Le bilan et l'extension du projet FlexiTEC
- Session : 2020-2021
- Année : 2021
- N° : 210 (2020-2021) 1
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Question écrite du 05/02/2021
- de MATHIEUX Françoise
- à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
Si le service est globalement bien accueilli par les citoyens, la demande semble s'essouffler dans certaines communes. Le prix du billet sur des trajets plus longs dû à l'absence d'une prise en charge globale avec un seul ticket est notamment pointé du doigt par certaines communes.
Bientôt sept ans après le lancement de ce projet-pilote, quels enseignements Monsieur le Ministre peut-il tirer de cette expérience alternative de mobilité rurale dans le cadre de sa politique de mobilité ?
Quels sont les avantages et inconvénients du système mis en place ?
Des pistes d'amélioration ont-elles été avancées ?
Des perspectives visant à pérenniser et/ou à étendre ce projet à d'autres communes rurales existent-elles ?
Dans l'affirmative, lesquelles ?
Réponse du 15/02/2021 | Annexe [PDF]
- de HENRY Philippe
Comme mentionné dans le tableau, depuis son lancement, le nombre de voyageurs transportés grâce au service FlexiTEC a augmenté sur l’ensemble des 7-8 communes (Paliseul ayant arrêté le service FlexiTEC en 2019). Nous observons une baisse du nombre de voyageurs en 2020, mais cette dernière est sans aucun doute liée à la crise sanitaire.
Lors du lancement du projet, le groupe de travail avait estimé de manière empirique que la demande du service FlexiTEC avoisinerait 0,1 course/hab, à condition que le service FlexiTEC soit connu au sein de la population. En 2019, soit 5 ans après le lancement, la demande s’élève à 0,08 course/hab, confirmant ainsi que le service FlexiTEC répond à un réel besoin de mobilité.
De plus, l’expérience a montré que le coût du service, par voyageur, est relativement faible. En 2019, le déficit TEC par voyageur s’élève à 8,6 euros. À titre de comparaison, le déficit moyen par voyageur pour les services Telbus (données 2012) et PMR (sur base d’un échantillon de données de 2015, sans prendre en compte des subsides complémentaires pour l’achat de véhicules. Ce faible taux s’explique notamment par la gratuité pour le public 65+ (qui représente parfois la moitié des voyageurs)) s’élève respectivement à 35 euros et à 20 euros. Il faut à cet égard souligner que c’est notamment grâce à une optimisation de ressources disponibles (partenariat avec l’ASBL Forum de la mobilité, Mobilesem, Pool de bénévoles…) que le coût du service FlexiTEC est aussi faible.
Ci-annexé, à titre d’information, l’honorable membre trouvera les statistiques FlexiTEC propres à la Commune de Viroinval.
Comme les habitants de Viroinval ont la possibilité d’utiliser ce service pour se rendre à la gare de Couvin ou de Mariembourg, les courses sont de manière générale plus longues ce qui implique un déficit moyen par voyageur pour cette commune un peu plus élevé.
Les pistes d’amélioration qui avaient été évoquées lors de l’évaluation du service FlexiTEC en 2016, restent d’actualité, à savoir :
- le regroupement maximal des utilisateurs par trajets. Car cela permet évidemment de diminuer le coût par voyageur. Ensuite, le regroupement permet de minimiser l’impact des déplacements sur l’environnement. Enfin, un effet bénéfique et collatéral est la création de lien social entre les utilisateurs qui voyagent ensemble ;
- disposer d’un réseau de transport en commun structurant à proximité de la zone desservie par le FlexiTEC permet de réaliser des correspondances entre le FlexiTEC et le réseau SNCB/TEC. La correspondance permet d’une part d’insérer les utilisateurs dans le réseau de transport en commun régulier (objectif « d’éducation » à la mobilité en transport en commun) et d’autre part de limiter les coûts liés à un déplacement ;
- c’est davantage le bouche-à-oreille que les autres sources d’information qui ont fait connaître le service à la population. Dans ce type de service de proximité, une communication efficace passe par une communication proche des gens en allant à leur rencontre ;
- s’il apparaît logique de sortir du territoire communal dans certains cas, l’OTW conseille de cibler quelques pôles pertinents à desservir et de ne pas « viser trop large » : plus les distances réalisées seront longues et plus le quota kilométrique s’épuisera rapidement, ce qui réduira le nombre de demandes potentielles qui pourront être satisfaites. Dans le même ordre d’idée, permettre un nombre illimité de courses par personne présenterait le risque de voir le FlexiTEC accaparé par quelques utilisateurs alors qu’un des principes de base du FlexiTEC est d’être un service de carence, occasionnel.
En ce qui concerne les perspectives du transport à la demande, il est recommandé de se référer à l’expérience « TEC à la demande » menée à Louvain-La-Neuve ainsi qu’aux recommandations qui seront par la suite formulées à l’issue de cette expérience, encore en 2021.