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L'impact du Brexit sur l'exploitation autoroutière wallonne

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 269 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 25/02/2021
    • de MATAGNE Julien
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    En sa séance du 16 décembre 2020, le Gouvernement wallon s'est engagé à examiner les conséquences du Brexit sur l'exploitation autoroutière wallonne.

    Un document existe-t-il à ce sujet ?

    Une étude a-t-elle été réalisée ?
    Si oui, quelles sont les conclusions de cette étude ?

    Pouvons-nous obtenir une copie de l'ensemble de ces documents ?
  • Réponse du 11/03/2021 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe
    Le Brexit et ses possibles impacts sur l’exploitation routière wallonne ont été étudiés attentivement et intégrés dans un plan joint en annexe.

    Ce plan a été concerté entre les différentes entités belges (Police fédérale, Région flamande), mais aussi autorités françaises.
    À l'occasion de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 1er janvier, certaines conséquences étaient imaginées au niveau de l’exploitation autoroutière, dans le domaine de l'ordre public et de la sécurité, en raison de blocages plus ou moins importants aux frontières britanniques avec des retentissements sur la Wallonie.
     
    Les principaux points suivants sont ressortis des différentes analyses de risques réalisées :
    - sécurité routière : situations dangereuses à la suite d'embouteillages sur les autoroutes ;
    - informations relatives au trafic : accessibilité des ports en Belgique, en France et à la côte ;
    - ordre public : parkings pour camions, comportement des chauffeurs de camion, transmigrants ;
    - sécurité : contrôles dans le cadre du terrorisme, du trafic d'êtres humains, des produits illégaux ;
    - gestion de crise : substances dangereuses, bien-être des chauffeurs de camion, impact pour la population locale ;
    - chaîne alimentaire : contrôle de l'importation et de l'exportation d'animaux et de produits alimentaires ;
    - point d'attention supplémentaire : impact combiné avec la crise Covid-19
     
    Dans ce cadre, diverses réunions ont été organisées, en présence des responsables de l’exploitation routière du SPW MI (Perex), à différents niveaux :
    - fédéral : entre les partenaires impliqués sur le territoire national à tous niveaux (douanes, AFSCA, régions, cabinets.) ;
    - régional : avec le centre de crise ;
    - provincial : avec les représentants du gouverneur du Hainaut ;
    - transfrontalier : avec les homologues de l’exploitation routière des Hauts de France ;
    - centres de trafic : entre le Vlaams Verkeer Centrum et PEREX ;
    - avec la police fédérale qui doit coordonner le plan d’intervention sur autoroutes au niveau belge.
     
    En novembre dernier, plusieurs scénarii de gestion des risques avaient été imaginés dépendant de l’accord ou non avec le Royaume-Uni, la fluidité du passage à la douane, la réaction des autorités françaises (fermeture des frontières, et cetera). La Région wallonne s’était préparée à accepter plus de trafic autoroutier de poids lourds et les orienter vers la France via Hensies en provenance de la dorsale et de la Flandre. Un renforcement de l’entretien et de la signalisation des parkings a été planifié. Nous étions également prêts à assurer un filtrage aux frontières si cela avait été nécessaire que ce soit vers la France ou en provenance de nos voisins européens. Un plan de communication était établi.

    Courant décembre, il a été constaté un afflux de poids lourds plus important (9 000 poids lourds/jour franchissant la frontière UE/RU). Cela induisait pour la Région wallonne, non seulement, une intensification du trafic, comme précédemment annoncé, mais aussi une intensification du nombre de poids lourds sur les aires autoroutières. À partir du 15 décembre, nous avons mis en place les mesures de déviation des poids lourds à destination des ports français via la dorsale wallonne (Liège Mons Valenciennes). Les mesures figurant dans les plans ont été suivies et la concertation tripartite a été optimale (Scénario 1).

    Grâce à cette coopération, le trafic poids a certes était dense, mais pas problématique en Région wallonne.

    Cet accroissement de poids lourds sur les parkings a des conséquences en termes budgétaires. La fréquence de ramassage des déchets doit être accrue, la police de la route souhaitait une protection en termes de signalisation au niveau de ces parkings, car elle craignait un débordement sur la section courante lors du stationnement. Le plan en annexe reprend les diverses mesures énoncées ci-dessus.

    En janvier, le Brexit n’a pas eu d’impact significatif sur le trafic. Ceci s’explique si on tient compte des facteurs suivants :
    - surstockage prévisionnel au Royaume-Uni ;
    - diminution de l’activité économique au Royaume-Uni à la suite du confinement ;
    - nécessité de disposer de test Covid pour franchir la frontière.

    En conclusion, de par une préparation au niveau régional, provincial, fédéral et avec la France, une coopération structurée et concertée a permis d’anticiper les éventuels problèmes liés au Brexit au niveau de l’exploitation autoroutière.

    Nous restons attentifs à l’évolution de la situation.