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La reprise du site de Caterpillar par ThunderPower

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 241 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 01/02/2021
    • de MATAGNE Julien
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Lundi dernier, dans La Libre, Monsieur le Ministre a déclaré : « ne plus croire en l'occupation du site de Caterpillar de Gosselies par Thunderpower ».

    Les craintes se confirment. La promesse de plusieurs milliers d'emplois nouveaux s'envole peu à peu.

    Comment explique-t-il ce revirement de situation ?

    D'autres projets sont-ils envisagés afin de remplacer le « désistement » du groupe chinois ?

    Envisage-t-il d'autres pistes, plus crédibles, sérieuses et proches de nous ?

    A-t-il alors déjà établi des contacts avec d'éventuels repreneurs belges ?
  • Réponse du 23/02/2021
    • de BORSUS Willy
    Suivant les informations qui nous sont communiquées et malgré la crise sanitaire, ThunderPower travaille (ou travaillerait) toujours sur la levée de fonds avec une banque d’affaires mondiale. Dans ce processus, des contacts sont toujours en cours avec la SOGEPA. Néanmoins, les retards successifs rencontrés dans le développement du projet, l’évolution de la concurrence, les autres obstacles … en font un scénario de reconversion désormais très hypothétique pour ce site. Mais, par principe, nous continuons d’être à l’écoute puisque notre volonté est d’étudier toutes les opportunités qui pourraient être structurantes, même si les chances d’aboutir peuvent apparaître extrêmement faibles.

    Dans la dynamique de reconversion du site, la priorité a toujours été donnée à des projets industriels, mais force est de constater que se cantonner à ce critère ne permet pas de maximiser les chances de reconversion. En effet, des sites comparables comme ceux d’Opel Anvers (100 ha), Ford Genk (134 ha) voire Opel Bochum (100 ha) n’ont pas trouvé de repreneur malgré des atouts comparables au site de Caterpillar. Sur la base de ces constats, afin de maximiser les chances de reconversion du site avec la reprise par un acteur structurant pour l’économie wallonne et locale, il y a lieu d’avoir une approche plus large et d’étudier toutes les pistes de reconversion crédibles. C’est dans cette logique que j’étudie avec la SOGEPA le partenariat potentiel avec le Groupe Merlin et la possibilité de développer un parc Legoland sur le site.

    Ce projet est clairement en rupture avec l’histoire industrielle du site, de la ville et de la Région, mais le projet Legoland présente néanmoins des éléments forts qui justifient que des discussions soient ouvertes avec Merlin. Malgré quelques réserves logiquement exprimées, l’accueil pour le projet fut plutôt positif :
    - une création importante d’emplois directs dès l’ouverture en 2026 dont une partie significative pour des profils moins qualifiés, mais également de nombreux emplois indirects et induits ;
    - un impact structurant pour l’économie wallonne, tant dans la phase de construction du projet durant laquelle la préférence sera donnée à des entreprises wallonnes, que dans la phase d’opérationnalisation du parc (promotion de produits wallons, fiscalité, renforcement de l’écosystème digital wallon via la présence de Lego, et cetera) ;
    - un partenaire extrêmement solide doté d’un actionnaire (KIRKBI, holding familial derrière Lego) portant des valeurs intéressantes ;
    - un projet présentant un risque de délocalisation nul par nature, et un secteur qui sortira renforcé de la crise sanitaire avec un tourisme qui se voudra davantage local ;
    - un renforcement important de l’offre touristique régionale qui permettra d’encourager les séjours en Wallonie en attirant des touristes étrangers avec une attraction phare.

    Concernant l’avancement du projet, à la suite de l’étude de faisabilité concluante, la SOGEPA et moi-même avons travaillé en étroite collaboration avec Merlin, durant les derniers mois de 2020, à valider la viabilité financière du projet et à identifier la structure de financement adéquate. L’exercice est en cours de finalisation et le cadrage des prochaines étapes est en cours de discussion.

    Comme l’honorable membre le sait, outre la reconversion du site de Caterpillar, la Région wallonne est engagée dans un processus ambitieux de reconversion de friches industrielles (Carsid à Charleroi, AMB à Liège, ainsi que sur de nombreux autres sites). Dans ces différentes dynamiques, un équilibre devra être trouvé entre les différentes activités, industrielles ou non, entre les secteurs, entre les grands projets portés par des acteurs internationaux comme Merlin et une reconversion plus en lien avec des acteurs locaux de grande ou petite taille dans des secteurs stratégiques porteurs pour la Wallonie. Il s’agit de trouver un juste équilibre pour redynamiser le tissu économique wallon et local de la manière la plus pertinente et ambitieuse possible.

    Pour le surplus, je le renvoie aux discussions intervenues en Commission ce 26 janvier 2021, lors de l’examen de différentes questions orales sur cette thématique.