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La taille des éoliennes en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 241 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 11/02/2021
    • de HERMANT Antoine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Le dossier qu'Edora voudrait voir avancer, c'est celui de l'installation « de la meilleure technologie disponible ». Soit l'autorisation d'ériger des éoliennes plus hautes que les 150 mètres actuels d'après eux. Une limite qui tient aux contraintes de distance par rapport aux zones d'habitation. « Une éolienne de 180 mètres, c'est 30 % de productible en plus », dit Fawaz Al Bitar. « Plus de 200 mètres, c'est 50 % en plus. Cela veut dire moins d'éoliennes à installer pour atteindre le même productible.

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous dire combien d'éoliennes installées en Wallonie ont une hauteur de 150 m ?

    Quelles sont les différentes tailles d'éoliennes installées en Wallonie et quelle est la proportion d'éoliennes installées pour chaque taille ?

    Pourrait-il nous dire quelle est la rentabilité pour chaque type d'éolienne ?

    Pouvons-nous augmenter le potentiel éolien wallon en ayant recours à des éoliennes de plus petite taille comme par exemple les éoliennes à axe vertical ?
  • Réponse du 07/04/2021 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe
    Actuellement, mon administration ne dispose pas de données ventilées par catégorie de hauteur d’éoliennes. Les données énergétiques ci-jointes rendent cependant compte d’une dispersion par catégories de puissances.

    Je me permets ici de rappeler le rapport existant entre hauteur et puissance. En effet, une éolienne est une machine qui transforme l’énergie cinétique du vent en énergie mécanique (puis éventuellement en énergie électrique). Sa puissance dépend donc de la surface balayée par ses palles (ce qui définit la superficie de captage de la masse d’air en mouvement), ainsi que de la vitesse du vent à un facteur au cube, selon la formule suivante : Pvent = 1/2 rho*A*V3, où “rho” est la masse volumique de l’air, A = surface du vent et V = vitesse du vent

    Pour un rendement énergétique (et économique) optimisé il est donc indispensable d’avoir une bonne exposition au vent, une certaine longueur de pales ainsi qu’une bonne hauteur. C’est ce qui explique la tendance à l’accroissement de la hauteur des éoliennes.

    Les données statistiques ci-jointes permettent aisément de se rendre compte de la participation de chaque catégorie de puissance au productible total. Ainsi, sur un total d’environ 500 éoliennes, les 72 machines d’une puissance inférieure à 100 kW apportent une contribution négligeable (1 GWh) par rapport productible éolien annuel (2 130 GWh).

    De plus, les éoliennes d’une puissance supérieure à 1MW bénéficient d’un soutien financier (via certificats verts) légèrement inférieur à celles de plus faible puissance. Ceci permet d’atteindre un même productible avec une charge économique moindre pour la collectivité.

    Notons que certains paramètres de cette catégorie de puissances (0 – 100 kW), dont notamment ceux relatifs à l’investissement, connaissent une grande dispersion des valeurs ce qui complique la définition de valeurs types de référence pour le calcul de rentabilité.

    En ce qui concerne le nombre d’éoliennes à axes verticales, on en recense environ une trentaine en Wallonie (qui bénéficient du soutien des certificats verts). Leurs puissances installées varient entre 10 et 50 kW, ce qui est plutôt faible par rapport aux éoliennes « standards » (qui peuvent aller jusqu’à plusieurs MW). Il en résulte un productible annuel également plutôt faible, et la production dépasse rarement les 10 kWh pour les plus grosses d’entre elles (50 kW).

    Enfin, l’atteinte de nos objectifs énergétiques éoliens 2030 majoritairement via des éoliennes de petite taille / puissance ne semble pas réaliste. En effet, le nombre hypothétique de machines à implémenter serait colossal (de l’ordre de centaines de milliers, voire de millions d’unités) pour un soutien financier nécessaire plus élevé. Pour autant, l’utilisation ponctuelle de ce type de machines, dans des contextes particuliers où des contraintes spécifiques le justifient, ne doit évidemment pas être exclue par principe. Mais le recours à cette possibilité doit représenter l’exception et non la règle.