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Les dégâts causés à la collégiale Sainte-Waudru à Mons

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 127 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 09/02/2021
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Lors de la dernière séance plénière, Madame la Ministre confirmait avoir été alertée concernant des travaux de restauration dans la collégiale Sainte Waudru à Mons. Une personne non habilitée a effectué des travaux de restauration sur plusieurs biens et parties architecturales de ce monument classé au patrimoine exceptionnel de Wallonie et de l'UNESCO. Aucune autorisation préalable à ces travaux n'a été introduite auprès des services de l'AWaP. Ce sont d'ailleurs les méthodes très particulières utilisées pour la restauration qui ont alerté les citoyens. On parle de dommages importants, voire irréversibles.

    Qu'en est-il de l'estimation des dégâts occasionnés ? Que ressort-il de l'évaluation conjointe commandée auprès de l'AWaP, des services de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de l'Institut royal du patrimoine artistique ? Madame la Ministre a-t-elle pris contact avec la Commission royale des monuments, sites et fouilles ? L'auteur des faits est-il connu et sur les ordres de qui a-t-il agi ?

    Quelles poursuites encourent les responsables de ces travaux ? Qu'en est-il d'un éventuel dédommagement ? Comment éviter ce type de mésaventure à l'avenir ? Quelle est la procédure à suivre avant toute restauration d'un bien classé ?
  • Réponse du 01/03/2021
    • de DE BUE Valérie
    Lors de la séance de la commission du 8 février dernier, les dégâts occasionnés à la collégiale Sainte-Waudru ont fait l’objet de plusieurs questions auxquelles j’ai répondu de manière globale. Je reprends ici les points que l’honorable membre soulève plus spécifiquement.

    En ce qui concerne l’évaluation des dégâts, les rapports préliminaires de l’AWaP, de la FWB et de l’IRPA convergent pour dire que certaines interventions, je pense essentiellement à celles sur les albâtres, ont causé des dégâts irrémédiables, des pertes de matière étant à déplorer. Les remises en peinture malencontreuses, quant à elles, semblent réversibles, sous réserve du résultat d’analyses techniques. Le retrait des peintures dorées sur des dorures anciennes risque quant à lui d’être particulièrement délicat. Le coût des restaurations n’a pas encore pu être estimé à ce jour, l’estimation devra être affinée au fur et à mesure de l’avancement des études.

    Quant à la CRMSF, j’ai effectivement sollicité sa participation aux premières évaluations. En outre, et comme le prévoit la réglementation, elle fait partie du comité d’accompagnement qui se réunit dans le cadre de la procédure d’autorisation patrimoniale. Cette procédure, qui se tiendra ici a posteriori pour examiner comment remédier au mieux aux dégâts occasionnés, est en temps normal la procédure préalable et obligatoire qui permet de déterminer comment intervenir sur un bien classé.

    La fabrique a reconnu la responsabilité des faits, à savoir que les interventions ont été menées par elle en interne sans avoir sollicité d’autorisation patrimoniale. L’AWaP a sollicité les services du fonctionnaire délégué quant à un constat d’infraction. Ce qui m’importe n’est pas tant une poursuite en tant que telle, mais bien la réalisation des interventions de restauration nécessaires. Il faut se rendre compte que les études et travaux représenteront déjà un coût important.

    Afin d’éviter ce type de mésaventure à l'avenir, l’outil est encore et toujours le renforcement de la sensibilisation. Une rencontre avec le centre interdiocésain du patrimoine et des arts religieux (CIPAR) va avoir lieu prochainement. Cette ASBL, fondée par les évêchés de Liège, Namur et Tournai, ainsi que par le vicariat du Brabant wallon, a pour but de coordonner leurs efforts en matière de protection, de conservation et de valorisation du patrimoine religieux. Elle mène notamment un travail auprès des fabriques pour les aider à inventorier et gérer leur patrimoine. Le CIPAR recevant une subvention annuelle de l’AWaP, je souhaite voir renforcer leurs actions concernant l’entretien du patrimoine. Sensibiliser et former les fabriques d’église est un enjeu important. L’AWaP, ses agents de terrain et ses centres de formation peuvent également jouer un rôle clef à cet égard.