hui à différents terminaux en Wallonie. Ils desservent le terminal LLI mentionné plus haut, le terminal Renory et le terminal de Trilogiport. Des discussions sont aujourd’hui en cours sur la possibilité d’accueillir également des trains de marchandises au terminal de Charleroi.
    Je tiens à préciser que le train qui est arrivé au Trilogiport en décembre 2020 n’était pas le premier train en provenance de Yiwu, car cette ville était déjà connectée depuis l’année 2019 via le terminal LLI à l’aéroport de Liège, partiellement affrété pour des marchandises de la filiale logistique d’Alibaba. Il s’agissait par contre du premier train de fret arrivant au Trilogiport.

    En ce qui concerne les trains au départ de la Wallonie vers la Chine, le nombre est moindre en raison d’une demande moins importante. Pour donner quelques chiffres, un total de 9 696 conteneurs de 40 pieds sont arrivés en 2020, et 2 576 sont repartis vers la Chine.
    Il ne nous est malheureusement pas possible d’en estimer le tonnage total, le poids d’un conteneur variant en fonction du type de marchandises transportées.
    J’informe l’honorable membre néanmoins en primeur que les trains arrivant à Liège sont les seuls qui assurent systématiquement un programme retour en Chine, les opérateurs étant très sensibles à la diminution de stockage inutile de leurs containers en Europe.

    Ce déséquilibre est un enjeu sur lequel nous travaillons. Trop peu nombreuses sont les entreprises qui considèrent à ce jour la solution ferroviaire et il est de la mission de l’AWEx, mais également de tous les acteurs soutenant un transport plus durable, de promouvoir une logistique multimodale connectée, comme filière forte de la transition écologique de la Wallonie.

    Les circonstances économiques découlant de la pandémie ont été favorables à cette transition vers le transport ferroviaire, car l’instabilité du transport maritime a incité les entreprises à rechercher d’autres solutions logistiques. Le projet CAREX de transport de marchandises à grande vitesse prévoyant de relier les principaux aéroports européens de fret sera un atout supplémentaire au vu de la possibilité de combiner les solutions en mobilité douce, délestant le fret routier.


    Par ailleurs, l’AWEx, dans le cadre de la stratégie de rebond, propose, guide et accompagne les entreprises wallonnes dans leurs démarches d’exportation et en particulier dans des démarches de diversification des canaux de commercialisation au travers des solutions de commerce électronique, dans une approche dite omnicanale. Les enjeux écologiques et économiques se rejoignent donc avec l’objectif de remplir les trains dans le sens du retour, au bénéfice des exportations wallonnes, mais également des exportations européennes, concentrées au départ de la Wallonie.

    Enfin, étant donné le nombre important d’acteurs impliqués dans la chaîne logistique et les différents modes d’arrivage de marchandises à destination de la Chine, il n’est pas possible à ce jour d’identifier la valeur et toutes les catégories de produits exportés spécifiques au transport ferroviaire.

    Nous savons cependant que les produits repartant dans les trains vers la Chine sont très variés. Sont transportés notamment des machines, de pièces automobiles, des appareils électriques, des vêtements, également des produits alimentaires tels du lait ou du chocolat.