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Les objectifs visant à perpétuer l'efficacité énergétique

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 202 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/01/2021
    • de LEONARD Laurent
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    A l'échelle de l'Europe, l'année 2020 a été une année de référence en termes d'écologie et d'efficacité énergétique. Un cap hautement symbolique a été franchi. Pour la première fois, les sources d'énergie renouvelable ont produit plus d'électricité que les combustibles fossiles.
    De plus la production d'électricité verte a crû de 11 % par rapport à l'année précédente, grâce notamment au renforcement et au déploiement des installations de production d'énergie renouvelable mais aussi à des conditions climatiques favorables.

    Le contexte que nous avons traversé et traversons encore a favorisé la réduction des gaz à effet de serre, de la consommation énergétique mais aussi la conscientisation de la population à l'égard des questions climatiques.

    Le contexte inhabituel que nous avons connu a permis d'atteindre des chiffres forts encourageants mais la prudence devra rester de mise. Selon les projections, le bilan CO2 devrait repartir à la hausse dès 2025, puisqu'il est prévu de compenser la sortie programmée du nucléaire par des installations axées principalement sur le gaz.

    Afin de garder ce cap mais aussi de continuer à soutenir le rythme, quelle sera la stratégie de Monsieur le Ministre ?
  • Réponse du 01/02/2021
    • de HENRY Philippe
    L’année 2020 a été symbolique à de nombreux égards. La pandémie a imprimé sa marque sur tous les aspects de notre vie personnelle et professionnelle et a relégué dans l’ombre la lutte contre le changement climatique, mais elle a aussi produit des effets positifs bien que transitoires en termes de consommation énergétique notamment.

    Nous ne disposons pas encore des chiffres définitifs, mais une réduction est perceptible au niveau de la consommation d’électricité et de carburants. Il faut toutefois être conscient qu’il s’agit d’une baisse conjoncturelle et que la relance économique provoquera sans doute un retour à une consommation plus élevée comme cela a déjà été le cas au troisième trimestre de 2020. Le rapport européen sur les marchés de l’électricité montre en effet que la levée des mesures de confinement et l'assouplissement des restrictions à l'activité sociale et économique ont provoqué un redressement de la demande d’électricité jusqu’à atteindre en septembre les niveaux d'avant la pandémie.

    Un autre aspect positif que montre le même rapport est l’évolution de la structure de la production d'électricité au niveau européen. En effet, celle-ci a été influencée par des prix du carbone relativement élevés, une faible demande, une meilleure disponibilité de l'hydroélectricité et une augmentation de la production solaire, qui se sont tous combinés pour éliminer les centrales électriques conventionnelles à base de fossiles et faire augmenter la production d'énergie renouvelable de 21 TWh sur un an pour atteindre une part de 37 % dans le mix électrique au T3 2020, contre 33 % le même trimestre un an auparavant. Ces bons résultats montrent aussi qu’il est possible d’augmenter la part du renouvelable dans notre mix énergétique sans mettre en péril l’approvisionnement.

    Il faudra donc veiller à ce que la reprise s’accompagne d’une attention accrue à l’amélioration de l’efficacité énergétique, mais aussi au déploiement croissant des énergies renouvelables. Pour celles-ci, il faudra d’une part, continuer de renforcer la puissance installée en électricité et les adaptations réglementaires soutenant l’autoconsommation et les communautés d’énergie, mais aussi la gestion de la demande et, mais aussi d’autre part travailler sur le déploiement de la chaleur renouvelable pour alimenter les bâtiments et l’industrie notamment en soutenant les réseaux de chaleur. L’évolution du système énergétique nécessitera enfin l’élaboration d’une stratégie intégrée des secteurs et des vecteurs afin de permettre la valorisation optimale des énergies renouvelables tout en assurant la fourniture d’une énergie sûre et abordable.

    L’arrêt des centrales nucléaires est en effet un défi tant en termes de sécurité de l’approvisionnement que de décarbonation de la production d’électricité, ces aspects relèvent des compétences de ma collègue du fédéral, mais je soutiendrai ses efforts dans le cadre de mes compétences, en travaillant à l’amélioration de l’efficacité énergétique et au déploiement des énergies renouvelables.