/

La lutte contre le gaspillage alimentaire

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 184 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 05/02/2021
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les Européens gaspillent 173 kilos de nourriture par personne et par an sur l'ensemble des échelons de la chaîne alimentaire. En Wallonie, ce chiffre s'élève à 280 kilos. Et pourtant, cette problématique n'est que peu abordée alors qu'en Europe, le gaspillage alimentaire serait à l'origine de 170 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an pour la production des denrées jetées, sans compter les coûts environnementaux liés au traitement de ces déchets. Selon la FAO, 1/3 de la production mondiale de nourriture est gaspillée. Une grande partie de ces aliments n'arrivent même pas jusqu'aux consommateurs.

    Aujourd'hui, il n'existe pas encore de réglementation sur le sujet afin de limiter ce gaspillage. Pourtant, une enquête internationale sur le gaspillage alimentaire menée entre janvier et février 2020 en Italie, au Portugal, en Espagne et en Belgique révèle que 80 % des consommateurs belges sont préoccupés par le gaspillage alimentaire. Cette population estime que l'industrie alimentaire a un rôle important à jouer en mettant en œuvre des solutions pratiques pour contribuer à réduire ce gaspillage tel qu'un meilleur étiquetage, le développement de la vente en vrac, des emballages plus petits ainsi que des portions plus adéquates dans les restaurants.

    Il est aujourd'hui important de mettre en place des mesures afin de lutter contre ce phénomène en travaillant, par exemple, sur la revalorisation des déchets, en incitant les supermarchés à faire des dons aux associations, en essayant de changer l'opinion publique concernant l'esthétique des fruits et légumes, en essayant de favoriser les « doggy bag » dans les restaurants, et cetera.

    En Wallonie, il existe le Plan REGAL 2015-2025 visant à réduire de 30 % les pertes et gaspillages à tous les échelons de la chaîne alimentaire entre 2015 et 2025. De plus, la lutte contre ce gaspillage est inscrite dans la DPR. Madame la Ministre peut-elle indiquer où en est la Wallonie dans ce combat ?
  • Réponse du 05/03/2021
    • de TELLIER Céline
    Le 17 juin 2015, le Gouvernement wallon a adopté un programme de lutte contre les pertes et gaspillages alimentaires, communément appelé Plan REGAL, avec pour objectif de réduire de 30 % les pertes et gaspillages alimentaires d’ici 2025 aux différents échelons de la chaîne alimentaire, conformément aux recommandations des Nations Unies et de la Commission européenne.

    Une version révisée du plan (version 2.0 2015-2025) a ensuite été adoptée par le Gouvernement wallon le 15 février 2018. Les actions essentielles du plan REGAL 2.0 ont par ailleurs été intégrées dans le Plan wallon des Déchets-Ressources (PWD-R), adopté par le Gouvernement wallon le 22 mars 2018.

    Le plan REGAL 2.0 s’articule autour de 5 axes et se décline en 17 mesures. Celles-ci incluent des actions spécifiques visant à réduire les pertes et gaspillages alimentaires au niveau des différents maillons de la chaîne alimentaire (production, transformation, distribution, consommation), ainsi que différentes actions transversales telles que le développement des dons aux associations d’aide alimentaire, le développement de pages Internet, l’intégration du thème du gaspillage alimentaire dans l’enseignement spécialisé et dans les formations professionnelles (IFAPME), l’organisation de forums et de Journées régionales thématiques ou encore la mesure des pertes et gaspillages alimentaires au niveau de chaque maillon de la chaîne.

    La mise en œuvre des différentes mesures du plan REGAL 2.0 a fait l’objet d’une évaluation et d’une note au Gouvernement wallon le 15 février 2019. Depuis 2019, les principales actions qui ont été menées sont :
    - l’élaboration d’un référentiel de calcul des pertes et gaspillages alimentaires, en prévision du rapportage de données obligatoire à la Commission européenne en 2022.
    - le soutien aux organisations d’aide alimentaire par le biais d’un appel à projets spécifique. Neuf projets ont été retenus dans ce cadre, pour un montant total d’un peu plus de 120 000 euros. Les montants octroyés ont notamment permis d’effectuer des aménagements ou de mettre en place de nouveaux modes de fonctionnement plus efficients. Une subvention a également été accordée à la Fédération des services sociaux, qui est l’Organisme wallon de Concertation de l’Aide Alimentaire agréé depuis 2018, pour améliorer la logistique des dons alimentaires.
    - la réalisation d'audits sur les pertes alimentaires dans le secteur de la production et de la première transformation agricole et l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques à mettre en œuvre.
    - la prise en charge, au bénéfice d’organisations d’aide alimentaire, de certaines problématiques liées à la crise sanitaire de la Covid-19, notamment au travers de l’écoulement d’un stock important de pommes de terre résultant de la fermeture des établissements HORECA lors du 1er confinement (grâce à la bourse aux dons).
    - l’octroi d’une subvention à la fédération HORECA-Wallonie en vue de promouvoir le système Rest-O-Pack et d’intégrer le thème des pertes et gaspillages alimentaires dans le cadre des formations professionnelles.
    - la poursuite de la prise en compte des aspects liés aux pertes et gaspillages alimentaires dans le cadre de la stratégie « Manger demain » et du Green Deal « cantines durables ».
    - la préparation d'un accord-cadre avec le secteur HORECA et le secteur de la distribution en matière de prévention des déchets, en ce compris les déchets alimentaires.
    - la préparation d’une campagne de communication et de sensibilisation aux gaspillages alimentaires à destination des 18-24 ans (qui sera lancée dès que la situation sanitaire sera plus favorable).
    - la restructuration du site Internet de référence (http://moinsdedechets.wallonie.be/)
    - la préparation d’un cahier des charges visant à confier à un prestataire externe une mission de « facilitateur pertes et gaspillages alimentaires », en vue d’accélérer la mise en œuvre du plan REGAL.

    L’état d’avancement de la mise en œuvre des mesures du Plan REGAL est évalué régulièrement par mon administration (Département du Sol et des Déchets du SPW ARNE), qui a développé un outil de suivi permettant de mettre à jour les informations nécessaires assez rapidement. Sur cette base, une évaluation plus globale sera menée afin d’identifier les actions à renforcer ou à réorienter.