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Le plan de relance fédéral et le soutien à l'hydrogène vert

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 201 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/01/2021
    • de LEONARD Laurent
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Le plan de relance fédéral se compose de cinq grands axes pour relancer notre économie et la rendre plus résiliente. Le premier axe, à savoir le climat, durabilité et innovation, fait une large place aux innovations en matière de production d'énergie. La production d'hydrogène et plus particulièrement d'hydrogène vert, apparaît être au centre de la stratégie de relance.

    Cet été, l'Union européenne dévoilait quant à elle son plan de développement de l'hydrogène en Europe, avec l'ambition que l'hydrogène soit un véritable moteur dans la course à la décarbonation et nous permette d'arriver à la neutralité carbone en 2050.

    Dans la Déclaration politique régionale sont évoquées « des initiatives pour poser les bases de l'économie de l'hydrogène ».

    Des projets en matière de production d'hydrogène vert verront-ils le jour dans le cadre du plan de relance ?

    Si des projets ne devaient pas être retenus dans ce cadre, d'autres soutiens sont-ils prévus pour encourager le développement de ce secteur en Wallonie ?

    Monsieur le Ministre a-t-il une estimation du potentiel pour la production d'hydrogène vert par filière renouvelable en Wallonie ?

    Enfin, quel potentiel de création d'emplois directs et indirects pourrait être induit par le développement d'une filière hydrogène wallonne ?
  • Réponse du 26/02/2021
    • de HENRY Philippe
    Le projet Waste-to-Wheels a montré la difficulté de l’équation que constitue la production de l’hydrogène vert dans un contexte de transition énergétique et climatique ambitieux.

    J’aimerais apporter une petite nuance en rappelant que Waste-to-Wheels ne portait que sur le seul pan lié à la production de l’hydrogène, l’achat des bus, en soi, relevant d’une autre dynamique.

    Je tenais tout d’abord à souligner, malgré la situation actuelle, la qualité des échanges entre les divers acteurs de ce dossier et j’ai pu noter un réel intérêt de l’OTW dans cette technologie qui permettrait une décarbonation effective du transport de personnes. C’est bien sur cette dynamique que je souhaiterais pouvoir rebondir.

    Il est actuellement trop tôt pour déjà envisager comment se marquera la suite, mais il sera important que l’option qui sera retenue puisse répondre efficacement aux besoins. Et je n’écarte pas l’option de travailler de manière plus intégrée avec des structures publiques dans les choix qui seraient opérés.

    Dans ce contexte, il serait envisageable de travailler à nouveau avec certains partenaires de ce projet, mais dans un cadre qui permette de mieux répondre aux enjeux et avec une meilleure maîtrise pour les finances publiques.

    Plus globalement, ce type de dynamique s’inscrit pleinement dans l’esprit de plan de relance qu’il s’agisse du plan de relance wallon ou européen. Je ne m’appesantirai à ce stade ni sur l’un ni sur l’autre, car ils restent tous deux en cours d’affinage. Mais dans chacun des deux, la question de l’hydrogène est intégrée.

    À ce stade, je pense que le soutien devra se faire de manière ciblée et parfaitement contrôlée afin d’éviter une trop forte distorsion sur le marché de l’énergie électrique. Il ne faudrait en effet pas que l’hydrogène, qui représente une réelle opportunité pour l’avenir ne soit victime d’une approche trop précipitée qui ferait oublier que l’électricité est une ressource précieuse.

    En outre, je rappelle que la question de l’hydrogène doit pouvoir, en outre, être inscrite, plus généralement, dans un cadre plus large lié aux gaz à faible impact en carbone. Cette question nécessite un éclairage de l’Europe qui devrait nous parvenir dans le courant de l’année.

    C’est bien en ce sens que j’ai mandaté mon administration pour qu’elle établisse une feuille de route pour ces technologies qui saura s’intégrer dans une vision conjointe avec nos collègues des autres Régions et du Fédéral, mais qui réponde pleinement à l’ambition européenne en la matière.

    Sur la question du potentiel, la production d’hydrogène est à lier plus généralement à celle du système énergétique dans sa globalité. L’hydrogène, avant d’être un vecteur énergétique, est une source de stockage d’électricité et c’est bien sous cet angle et avec les mêmes contraintes que nous devons à ce stade aborder celui-ci.

    C’est bien en termes de flexibilisation du réseau pour gérer le caractère fluctuant de la production renouvelable qu’il sera nécessaire d’envisager l’électrolyse. À titre d’exemple, la situation énergétique que nous avons connue lors du premier confinement aurait été extrêmement propice à la production d’hydrogène avec une grosse production renouvelable et une très faible demande en électricité.

    Au niveau des retombées économiques et en matière d’emploi, il est extrêmement difficile de se prononcer à ce stade. Tout dépendra en effet du développement futur de la filière. Certains acteurs industriels sont très actifs en Wallonie, mais s’agissant d’une activité qui reste, somme toute, assez embryonnaire même à l’échelle européenne, la croissance en termes économiques et d’emploi reste assez modérée jusqu’ici. Mais il est évident que la croissance pourrait devenir réelle et pas exclusivement sur les entreprises qui développent les solutions techniques, mais également, plus localement, dans les entreprises de génie civil, de mécanique ou d’électricité.