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La possible présence d'un loup à Wanze

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 213 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 11/02/2021
    • de DEMEUSE Rodrigue
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les journaux du groupe Sudpresse relayaient ce 26 janvier l'attaque subie par un troupeau de moutons à Wanze. Il se pourrait que cela atteste de la présence d'un loup dans la région.

    Un expert du Réseau loup s'est rendu sur place pour mener l'enquête et tenter de déterminer s'il s'agit d'un loup ou d'un grand chien, mais plusieurs éléments conduisent à penser que la présence du loup n'est pas à exclure.

    Si l'information devait être confirmée, cela nécessiterait alors des mesures pour encadrer au mieux la cohabitation dans la région entre cette espèce protégée, l'homme et les réalités de notre territoire, notamment en vue de protéger les troupeaux.

    Madame la Ministre pourrait-elle, dès lors, m'indiquer quels sont les résultats de l'enquête menée sur place par le Réseau loup ?

    Des éléments permettent-ils d'attester de la présence du loup dans la région ?
    En cas de confirmation de la présence du loup, quelles mesures sont prises en vue d'assurer une cohabitation optimale entre le loup et les activités humaines ?

    D'autres éléments permettent-ils de conclure à la présence du loup dans la région de Huy-Waremme ?
  • Réponse du 11/03/2021
    • de TELLIER Céline
    La nuit du 24 au 25 janvier, un troupeau de moutons roux ardennais a fait l’objet d’une attaque. Sept brebis ont été retrouvées mortes, dispersées dans toute l’exploitation. Une équipe du réseau loup s’est rendue sur les lieux ainsi qu’un agent du DNF.

    Selon la procédure habituelle, il a été procédé à l’analyse du site à la recherche d’indices de présence de loup et à l’analyse des carcasses, afin de déterminer le mode de mise à mort et le type de consommation.

    Ces analyses ont permis de mettre en évidence la présence d’empreintes ainsi que des morsures de dimension pouvant correspondre à celles d’un loup, tandis que le mode de consommation n’était pas typique d’un loup. L’analyse en laboratoire de salive prélevée au niveau des morsures a permis de déterminer que le prédateur était un loup de lignée italoalpine.

    Cette attaque coïncide avec une série d’observations d’un grand canidé de type « loup » sur la commune de Wanze et dans les communes avoisinantes de Geer et de Braives, dont la dernière date du 20 février sur la commune de Braives. Il n’est cependant pas possible d’établir avec certitude un lien entre ces observations et l’attaque du loup à Wanze.

    Par ailleurs, un autre mouton a également été retrouvé mort dans la région, mais son signalement tardif n’a pas permis au réseau loup de recueillir des indices pertinents.

    La zone de la Commune de Wanze et de ses environs retient donc toute l’attention du « Réseau loup ».

    Deux options sont possibles : la plus probable suppose qu’il s’agirait d’un loup en phase de dispersion en quête d’un territoire et qui ne devrait pas s’attarder davantage dans cette région dont les habitats semblent peu adaptés à ses besoins. La seconde, moins probable, est qu’il s’agirait d’un loup en cours d’installation qui établirait son territoire.

    S’il s’agit d’un loup de passage, la vigilance reste de mise de la part des propriétaires de troupeaux. Des mesures de protection adaptées seraient une surveillance accrue du troupeau et une mise à l’abri des moutons durant la nuit, en principe de façon temporaire. En cas de nouvelles attaques, des filets électrifiés peuvent être mis à disposition des propriétaires en fonction du risque encouru.

    Dans le cas de l’établissement durable d’un individu, au bout de 6 mois de présence avérée, une « zone de présence permanente » serait reconnue.

    Dans ce cas, tous les éleveurs de la zone pourraient bénéficier de conseils de prévention par l’ASBL Natagriwal, de la mise à disposition de filets électrifiés, voire de la subvention partielle de moyens de protection durable, aux conditions décrites dans le Plan loup.

    Les moutons appartenant à un exploitant, qui sont blessés ou morts du fait d’un loup peuvent faire l’objet d’une indemnisation sur base d’une expertise réalisée par un expert indépendant.