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Les jardins partagés

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 209 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 11/02/2021
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les jardins collectifs, communautaires ou partagés sont des terrains mis à disposition des citoyens dans le but de jardiner en groupe.

    Dans le cadre de la Journée mondiale de la solitude, le 23 janvier dernier, j'ai organisé un direct sur Facebook durant lequel un participant mettait en exergue les bénéfices des jardins collectifs. Ainsi, en plus d'avoir un impact sur la santé physique, ces activités nourrissent le bien-être mental ainsi que l'entraide et la cohésion au sein des quartiers. Rencontrer d'autres habitants pour jardiner permet, aussi, de rompre l'isolement et la solitude dans lesquelles vivent certaines personnes.

    Existe-t-il une cartographie complète des jardins partagés publics en Wallonie ?

    Comment mieux communiquer l'existence d'un jardin proche du domicile aux personnes isolées ?

    Comment développer des actions complémentaires, notamment des transports organisés, afin de leur permettre d'y accéder facilement ?
  • Réponse du 05/03/2021
    • de TELLIER Céline
    Je rejoins l'honorable membre pleinement sur le rôle des jardins et potagers collectifs. Ils sont essentiels à la fois parce qu'ils participent à notre résilience alimentaire, mais aussi parce qu'ils constituent des lieux formidables d'apprentissage de la nature et du vivant. Ils offrent des espaces concrets en termes d'éducation à l'environnement, de partage de connaissances et d'ouverture aux enjeux écologiques. Ils permettent en particulier de renforcer la résilience des communautés locales face aux changements socio-environnementaux qui se préparent, et constituent des lieux d’émancipation, d’échange de savoirs et de pratiques, et d’inclusion sociale.

    En Wallonie, le Réseau des consommateurs responsables soutient le développement de potagers collectifs en Wallonie, au service des populations locales et de leurs besoins sociaux, économiques et culturels dans un contexte de transition écologique et solidaire. Il réalise ces missions en collaboration avec des acteurs de terrain locaux, notamment des CPAS, écoles, ASBL, sociétés de logements sociaux. En 2019, c'est-à-dire avant la Covid, le réseau a recensé 237 initiatives de potagers/jardins collectifs en Wallonie.

    C’est pourquoi j’ai décidé fin 2020 de continuer à soutenir ce réseau, qui va proposer les activités suivantes :
    - un appui aux projets qui sont portés par, ou s’adressent à des personnes en situation de précarité (personnes sans emploi, personnes sans papiers ou migrantes, en réinsertion) via l’aide à la création de 5 à 10 nouveaux potagers collectifs par an (conseils pour la recherche du terrain, la mise en place du projet, l’achat des semences, le travail de la terre, etc.) ;
    - un service d’accompagnement et de soutien (facilitation, médiation) pour les potagers existants (sur demande), y compris sur les aspects techniques (en partenariat avec l’ASBL Humus) via l’aide sur mesure à 10 potagers collectifs existants par an : conseils pour la mise en place, achat semences, travail de la terre ;
    - la promotion et diffusion des ateliers et formations proposés par les groupes et les associations locales (cercles horticoles et autres ASBL) dans les potagers existants ;
    - la diffusion d’une cartographie à jour des potagers collectifs partagés en Wallonie, ce qui répondra pleinement à cette demande.

    Par ces activités, le RCR souhaite ainsi participer à
    - augmenter l’autonomie alimentaire des collectifs citoyens en apprenant à cultiver soi-même une partie de sa nourriture… De ce fait on cultive également un sentiment de sécurité et la confiance en soi, essentielle pour pouvoir ensuite retisser du lien social avec les personnes qui vivent près de chez nous et ne vivent pas comme nous et ne nous ressemblent pas forcément ;
    - faciliter les échanges entre les personnes impliquées autour de thématiques qui rassemblent et qui nous concernent toutes et tous : ce que nous mettons dans nos assiettes, comment transformer les légumes et les fruits, comment les conserver, etc. ;
    - valoriser un lieu local en prenant soin de la terre, en y semant des fleurs mellifères (qui attirent les insectes), recréer des lieux accueillant la diversité, augmentant ainsi la résilience du lieu, mais également de la communauté qui en prend soin ;
    - faire l’expérience de l’autogestion : beaucoup de groupes mentionnent la possibilité d’expérimenter le fait de « faire autrement ensemble », loin des schémas hiérarchiques, comme un facteur d’intérêt pour ce type d’initiatives ;
    - faire du potager et de l’alimentation des vecteurs idéaux pour sensibiliser nos proches et nos enfants à une alimentation plus saine et plus durable.

    Cette dynamique s’inscrit pleinement dans le cadre de l’Alliance Emploi Environnement pour une alimentation durable que nous sommes en train d’élaborer au sein du Collège wallon de l’alimentation durable.