/

La fin de la peste porcine africaine (PPA) et la relance des élevages porcins en Gaume

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 271 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 26/02/2021
    • de COLLIN René
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Fin de l'année 2020, la Commission européenne et l'Organisation internationale de santé animale ont tous deux approuvé la récupération de statut indemne de peste porcine africaine pour la Belgique.

    Afin de circonscrire la maladie et éviter sa propagation dans l'ensemble du pays, un périmètre composé de différentes zones a été établi. Des mesures très strictes ont dû être prises notamment l'obligation d'abattage préventive de 6 000 porcs indemnes dans les exploitations situés à l'intérieur de ces zones. Le sacrifice de ces exploitations a permis d'éviter une propagation de la maladie dans le reste du pays et de sauver la filière porcine, particulièrement importante dans le nord du pays.

    Monsieur le Ministre avait annoncé, en collaboration avec sa collègue la Ministre Tellier, une série de mesures afin de soutenir cette reprise : prolongation du régime d'aides régionales mis en place au début de la crise pour le 1er trimestre 2021, puis à partir du 1er avril 2021, une aide « à la reprise » pendant une période de 6 mois pour les éleveurs engraisseurs et de 12 mois pour les éleveurs naisseurs engraisseurs. Ces mesures sont positives.

    Cependant, vu la situation catastrophique du secteur porcin et l'effondrement des prix, elles seront de peu d'effets si elles ne sont pas accompagnées d'une vraie réflexion sur des stratégies de diversification afin de trouver de nouveaux débouchés.

    Peut-il faire le point sur les réflexions menées par son Cabinet, les éleveurs et la SOCOPRO depuis la fin de l'année dernière ?

    Des pistes de diversification ont-elles pu être identifiées ? Si oui lesquelles ?

    La création de circuits courts allant du producteurs au consommateur est-elle envisagée ?

    Pour les éleveurs en plein air des mesures d'aides spécifiques sont-elles prévues ?

    L'AFSCA est-elle associée à cette relance ? Ceci afin d'éviter que des mesures prises aujourd'hui doivent être revue demain.
  • Réponse du 11/03/2021
    • de BORSUS Willy
    L’accompagnement des éleveurs porcins touchés par l’interdiction de repeuplement dans les zones PPA, en vue de préparer la reprise d’activités, a débuté depuis de nombreux mois. Différentes démarches ont été entreprises par mes services et la SOCOPRO pour identifier avec eux leur volonté de reprise, les difficultés potentielles liées à la reconstitution du cheptel ou la remise en état de leurs installations par exemple, et leur éventuel souhait de modifier leur mode de production (Porcs plein air, bio ...). Sur le plan pratique, pour les éleveurs qui en font la demande, j’ai autorisé la mise en place d’un encadrement technique par Elevéo. Cet encadrement devrait faciliter la remise en état des bâtiments et la reconstitution des cheptels, notamment la recherche de génétiques spécifiques à la production Bio ou de Plein Air, qui reste un enjeu majeur.

    Un encadrement au niveau de la valorisation est assuré par la SOCOPRO en vue de la reprise de la production. L’octroi des aides exceptionnelles pour l’ensemble du premier trimestre, a permis à ces éleveurs de préparer ou de poursuivre sereinement, la reprise d’une activité de production. Il faut souligner que les éleveurs touchés par l’abattage de leur cheptel évoluent majoritairement dans des systèmes à valeur ajoutée (plein air, Bio, circuit court). Ils restent confiants dans le maintien de leurs débouchés. Lorsque ce n’est pas le cas, la SOCOPRO notamment n’hésite pas à travailler avec les éleveurs concernés pour analyser et trouver les nouveaux débouchés.

    Le Gouvernement a récemment lancé un appel à projets pour soutenir la relocalisation de l'alimentation en Wallonie. Ce projet qui est supervisé par ma collègue Céline Tellier offre des opportunités de valorisation aux producteurs comme par exemple le projet « Ça bouge en
    loc’Halle ! ». Mais d’autres pistes pourraient se dégager ou sont à l’étude. Les éleveurs sont les vrais acteurs de cette démarche et réfléchissent à l’opportunité d’unir leurs forces pour assurer une valorisation de leurs produits. À titre d’exemple, les éleveurs ont émis le souhait de se fédérer pour faire valoir une production « gaumaise ».

    Les mesures de biosécurité pour les élevages de porcs plein air sont identiques à celles déjà existantes avant l’apparition de la maladie. À titre d’exemple, le maintien de la double clôture électrique permet d’éviter tout contact avec la faune sauvage, comme c’est le cas sur l’ensemble du territoire belge. Mon administration maintient comme l’honorable membre le sait un plan drastique de suivi de la maladie, avec une surveillance accrue et la poursuite de l’éradication des populations de sangliers dans la zone PPA jusqu’au 31 mars 2021. Dans ce même ordre d’idée, les clôtures seront maintenues jusqu’en mars 2022.

    Concernant le transport, certaines mesures prises en début de crise ont été maintenues. L’AFSCA a mis en place de nouveaux outils pour renforcer la biosécurité dans l’ensemble des élevages porcins belges.

    Enfin, l’AFSCA, avec qui mes services ont entretenu une collaboration sans faille, propose également un accompagnement des éleveurs afin d’assurer la remise en état ou la mise en place de ces mesures, sur demande de l’éleveur.