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La rénovation des logements publics

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 139 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 25/02/2021
    • de NEMES Samuel
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    D'après le rapport de la stratégie wallonne de rénovation qui a fait l'objet d'une présentation le 8 février 2021 en Commission de l'énergie, du climat et de la mobilité, le but est d'atteindre le label PEB « A » décarboné pour les logements publics d'ici 2040. Cela revient à rénover 5 000 logements par an à partir des estimations du lancement des rénovations.

    A-t-on déjà chiffré les besoins en matière de travailleurs concernant ces 5 000 rénovations annuelles ? Si oui, comment cela a-t-il été estimé ? Quels sont les chiffres ?
  • Réponse du 19/03/2021
    • de COLLIGNON Christophe
    Le rapport de la stratégie wallonne expose les co-bénéfices économiques de la rénovation. Il se réfère, pour cela, à l’étude publiée en 2019 par l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique Évaluation ex ante des effets macroéconomiques des politiques de rénovation énergétique des bâtiments publics (IWEPS, V. Scourneau, 2019).

    La construction est un secteur intensif en emploi. La rénovation des bâtiments fait généralement appel à des entreprises locales. La stratégie de rénovation va donc bénéficier à la création d’activité (emplois directs et indirects) pour le secteur de la construction wallonne, constitué en grande partie de PME. Le renforcement des exigences en matière de performance énergétique stimule aussi, chez les professionnels, le développement de compétences pointues dans les techniques liées à l’enveloppe et aux systèmes du bâtiment, et contribue ainsi au développement de nouveaux métiers.

    L’IWEPS estime que chaque nouveau million d’euros investi dans le secteur de la construction se traduit par la création de 13,5 emplois. La Confédération de la construction wallonne indique, pour sa part, que 1 million d’euros investis dans la construction génère entre 10 et 15 emplois annuels. Les sources confirment que l’incidence de l’investissement sur l’emploi est plus élevée dans le secteur de la construction que dans d’autres secteurs d’activité.

    De son côté, la Confédération immobilière France notait dans son rapport annuel 2011-2012 que « des disparités existent au sein même de la construction entre ses différentes branches d’activités. Le coefficient d’emploi est ainsi le plus élevé dans le segment de la rénovation immobilière. » (18,2 emplois par million dépensé pour 11,6 dans la construction immobilière).

    Sur la base du ratio retenu par l’IWEPS (13,5 emplois par million investi), le programme 2020-2024 de rénovation de 25 000 logements pour un investissement de 1 167 500 000 euros devrait donc se traduire par une création d’emplois de l’ordre de 16 000 ETP.

    Suivant le rapport de la stratégie wallonne, certaines mesures complémentaires peuvent accroître l’ampleur des retombées économiques pour la Wallonie. Ainsi, l’intégration systématique de clauses sociales et environnementales dans les marchés publics relatifs aux rénovations de bâtiments publics pourrait contribuer à stimuler davantage une demande plus locale pour des matériaux et, dès lors, favoriser l’évolution de l’ensemble de la chaîne de valeur domestique du secteur de la construction.

    Le rapport détaille plusieurs propositions de mesures pour développer des solutions et des filières énergétiquement efficaces, innovantes et durables en Wallonie (systèmes constructifs, matériaux, processus, et cetera, dans une logique d’économie circulaire, stimulant l’emploi local). Il incite également à porter une attention particulière à la question du détachement des travailleurs qui se pose dans la construction.

    Parmi les recommandations, notons enfin l’idée de diminuer le contenu importé des biens et services le long de la chaîne de valeur de la construction, « une réduction de 5 % du contenu importé » se traduisant « par un gain supplémentaire de 10 % d’emplois. »