à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
Depuis des siècles, les abords de nos cours d'eau font l'objet d'aménagements afin à la fois de limiter les risques d'inondations en cas de crues et de permettre le trafic fluvial. À cette fin, de nombreux murs anti-crues ont été installés en particulier lorsque les cours d'eau traversent les villes. Ces dernières années, de nombreuses réflexions sur l'évolution de l'espace urbain remettent en cause cet aménagement de nos bords de cours d'eau.
Récemment des élus communaux liégeois ont avancé la proposition de démolir le mur anti-crues du quartier de Kinkempois afin de désenclaver ce quartier angleurois et revenir aux aménagements du début du siècle dernier, en transformant le lieu en un quai cyclopédestre convivial.
Sans pour autant écarter l'idée, le collège communal a indiqué que la gestion des voies hydrauliques relevant de la Wallonie, il convenait de consulter les autorités régionales d'autant que la zone concernée demeure en orange, c'est-à-dire un risque qualifié de moyen, sur les cartes des zones inondables.
Monsieur le Ministre a-t-il été interpellé par les autorités liégeoises sur projet ?
Confirme-t-il que la zone concernée se trouve dans une zone de risque moyen ?
Dans ce type de zone est-il opportun de retirer le mur anti-crues ?
Un aménagement différent des lieux est-il envisageable afin de rencontrer les impératifs de sécurité et de convivialité des lieux ?
Au niveau régional, une réflexion est-elle menée concernant des réaménagements des dispositifs anti-crues afin de les intégrer dans les nouveaux enjeux d'aménagement de l'espace urbain, je pense, notamment à la mobilité douce ?
Réponse du 01/04/2021
de HENRY Philippe
Effectivement, la Direction des voies hydrauliques de Liège du SPW-MI a été interpellée par la Ville de Liège, le 22 janvier dernier, concernant le retrait du mur anti-crues dans le quartier de Renory à Kinkempois.
Elle a informé la Ville de Liège, le 25 janvier, du fait qu’elle n’est pas opposée à la réalisation d’une étude d’incidences d’une telle suppression ou de la réduction de la hauteur de ce mur de protection contre les crues en vue d’un aménagement urbain.
Cette étude devrait prendre en compte la mise à jour du risque d'inondations en fonction des observations hydrologiques des dernières années, des travaux sur la Meuse, mais aussi des impacts du changement climatique.
Néanmoins, ce type d'étude ne peut se réaliser que moyennant une approche globale à l'échelle du bassin versant mosan. Elle doit nécessairement tenir compte des travaux et des résultats des études en cours, qui sont menées notamment dans le cadre de l’application de la directive européenne sur l’eau et les inondations, avec le concours de la Direction de la Gestion hydrologique du SPW-MI. Il s’agit cependant d’un processus scientifique complexe dont les résultats ne sont pas attendus avant plusieurs années.
L’Association intercommunale de démergement et d’épuration gère également un réseau. Elle devra, le cas échéant, être associée à l’étude.
Je confirme, par ailleurs, que ce quartier est, en grande partie, inscrit en zone d’aléa d’inondation moyen.
Si les cas se présentent, mon administration mènera des réflexions concernant les réaménagements des dispositifs anti-crues, cela afin de les intégrer dans les nouveaux enjeux d'aménagement de l'espace urbain.