/

La "Green City zone" de Göteborg et l'instauration de zones de basse émission

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 203 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 26/01/2021
    • de LEONARD Laurent
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Une large zone de l'agglomération de la Ville Göteborg, en Suède, va basculer dans les prochaines années en zone entièrement verte. Cette ville est réputée pour son engagement en matière de climat et d'environnement. Elle planifie de ne plus dépendre de l'énergie fossile à l'horizon 2030.

    Pour ce faire, les autorités ont déjà initié toute une série de mesures et continuent d'élaborer de nouveaux objectifs. Le dernier en date visera à concentrer des modes de transport non polluants, afin de ne plus émettre le moindre rejet de CO2 d'ici une dizaine d'années.

    Le but de ce projet, appelé « Green City zone », sera d'offrir aux résidents et travailleurs une zone où la pollution atmosphérique sera nulle, exempte d'émissions de CO2 grâce à des modes de transport climatiquement neutres et des infrastructures connectées.

    Dans le but de lutter contre la pollution atmosphérique et d'améliorer la qualité de l'air, Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas qu'il serait utile, à notre niveau, d'expérimenter ce genre de projet ?

    La législation nous permet d'établir des zones de basse émission, mais n'envisagerait-il pas d'aller un pas plus loin en définissant des zones vertes de manière non limitée dans la durée ?

    Quel est son avis ?
  • Réponse du 01/02/2021
    • de HENRY Philippe
    Göteborg, ville de 500 000 habitants assortie du plus grand port de Scandinavie et abritant une importante usine, est vraisemblablement grande consommatrice d'énergie, mais accorde une réelle importance à la qualité de son environnement. Elle est élue « ville la plus durable de la planète ». Ce caractère exceptionnel en fait un exemple à suivre pour de nombreuses villes européennes.

    La mise en place de zones de basse émission dédiées à la lutte contre la pollution atmosphérique pourrait être une première étape vers l'idéal de villes durables en Wallonie.

    À cet égard, ma collègue la ministre de l’Environnement est chargée d’opérationnaliser le décret du 17 janvier 2019 relatif aux zones de basses émissions et d’en convenir les modalités complémentaires. Ce décret a pour but de restreindre l’accès des véhicules particuliers thermiques les plus polluants, en particulier les véhicules diesel, sur le territoire régional à partir de 2023.
    Il prévoit également que les communes puissent installer sur base volontaire une restriction plus contraignante et impliquant également les poids lourds.

    Ainsi, à partir de 2030, seuls les véhicules particuliers diesel EURO6d-temp et essence à partir d’EURO5 seront autorisés sur le territoire wallon.
    Cette mesure vise essentiellement la réduction des émissions de NOx, très problématiques dans la motorisation thermique diesel. Toutefois, l’élimination progressive des véhicules thermiques va rapidement accélérer la transition du parc vers des motorisations alternatives plus économes en émissions de CO2, telles que les motorisations électriques, hybrides, au CNG, à l’hydrogène, etc.

    Afin d’améliorer les émissions de polluants et de CO2 dans les villes, nous pouvons aussi mentionner que le parc des bus wallons a été récemment équipé de 300 bus hybrides dédiés à la circulation urbaine, notamment à Liège, Namur et Charleroi.

    Ces mesures s’inscrivent dans une vision plus large adoptée par la Wallonie dans le Plan Air Climat Énergie et la Stratégie régionale de Mobilité de la Vision FAST : des mesures ambitieuses sont prévues autour de deux axes principaux : 1) verdir le parc de véhicules via le décret évoqué ci-dessus et via la promotion des carburants alternatifs (électricité/CNG) et 2) réduire drastiquement la charge de trafic au sein des villes, par une meilleure structuration de l’offre de transports en commun et l’amélioration de l’accès à la mobilité douce/partagée au sein des villes.

    Il faut également souligner que plusieurs villes ont une démarche proactive en matière d’air et de climat et financent d’elles-mêmes de nombreuses actions visant des objectifs très ambitieux. Je pense ici notamment à la construction du tram à Liège et au BHNS à Charleroi.

    Bien qu’elles n’aient pas l’ambition d’atteindre la neutralité carbone de la Green city zone de Göteborg, ces mesures contribueront de manière progressive, mais significative à la diminution des émissions de CO2 et de polluants atmosphériques sur l’ensemble du territoire et en particulier dans les villes.