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Actions sociales - Hausse de la pauvreté en Région wallonne - Point de vue du monde associatif - Statistiques - Augmentation du nombre de minimexés.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 82 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 03/05/2006
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à VIENNE Christiane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances
    Chacun reconnaît aujourd'hui qu'en Région wallonne il y a une forte hausse de la pauvreté. Responsable de l'action sociale en Région wallonne, Madame la Ministre peut-elle, suivant les études dont elle dispose, me préciser combien de pauvres en plus il y a chaque jour ouvrable en Région wallonne, dans l'indifférence générale, me semble-t-il ?

    En sachant qu'il y a 6,3 % de pauvres en France, quel est le pourcentage connu publiquement en Région wallonne ?

    Le Président d'Emmaüs France, Martin Hirsch, vient de lancer un slogan qui pourrait aussi être le nôtre en Région wallonne : « Contre la misère, osons ! ».

    Pour lutter contre le développement de la pauvreté, il faut incontestablement collaborer avec les CPAS de la Région wallonne et les autorités communales qui constituent les cellules de base de notre démocratie.

    A ce sujet aussi, la législation fédérale concernant le bénévolat doit être exploitée au maximum en Région wallonne, en collaboration avec les organismes sociaux.

    Le moment est venu, me semble-t-il, que des actions puissent être entamées, de façon à pouvoir démontrer, résultats à l'appui, que l'on peut faire reculer
    la pauvreté et inspirer des politiques publiques plus efficaces à la veille des élections communales d'octobre prochain.

    Quelle est la contribution concrète que Madame la Ministre peut apporter à cette situation de pauvreté où il faut casser les méthodes bureaucratiques, privilégier l'invention et l'expérimentation, comme l'a déclaré le Président Martin Hirsch ?
  • Réponse du 07/06/2006
    • de VIENNE Christiane
    Vous m'interrogez sur ma contribution à la lutte contre la pauvreté. Vous écrivez qu'il faut casser les « méthodes bureaucratiques » et privilégier l'invention et l'expérimentation. Vous abordez dans votre question la nécessité d'actions à entreprendre pour faire reculer la pauvreté et inspirer des politiques publiques plus efficaces à la veille des élections communales.

    Je répondrai aux points suivants en restant ouverte à d'autres développements :
    - le revenu d'intégration sociale ;
    - une approche quantitative de la pauvreté ;
    - les éléments statistiques ;
    - la place qu'occupent les services publics et les associations dans la lutte contre la pauvreté ;
    - le plan d'action national inclusion sociale.

    Le minimex, a été remplacé par le revenu d'intégration sociale (RIS) en 2002. Le changement le plus marquant est la contractualisation du droit au revenu d'intégration pour les jeunes de moins de 25 ans.
    Le montant du Revenu d'Intégration Sociale (RIS) est de 417 EUR par mois pour un cohabitant, 625 EUR par mois pour un isolé et 834 EUR par mois pour une famille, quelle que soit sa taille.

    En janvier 2005, 33.305 personnes bénéficiaient du RIS en Wallonie, dont les trois-quarts dans les provinces de Liège et du Hainaut. Ils étaient 30.116 en 2002.

    Brabant wallon 1.748
    Hainaut 12.308
    Liège 13.600
    Namur 1.477
    Luxembourg 4.172
    Wallonie Total 33.305

    Dans votre question, vous indiquez que 6,3 % des Français sont pauvres. En 2004, en Belgique, il y a 14 % de pauvres et 15 %, en Wallonie. En 1999, le chiffre pour l'ensemble de la Belgique était de 13 %.
    - La différence des chiffres entre la France et la Belgique ne peut s'expliquer que par le choix d'indicateurs statistiques différents.
    - Pour la Belgique, est pauvre toute personne dont le revenu est inférieur à 60 % du revenu médian, soit 775 EUR/mois pour un isolé et à 1.627 EUR/mois pour un couple avec enfant. Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur le site de l'IWEPS ou du service fédéral d'intégration sociale.
    - Pour éviter que de nombreux concitoyens tombent en pauvreté, nous disposons principalement de la sécurité sociale. Cette assurance permet à de nombreux Wallons d'avoir la tête hors de l'eau. Sans la sécurité sociale, 40 % de nos concitoyens auraient des revenus inférieurs à 775 EUR par mois, pour un isolé.
    - Le RIS, à lui seul, ne permet donc pas d'échapper à la pauvreté. C'est l'addition de toutes les politiques mises en place qui le permet, pour un grand nombre de bénéficiaires.

    La pauvreté présente des facettes multiples dont les statistiques ne peuvent pas toujours rendre compte. Les CPAS et un grand nombre d'associations combattent la pauvreté en élaborant constamment de nouvelles méthodes de lutte. Ainsi, ils s'adaptent aux nombreuses formes que prend la pauvreté.
    Le rapport sur la pauvreté paru en 2005, formule 70 propositions d'action, qui ont été construites avec les intéressés eux-mêmes. Je tiendrai compte de ce cahier de recommandations.
    Pour ne laisser personne au bord du chemin, le département de l'action sociale organise des Relais sociaux au sein de grandes villes wallonnes ; ainsi, les CPAS et les associations coordonnent leurs actions dans l'accueil de nuit, l'accueil de jour, le travail de rues et l'urgence sociale.
    La Région wallonne contribue au plan d'action nationale de lutte contre la pauvreté.
    Au 31 décembre 2004, 2.392 (2.022 ETP) travailleurs sociaux de terrain accompagnaient les bénéficiaires de l'aide sociale en Région wallonne.
    Des associations sont subventionnées par mon département : le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté coordonne l'action de certaines d'entres-elles.
    De plus en plus, les pauvres eux-mêmes sont écoutés et entendus : en effet, nos concitoyens les plus démunis ne sont pas toujours demandeurs d'argent. Ils souhaitent accéder à l'information, à la lecture ou à la culture. Mon département subventionne des services d'écrivain publics ou « l'article 27 » qui permet à ceux qui ont peu de moyens d'accéder à des manifestations culturelles : concert, cinéma, …

    La lutte contre la pauvreté ne serait pas ce qu’elle est en Wallonie sans la solidarité active des bénévoles. Dans notre Région, beaucoup se mettent volontairement au service des plus démunis. En extrapolant les chiffres du rapport fourni par le centre d’économie sociale de l’Université de Liège en décembre 2005, il y aurait 350.000 personnes engagées volontairement dans une association. Beaucoup d’entre elles sont actives au sein de services de lutte contre la pauvreté.