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L'ouverture au privé dans le capital des outils publics wallons

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 222 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 27/01/2021
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Fin de l'année 2020, Monsieur le Ministre annonçait une fusion à grande échelle des outils économiques et financiers publics wallons.

    Nous aurons sans aucun doute l'occasion d'y revenir très prochainement. Mais ne faudrait-il pas en parallèle à cette mutation en organiser une seconde  : l'ouverture au privé du capital de nos outils publics wallons.

    Bruxelles vient de montrer la voie avec succès en attirant près de 45 millions apportés par des entreprises privées pour répondre aux besoins financiers du tissu économique bruxellois.

    Au total, l'invest bruxellois, Finance & Invest brussels, disposera de 134 millions supplémentaires pour rencontrer l'attente des entreprises bruxelloises.

    Tous les actionnaires historiques sont restés, Belfius Banque, BNP Paribas Fortis, P&V Assurances et Ethias qui ont remis au pot et deviennent ainsi les quatre plus gros actionnaires de Finance&Invest après la Région bruxelloise. Les banques KBC et ING sont également toujours de la partie.

    L'invest bruxellois passe de sept actionnaires à une douzaine avec AG Insurance, Hydralis, Partena et Solvay qui entrent dans la danse. « Avec Solvay, on aura donc l'expertise d'une industrie et de ses ingénieurs pour analyser les dossiers. C'est une énorme plus-value  », s'enthousiasme Pierre Hermant qui énumère les atouts de chaque nouvel entrant  : pour la notoriété et la pertinence des choix financiers de l'invest bruxellois.

    Compte-t-il, dans le cadre du regroupement général des outils publics wallons, ouvrir le capital de la nouvelle entité à des participations financières privées afin d'améliorer encore l'effet levier en termes d'emprunts, de bénéficier au passage de l'expertise des associés privés et d'assurer enfin une meilleure assise dans le paysage économique wallon du nouvel opérateur financier de la Région wallonne ?
  • Réponse du 15/02/2021
    • de BORSUS Willy
    Les ordres de grandeur dont on parle ne sont pas du tout comparables. En effet, là où le groupe SRIW par exemple dispose de fonds propres d’environ 2,5 milliards d’euros, ceux de Finance Brussels atteignaient fin 2019 de 140 millions d’euros.

    Une participation significative du secteur privé serait donc d’une tout autre ampleur, et est difficile à imaginer au niveau de la « tête de groupe », au vu de la grande diversité des participations de la SRIW (de l’aérospatial, de la défense, de la biotech, aux coopératives), diversité qui sera encore renforcée suite à la fusion des outils.

    Cependant, je n’exclus pas, au contraire, que certaines « business units » qui ont des participations plus homogènes s’ouvrent à d’autres partenaires, à l’instar du fonds « W.IN.G. » déjà financé à hauteur de 10 millions d’euros par le groupe Belfius.

    Une participation plus forte du privé pourra également être envisagée/encouragée dans certains fonds/plateformes qui s’y prêteront nettement mieux que la structure holding en tant que telle dont la rentabilité globale et l’hétérogénéité ne permettent pas qu’un investisseur privé participe au capital à ce niveau-là.

    Par ailleurs, de nombreuses « business units » bénéficient déjà de l’apport de managers du secteur privé, dans leur Comité d’investissement ou dans leur Conseil d’administration. [Je pense par exemple à Laurent Levaux, Président de la SOGEPA, à Pierre Rion, Vice-Président de la SRIW et Président du Comité d’investissement de W.IN.G, ou à Francis Blake à la Sowalfin.]

    Enfin, je rappelle que la Wallonie dispose également d’un ensemble d’invests locaux, acteurs de proximité, répartis sur l’ensemble du territoire wallon (9 groupes : Investsud, Luxembourg Ddeveloppement, Sambrinvest, Wapinvest, IMBC, Noshaq, OBI, Nivelinvest, Namurinvest) sous la forme de société d’investissement et de financement à capital mixte privé-public et dont la part du capital « public » varie de 24 % (Investsud S.A.) à 50 % (La Financière du Bois et Financière Spin-off luxembourgeoise).