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L'éco-score en alimentation

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 218 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 12/02/2021
    • de RYCKMANS Hélène
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le 30 janvier, une chaîne de magasins bio a lancé le «Färmoscope», un indicateur de durabilité de ses denrées. Il vise à intégrer, sous un certain étalonnement, l'empreinte climatique et la durabilité des denrées alimentaires sous une forme nouvelle: celle d'un «éco-score».

    Celui-ci est basé sur 11 critères écologiques, sociétaux et économiques : denrées bio ou produites avec un label complémentaire au label bio, produites et transformées en Belgique ou contenant au moins 80 % d'ingrédients belges, par des marques non cotées en bourse, indiquant la provenance de leurs ingrédients, peu énergivores, contenues dans un emballage consigné ou en papier ou vendues en vrac. Le «färmoscore» augmente d'un point chaque fois que le produit répond à un des 11 critères.

    Avec cet exemple, on voit donc que les consommateurs/trices recherchent des labels ou des indicateurs pouvant les aider dans leur choix de denrées ou de produits qui soient plus respectueux de l'environnement avec une approche plus globale que la seule production bio. Qu'en dite Madame la Ministre ?

    Où en est la mise en place des labels prévus dans la DPR?

    Quels sont les démarches entreprises et son analyse des démarches à mener et des obstacles à lever ?

    Il semble en effet qu'en France la récente mise en place du projet de «score carbone», une notation environnementale visant à aiguiller les consommateurs vers des produits plus respectueux de l'environnement, fasse réagir.

    Comment analyse-t-elle les divers labels existants ou déjà imaginés, dont certains depuis fort longtemps, et surtout comment est-il prévu de progresser sur ce dossier ?

    Les divers acteurs du secteur de la production et l'alimentation, au sein du CWAD par exemple, sont-ils associés à la réflexion et si oui de quelle manière ?

    Il est important d'avancer, de donner ou redonner confiance aux consommateurs et de valoriser les producteurs et transformateurs qui sont dans une démarche plus respectueuse de l'environnement.
  • Réponse du 12/02/2021
    • de TELLIER Céline
    En Wallonie, il existe déjà plusieurs labels. Il y a d’abord les labels officiels.

    Au niveau européen, il y a le label bio européen bien sûr, qui se focalise plus spécifiquement sur des critères environnementaux, des critères liés au bien-être animal et des critères d’ordre nutritionnel. D’autres labels officiels européens, les AOP, IGP et STG, se réfèrent à l’origine du produit ou à son caractère traditionnel.

    Au niveau de la Wallonie, un label « Qualité différenciée » a été développé et est axé principalement sur le caractère familial de l’exploitation, le respect des attentes sociétales, le non-recours aux OGM et une répartition équitable des marges. Ces labels font l’objet d’une promotion par l’APAQ-W. Citons enfin, à un autre maillon de la chaîne, le label Cantines durables, lancé l’année passée.

    Une série d’autres labels mis en place par des organisations diverses co-existent avec ces labels officiels, notamment les labels Prix Juste Producteur, Fairtrade ou Nature & Progrès. Ces derniers visent à mettre l’accent sur une ou plusieurs dimensions de l’alimentation durable, et viennent parfois en complément au label bio européen, par exemple.

    Pour ce qui est du nouveau label privé auquel vous faites référence, il s’agit d’une initiative commerciale qui permet aux clients de faire leur choix en connaissance de cause au sein de cette chaîne de magasins. L’initiative est louable, mais il me semble préférable pour les consommateurs d’avoir la garantie offerte par un label non lié à une seule chaîne.

    Ces labels ont tous, à leur niveau et en fonction de leurs caractéristiques, un intérêt sociétal indéniable.

    L’honorable membre l’aura compris, le paysage des labels est déjà bien fourni et il me semble surtout important d’assurer une promotion des labels officiels ou reconnus par les pouvoirs publics.

    Les principaux freins identifiés pour le déploiement des labels sont :
    - premièrement, la lisibilité : avec la multiplication de labels aux messages au moins partiellement similaires, le risque est de passer à côté d’un des objectifs de la labellisation, à savoir offrir une information claire au consommateur ;
    - deuxièmement, la difficulté de développer un label qui soit global et transversal, mais aussi applicable à une large gamme de produits, correspondant parfois à des réalités économiques ou techniques très différentes ;
    - troisièmement, la question de la certification et du contrôle, qui suppose un coût et des démarches qui doivent être accessibles au plus grand nombre, y compris aux opérateurs de petite taille.

    Cela étant, il est important de redonner confiance aux consommateurs et de valoriser les producteurs et transformateurs s’inscrivant dans une démarche de durabilité. C’est bien là l’objectif de l’Alliance Emploi-Environnement pour l’Alimentation, lancée par le Gouvernement en 2020. Les travaux du Collège wallon de l’alimentation durable ont débuté en décembre.

    Je conclurai en précisant que les travaux de l’Alliance seront alimentés par les retours d’expérience du terrain.

    À ce titre, je serai particulièrement attentive aux enseignements qui pourront être tirés des projets pilotes liés à la thématique de la labellisation. Il s’agit notamment d’un projet porté par le Mouvement d’action paysanne et le Réseau des GASAP, dont l’objectif est le développement des Systèmes participatifs de garantie, qui devraient permettre plus de confiance vu l’implication de tous les acteurs de la chaîne alimentaire dans la certification.