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La sensibilisation des acheteurs aux achats impulsifs d'animaux

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 198 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 10/02/2021
    • de DODRIMONT Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Nous l'avons souvent répété  : un animal n'est pas un jouet, mais un être vivant qui entraîne des responsabilités et des devoirs. Ce sont de nombreuses années que propriétaires et animaux vont vivre côte à côte. Pourtant, les achats impulsifs restent encore aujourd'hui une triste réalité. Nous avons pu constater l'adoption d'animaux pendant le confinement. Le télétravail permet une présence à domicile près de son nouvel animal.

    Que se passera-t-il pour ces animaux quand le retour au bureau aura sonné  ?

    Comment lutter contre ces achats impulsifs  ?

    Comment sensibiliser les futurs acquéreurs  ?

    Quelles actions Madame la Ministre entend-elle développer pour réduire ce phénomène inquiétant  ?
  • Réponse du 10/02/2021
    • de TELLIER Céline
    Avant toute chose, je souhaite rappeler l’évidence même : les animaux sont des êtres sensibles.

    Pourtant, ils restent trop souvent considérés comme des objets de consommation. Je dénonce fermement les achats impulsifs. Les animaux ne sont ni des objets ni des jouets. On n’accueille pas un animal à la légère, comme on achèterait un meuble ou un vêtement. Accueillir un animal a de nombreuses implications qui doivent être mûrement réfléchies.

    Bien sûr, la présence des animaux nous fait du bien : caresser son chat, aller promener son chien, c’est très apaisant en cette période difficile. Et le confinement peut en effet être un moment propice pour accueillir un nouveau compagnon.

    D’ailleurs, s’il semble que les abandons ont baissé, c’est peut-être justement parce que les animaux ont bénéficié de davantage d’attention.

    En effet, si le responsable de l’animal est en télétravail, il est probable qu’il consacre davantage de temps à son compagnon, qui manifestera moins de comportements indésirables, comme la destruction ou les aboiements.

    Cela prouve bien l’importance de s’investir pour accueillir et soigner au mieux son animal. Cela nécessite une longue réflexion, qui doit tenir compte des spécificités des espèces et des races d’animaux.

    Le futur adoptant doit aussi se questionner sur sa disponibilité, l’espace et l’exercice qu’il peut offrir à l’animal, que ce soit en période de confinement ou pas. Il faut se poser les bonnes questions, et se faire conseiller par les refuges ou les vétérinaires.

    La compatibilité entre le futur responsable de l’animal et son compagnon est essentielle. Si je veux adopter un berger malinois par exemple, est-ce que j’aurais le temps de faire suffisamment d’exercice avec lui ? Est-ce un effet de mode, ou ai-je vraiment une affinité pour cet animal ?

    Ce sont vraiment des questions essentielles à se poser, car finalement, un achat irréfléchi se traduira souvent par un abandon en refuge.

    Pour éviter ces situations inacceptables, il faut faire évoluer les pratiques et les perceptions. Je travaille sur deux leviers.

    D’une part, la priorité est d’accompagner et de renforcer les évolutions en cours dans la perception des animaux.

    Cela passe par un important travail de sensibilisation. Comme je l’ai dit, les refuges, éleveurs et vétérinaires jouent un rôle important à ce titre. J’ai également offert un financement pour les communes pour leurs actions en la matière, et mandaté le Conseil wallon du Bien-être animal pour identifier les thématiques prioritaires dans ce domaine, ce qui guidera mes actions en la matière.

    D’autre part, le cadre légal est également un outil important.

    En encadrant la détention des reptiles par exemple, j’ai limité les espèces qui pouvaient être détenues, et imposé certaines conditions de détention. Cela permet d’éviter des achats impulsifs sur des espèces qui ont des besoins spécifiques, par exemple.

    D’autres textes de cet ordre pourront également être adoptés, par exemple concernant les oiseaux ou les chevaux, sur lesquels le Conseil travaille actuellement.