La reconversion de lieux de culte désacralisés en logements par l'intervention des agences immobilières sociales (AIS)
- Session : 2020-2021
- Année : 2021
- N° : 144 (2020-2021) 1
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Question écrite du 26/02/2021
- de DEVIN Laurent
- à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
Parmi ces biens figurent des lieux inhabituels comme ceux voués au culte, qui sont désacralisés et donc désaffectés et dont le devenir constitue un souci majeur pour les communes.
Ainsi, en Province de Liège, l'intercommunale Ecetia, qui construit et finance des bâtiments utiles pour les communes et les provinces, propose une formule originale permettant de donner une nouvelle affectation à une église désaffectée, Saint-Lambert à Tignée, qui pourrait être ainsi transformée en logements, avec le concours de l'AIS du Plateau de Herve.
L'intervention d'Ecetia pourrait donner des idées à d'autres villes ou communes pour lesquelles la sauvegarde et l'entretien des églises sont une charge importante.
Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre sur l'affectation d'églises désaffectées en logements ?
Quel est son regard sur la prise en gestion de tels lieux par des AIS, en milieu urbain ou rural ?
Réponse du 22/03/2021
- de COLLIGNON Christophe
Les logements proposés à la prise en gestion proviennent tant du secteur public que du secteur privé via des personnes physiques ou morales. Ces logements rénovés ou à rénover sont parfois atypiques, mais doivent toujours respecter les critères de salubrité et de sécurité imposés par l’arrêté du Gouvernement wallon du 30 août 2007, s’ils sont pris en gestion.
Par ailleurs, il importe que les logements confiés en gestion conviennent à la réalité du territoire de l’AIS et donc aux besoins des locataires. C’est plus vrai encore en milieu rural. Les locataires défavorisés ne disposent pas toujours d’un moyen de locomotion et dépendent donc des transports publics. L’AIS joue un de ses rôles en proposant un logement adapté à la situation de famille du locataire grâce à son accompagnement social.
La problématique des lieux de cultes désaffectés n’est pas neuve. Le Fonds du logement, les AIS et les associations de promotion du logement ont reçu, voici quelque temps, des représentants du culte catholique afin de tisser des liens avec eux, en vue de créer des partenariats concrets au niveau local. C’est ainsi que, sur l’ensemble du territoire wallon, différents lieux tels d’anciens presbytères ou d’anciennes propriétés issues du culte catholique, tant via les fabriques d’église que les œuvres paroissiales, ont été confiés en gestion aux organismes à finalité sociale, après rénovation sur la base du dispositif des prêts et subventions gérés par le Fonds du logement. Un des projets marquants est la restructuration en six logements d’une ancienne école et d’une chapelle désacralisée de Gilly, au cœur de Charleroi, et qui a permis à tout un quartier de se réinventer et de se mobiliser autour des personnes les plus précarisées. L’inclusion sociale par le bâti est une réalité précieuse. Nous ne pouvons donc qu’encourager la reconversion de lieux de culte désacralisés et le type d’initiative évoqué dans la question.
Il convient à notre sens que les projets soient étudiés au cas par cas, en partenariat avec l’AIS afin de répondre à la réalité sociale territoriale et de concevoir les logements soient à des coûts maîtrisés et abordables. C’est un défi, dès lors que le coût de ce type d’opérations étant souvent élevé, ce qui explique d’ailleurs que les églises désacralisées sont plus fréquemment réaffectées en hôtels ou en logements de haut de gamme.