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Les centrales hydroélectriques

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 214 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 09/02/2021
    • de DESQUESNES François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    La centrale hydroélectrique du lieu-dit « Les Grosses Battes » vient de voir le jour. La presse annonce une production de 4 400 000 kWh/an, soit la consommation annuelle de près de 1 300 ménages. Un projet coopératif de longue haleine, rassemblant des milliers de coopérateurs et des sociétés, dont Merytherm.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur ce type de projet de centrales hydroélectriques en Wallonie ? Peut-il faire un état des lieux des installations existantes de ce type en Wallonie, et des éventuels projets encore à venir ?

    Quelle est actuellement la production totale d'électricité produite via ces installations ? Suite aux années de sécheresse que nous avons connues, a-t-on enregistré une diminution de la production d'électricité ?

    Les réseaux sont-ils adaptés pour recevoir cette production d'énergie ? Quel est le potentiel hydraulique wallon qui ne serait pas exploité ?

    Quel soutien la Wallonie apporte-t-elle à ces projets ? Votre volonté est-elle de continuer de les soutenir et de les développer ? Comment davantage les encourager ?
  • Réponse du 07/04/2021 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe
    En effet, conformément aux missions qui lui ont été confiées par le Gouvernement wallon, la SOFICO mène un programme d’équipement hydroélectrique des voies d’eau à sa charge. La mise en œuvre de ce programme a fait l’objet de trois appels d’offres, chacun correspondant à un segment spécifique du bassin mosan (la haute-Meuse, la basse-Sambre et l’Ourthe). Dix-huit sites ont pu être attribués dans un régime de concessions de services.

    Ces 18 centrales se répartissent comme suit :
    - sur la Haute-Meuse (9) : La Plante, Tailfer, Rivière, Hun, Houx, Dinant, Anseremme, Waulsort et Hastière (concession Energies-Fleuves SA) ;
    - sur la Basse-Sambre (6) : Salzinnes, Auvelais, Roselies, Montignies-sur-Sambre, Marcinelle et Monceau-sur-Sambre (concession SA Merytherm)
    - sur l’Ourthe (3) : Grosses Battes, Fêchereux-Hony et Chanxhe (concession SA Merytherm).

    Actuellement, 8 de ces centrales sont en fonction :
    - Tailfer, Waulsort, Hastière, Hun, Houx (Haute-Meuse) ;
    - Marcinelle et Monceau-sur-Sambre (Basse Sambre) ;
    - Grosses Battes (Ourthe).

    Quatre autres centrales hydroélectriques devraient voir le jour d’ici la fin de l’année : il s’agit des centrales d’Anseremme (Haute-Meuse) de Chanxhe (Ourthe) de Roselies et d’Auvelais (Basse Sambre). Ceci porte à 12 le nombre de centrales opérationnelles d’ici la fin de l’année 2021, soit 2/3 du programme de la SOFICO. Par ailleurs, je rappelle que d’autres sites en charge de la SOFICO sont exploités sur la Basse-Meuse.

    La puissance de production hydroélectrique wallonne totale est de 105MW pour une production annuelle de 277GWh (données bilans énergétiques 2018). En 2018 donc, 132 sites étaient équipés (pour un total de 156 turbines). L’honorable membre trouvera en annexe les tableaux de répartition des sites par classe de puissance et par bassin hydrologique.

    En 2020, les centrales suivantes ont été mises en fonction : Houx (1,3 MW) sur la Meuse, Grosses-Battes (1,4 MW) sur l’Ourthe. Un « repowering » a également été effectué sur quelques sites : Centrale de Beaupain à Cierreux (132 kW), Centrale des Forges à Anseremme (70 kW) et Centrale du Maka à Yvoir ainsi que l’équipement du site du Chatelet à Habay (21 kW) et de trois sites d’anciens moulins.


    L’essentiel de la puissance (83%) est au fil de l’eau. Les barrages (17% de la puissance) qui sont exploités pour l’hydroénergie sont localisés à Bévercé (Malmédy), à Butgenbach, sur le Complexe de la Vesdre (Eupen), sur le Complexe de l’Ourthe (Nadrin), sur l’Eau d’Heure, à la Gileppe (Verviers) et sur la Vierre (Chiny).

    Outre les certificats verts, le porteur de projet bénéficie des aides à l’investissement (UDE) à hauteur de 20 % (PME) et de la déduction fiscale à hauteur de 13,5% initialement et qui a été augmentée par le Fédéral à 20 %, vu la situation de la Covid.

    Des aides du Petit Patrimoine populaire wallon sont également disponibles, sous certaines conditions, pour un montant maximal de 7 500 euros pour l’entretien, la réfection, la rénovation et la restauration des roues à aubes.

    Enfin, une réflexion est portée dans le cadre du projet POLLEC, pour étendre les aides disponibles à la filière hydroélectrique.

    En ce qui concerne les effets des périodes de sécheresse sur le productible, il n’y a pas de données consolidées actuellement qui permettent d’en tirer une conclusion claire, bien qu’une tendance à la baisse transparaît dans les estimations 2020.

    Cette évolution a toutefois comme conséquence méthodologique une modification des données prises en compte pour l’évaluation des nouveaux projets hydroélectriques. Ainsi, les estimations relatives aux nouveaux projets sont basées sur des séries moins longues pour mieux pondérer l’impact de ces dernières années sèches.

    Pour conclure, hormis des remarques sur les coûts de raccordements, on ne recense pas de problèmes techniques particuliers par rapport au réseau électrique.