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La menace de fermeture planant sur les cinémas indépendants

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 251 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 10/02/2021
    • de LIRADELFO Julien
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le Caméo, un cinéma indépendant de Tamines, affichait 220 000 euros de pertes à la fin de l'année. Ce cinéma de proximité, qui accueille 30 000 spectateurs par an et ne reçoit aucun subside structurel de la Communauté française, ne sait pas s'il pourra un jour rouvrir.

    Le propriétaire du Caméo a bien reçu des aides depuis le début de la crise, que ce soit de la Communauté française ou de la Région wallonne, mais force est de constater qu'elles sont insuffisantes pour assurer la survie de son cinéma.

    Ayant déjà dû utiliser ses réserves lors du premier confinement, il ne lui reste plus aucun filet de sécurité. Et dans la situation actuelle, il craint qu'aucune banque n'accepte de lui faire un prêt. De jour en jour, l'étau se resserre et mettre la clé sous la porte ne sera bientôt plus que sa seule option.

    Monsieur le Ministre a-t-il consulté les quelques exploitants de cinéma indépendants que compte la Wallonie pour connaître leur situation ?

    Quel soutien a-t-il pu leur apporter ?

    De nouvelles pistes d'aides sont-elles à l'étude ?

    Une réflexion est-elle en cours pour les soulager de certains frais fixes ?
  • Réponse du 15/02/2021 | Annexe [PDF]
    • de BORSUS Willy
    J’ai effectivement rencontré la Fédération des cinémas de Belgique fin janvier laquelle défend en tant qu’association professionnelle les intérêts moraux et matériels de 85 % des exploitants de salles de cinéma belges.

    Les cinémas belges emploient aujourd’hui à peu près 1 300 travailleurs, hors étudiants. Chaque année, les cinémas belges accueillent une vingtaine de millions de visiteurs, dont 10 % pendant les vacances de Noël. Ils ont réalisé en 2019 un chiffre d’affaires total de 290 millions d’euros.

    Les cinémas ont fait partie des premiers secteurs fermés au mois de mars et n’ont pu rouvrir qu’en date du 1er juillet lors du 1er confinement. Ils sont fermés depuis le mois de novembre dans le cadre des mesures prises lors de la 2e vague. Entre les deux vagues de confinement (juillet à octobre), le secteur a été soumis à un protocole strict et a souffert d’une offre de film réduite, qui a réduit de 25 % le nombre de visites par rapport à la même période en 2019.

    Le secteur estime que les 5,5 mois de fermeture en 2020 représenteront une perte de revenus totale de plus de 132 millions d’euros. La perte de revenus de juillet à octobre est estimée à 72 millions supplémentaires, soit un total de 204 millions EUR en 2020.

    L’impact indirect concerne l’ensemble de la chaîne : du réalisateur, aux techniciens, aux acteurs, à l’HORECA... : les activités annexes sont visitées chaque année par 6 à 7 millions d’amateurs de cinéma.

    Le secteur m’a fait part de son inquiétude sur l’avenir : la reprise s’annonce lente, le calendrier de sorties des films a été reporté, l’impact des plateformes de streaming est important.

    Le secteur demande des aides supplémentaires et la réouverture et propose un protocole renforcé.

    Le Gouvernement s’est accordé le 4 février sur des mesures complémentaires de soutien aux indépendants et entreprises suite à la crise que nous traversons et notamment sur une intervention complémentaire en faveur des indépendants et entreprises toujours fermées (HORECA, métiers de contacts, centres de loisirs…), les cinémas en font partie et bénéficieront d’une indemnité variant de 3 250 euros à 9 750 euros.

    Cette indemnité sera accordée en fonction de la taille de l’entreprise, traduite en catégorie d’ETP : voir tableau en annexe.

    Cette mesure concerne environ 28 000 bénéficiaires. L’impact budgétaire de cette indemnité est estimé à 144 millions d’euros.