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La place de la Wallonie dans la filière de production de composants électroniques

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 285 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/02/2021
    • de HARDY Maxime
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Comme l'a rappelé récemment un sujet du journal de la RTBF, plusieurs secteurs dépendants de composants électroniques se retrouvent à l'arrêt. En cause, la pénurie de puces électroniques, principalement produites en Asie.

    Cette dépendance excessive menace tant la production de voitures que les ordinateurs, les smartphones ou encore les consoles de jeux. Les modes de production basés sur un minimum de stock de ces composants impactent mondialement l'économie.

    L'Europe doit donc mettre sur pied une filière plus solide, fiable, et indépendante. Cela passe par la fabrication plus importante et plus proche de puces électroniques.

    La production de ces composants en Europe est une nécessité, et une opportunité.

    Quelle peut être la place de la Wallonie au cœur de cette filière, et comment la structurer industriellement et économiquement ?

    Comment s'y impliquer de manière optimale, via notamment les structures économiques wallonnes ?
  • Réponse du 16/03/2021
    • de BORSUS Willy
    Une pénurie de composants et de cartes électroniques à travers l’Europe m’a effectivement été confirmée. La situation sanitaire que nous connaissons aujourd’hui a accentué la problématique générale de dépendance de l’Europe en ce qui concerne l’approvisionnement en composants microélectroniques.

    En effet, le confinement lors de la crise de la Covid-19 a entraîné une hausse importante de commandes, augmentant de façon significative les demandes sur le marché de matériel informatique (que ce soit des écrans, des PC portables, des smartphones et autres). Si les modes de production actuels, basés sur un minimum de stock de ces composants, paralysent l’économie mondiale, c’est en grande partie dû à cette surconsommation ponctuelle, mais pas seulement.

    Les conséquences du confinement dû à la Covid-19 se trouvent également au niveau des modes de production. De nombreuses entreprises ont vu leur capacité de production diminuer en raison de nombreuses réductions de personnel pour cause de quarantaine ou de maladie. Dès lors, les capacités de production des cartes électroniques et des composants électroniques à l’échelle mondiale ont été fortement perturbées, entraînant de facto un impact au niveau wallon.

    Je partage l’inquiétude de l’honorable membre quant à la dépendance européenne du marché asiatique. Plusieurs pistes de solution peuvent être envisagées afin de résoudre ladite dépendance.

    Qu’il sache tout d’abord que l’industrie wallonne des micro-technologies se caractérise par la présence d’acteurs à chaque niveau de la chaîne de valeurs (Recherche - Développement - Industrialisation), ainsi que par un panel élargi d’utilisateurs finaux, parmi lesquels se trouvent certains leaders mondiaux dans le domaine tels que BEA, AMOS, NANOCYL, THALES ALENIA SPACE BELGIUM, et cetera. On observe également un dynamisme très important au niveau des activités de recherche au sein des Universités wallonnes et des centres de recherche. On peut constater une volonté forte de la part des acteurs wallons de tendre vers une Europe plus solide, fiable et indépendante en passant par une production de proximité.

    Le Pôle MecaTech est le pôle de compétitivité wallon en génie mécanique (science de l’ingénieur) qui, en l’espace de 10 ans, a labellisé plus de 100 projets de Recherche et Développement, d’investissement ainsi que de formation dans divers domaines, dont celui de la microélectronique. Sa stratégie s’est axée en corrélation avec la croissance exponentielle de l’utilisation de l’électronique au sein de notre société. En d’autres termes, sa stratégie est de favoriser d’une part l’intégration de ces technologies telles que les puces microélectroniques auprès de la « demande » et d’autre part la montée en puissance et en compétences de « l’offre ».

    En tant que Vice-Président wallon, je porte une attention particulière à la recherche, qui est, selon moi, essentielle pour développer une solution durable en réponse à la problématique posée aujourd’hui. Les initiatives dans ce domaine pourront être soutenues via le financement de projets de recherche, notamment dans le cadre des appels des Pôles de Compétitivité tels que MECATECH.

    Par ailleurs, une des solutions étudiées serait de combiner les forces ainsi que les compétences à l’échelle européenne afin de proposer des solutions communes. À cet égard, nous faisons référence aux « Important Projects of Common European Interest » (IPCEI). Dans le courant de la fin d’année 2020, la France a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour un nouvel appel sur la microélectronique. Mon intention est de soutenir fermement cette dynamique afin de pouvoir voir naître des projets pouvant potentiellement répondre à ce type de problématique. Si les modalités exactes de l’IPCEI n’ont pas encore été définies, nous savons d’ores et déjà que seules les entreprises seront bénéficiaires de ces IPCEI.