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Les aspirateurs de déchets flottants

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 185 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 05/02/2021
    • de CLERSY Christophe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'an dernier, à Namur, s'est déroulée une démonstration du système « d'aspirateur » à déchets flottants sur la Meuse. Il y a quelques jours, c'est à Oostkaai à Merksem qu'a été lancé officiellement le tout premier River Skimmer de Belgique.

    C'est l'organisation belge River Cleanup qui en est à l'initiative. Cette association s'engage à sensibiliser la population au problème des déchets sauvages dans et le long des cours d'eau. Grâce à leur aspirateur, on estime que 15 à 20 kg de déchets flottants par semaine vont être récoltés. Il ne s'agit malheureusement que d'une infime partie des milliards de kilos de déchets qui se retrouvent dans les cours d'eau tous les ans.

    Néanmoins, l'initiative de l'association se veut avant tout pédagogique, car c'est bien via nos rivières que la plupart des déchets se retrouvent dans nos mers et nos océans en polluant sur leur chemin tout ce qui accompagne la biodiversité. La crise du coronavirus n'a malheureusement fait qu'amplifier ce phénomène.

    Quelle est l’analyse politique de Madame la Ministre de ce projet ? Quelles mesures a-t-elle entreprises afin de lutter contre les pollutions visant les cours d'eau ?

    En Wallonie, dans le même cadre, plusieurs contrats de rivière ont mis en place des barrages flottants afin de mener des campagnes de sensibilisation « choc » sur la thématique des déchets dans le lit du cours d'eau et ceux piégés dans les vases au fond de l'eau. Des mesures ont-elles été mises en oeuvre afin d'amplifier ces actions de sensibilisation ? Est-il envisageable de mettre en place ces barrages de manière permanente et/ou d'agir en amont afin d'endiguer cette problématique ?
  • Réponse du 26/02/2021
    • de TELLIER Céline
    Le 20 janvier 2021, le premier River Skimmer de Belgique a été installé officiellement sur l'Oostkaai à Merksem. Il s'agit d'une initiative de l’ASBL belge « River Cleanup » qui sensibilise les citoyens au problème des déchets sauvages le long des rivières.

    Avec ce projet, River Cleanup entend non seulement activer les bénévoles, mais aussi franchir une étape supplémentaire dans l'élimination des quantités astronomiques de plastiques qui aboutissent chaque année dans les océans.

    Le principe de fonctionnement du River Skimmer pour collecter les déchets flottant sur les cours d’eau est assez similaire à celui des skimmers de piscine, qui aspirent en continu les déchets via de grandes ouvertures. À l’intérieur du système, l’afflux continu d'eau crée un effet de tourbillon empêchant les déchets de s'échapper. Une fois le conteneur plein, l'utilisateur peut soulever l'appareil et retirer facilement les déchets du conteneur.

    Le système mis en place à Merksem purifie 500 litres d’eau par minute, 800 m³ par jour, soit un peu moins de 300 000 m³ par an.

    À défaut de pouvoir éliminer les déchets présents dans les cours d’eau via le réseau des stations d’épuration et les actions préventives et d’amélioration de la propreté publique qui se développent (via notamment les plans locaux de propreté), la mise en place de ce type de dispositif sur les cours d’eau wallons qui s’y prêtent le mieux devrait constituer un outil efficace, venant utilement complémenter et renforcer les actions déjà menées.

    En effet, depuis 2014, les Contrats de rivière procèdent à la mise en place ponctuelle de barrages flottants qui, même s’ils ne permettent pas d’extraire l’entièreté des objets polluants des cours d’eau, œuvrent aussi à la sensibilisation de la population. Celle-ci peut encore être renforcée, en associant à l’installation de ces barrages des pancartes informatives et des activités avec les plus jeunes sur la durée de vie des déchets par exemple.

    Ces barrages ne peuvent pas être installés toute l’année pour différentes raisons, la principale étant qu’en cas de coup d’eau, les barrages risquent de lâcher, de créer des embâcles en aval et de provoquer des inondations. Une autre raison est que les déchets doivent être récoltés régulièrement, ce qui nécessite de la main-d’œuvre et la mise en place d’accords pour la prise en charge du transport et du traitement des déchets.

    Les deux dispositifs (skimmer et barrages flottants) doivent s’envisager de manière complémentaire, dans le sens où les skimmers permettent une collecte en continu de déchets flottants de taille limitée, alors que les barrages facilitent la collecte de déchets de plus grande taille, mais de manière plus ponctuelle dans le temps.