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L'épuration par lagunage

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 229 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/02/2021
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Épurer des eaux usées naturellement, c'est le pari que s'est lancé l'in BW. En accord avec la commune d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, elle va construire une station à Pinchart sur le site de la cressonnière.

    Le procédé utilisé sera le lagunage. Le fonctionnement est relativement simple. Les eaux usées des maisons, dans ce cas-ci une soixantaine, vont se déverser dans plusieurs bassins successifs pendant plusieurs jours. L'eau à l'air pur est traitée par des organismes et via la décantation dans des piscines végétales. On parle ici de bassins de roseaux.

    L'idée est que la pollution descende au fond de l'eau et se dégrade écologiquement. C'est la première fois que ce procédé sera mis en application dans le Brabant wallon. Mais cela a un coût : 800 mille euros. C'est cher pour une station de 1 000 m² qui ne pourra épurer les eaux que de 230 habitants seulement.

    "Il s'agit d'eaux usées urbaines, donc pas des eaux industrielles polluées. Ici, nous avons misé sur des filtres plantés de roseaux. C'est une première initiative de ce type, mais qui pourrait être réitérée. Dans ce cas, nous avons bénéficié d'un terrain pour mettre en place cette station.", explique Michel Torck, gestionnaire de chantiers à l'in BW.

    Celle-ci est écologique et économique à long terme puisque la technique demande très peu d'énergie et d'entretien. Elle permet aussi d'exploiter naturellement un site inoccupé, dans ce cas un terrain de la commune d'Ottignies-la-Neuve qui sera géré dans le futur par l'In BW.

    L'investissement a-t-il fait l'objet d'une subvention wallonne via la SPGE ? Si oui, pour quel montant  ? Si pas, pour quelles raisons  ?

    Plus globalement, Madame la Ministre pense-t-elle que l'on puisse répéter l'opération dans d'autres régions de Wallonie malgré le coût relativement élevé du procédé  ?
  • Réponse du 08/03/2021
    • de TELLIER Céline
    Comme l’honorable membre le sait, l’État belge, et plus particulièrement la Région wallonne, a résorbé son retard en matière d’assainissement des eaux usées pour les agglomérations de plus de 2 000 EH visées par la directive 91/271/CEE et pour lesquels deux contentieux européens furent ouverts.

    L’assainissement des grosses agglomérations étant terminé, le Gouvernement wallon a demandé à la SPGE, au travers du contrat de gestion 2017-2022 et plus particulièrement dans le cadre des orientations stratégiques à suivre en matière d’investissements en épuration publique pour les petites collectivités, de s’engager à participer à une task‐force technique avec le Service public de Wallonie et les Organismes d’assainissement agréés (OAA), en vue d’établir un inventaire des traitements appropriés en fonction de conditions locales et du milieu récepteur.

    L’objectif de ce groupe de travail fut de traduire techniquement, pour l’assainissement des agglomérations de moins de 2 000 EH et en fonction de la sensibilité du milieu récepteur, la notion de traitement approprié inscrite dans la directive 91/271/CEE. Un « guide méthodologique et de recommandations pour le choix et le dimensionnement du traitement approprié en Région wallonne » a été réalisé, fruit du travail de la « task force », et est d’application pour tout assainissement de petites collectivités.

    Au contraire des rejets des agglomérations de plus de 2 000 EH, pour lesquels la directive fixe les normes de traitement des stations d’épuration, soit une logique de moyens, pour les rejets des agglomérations de moins de 2 000 EH, la directive laisse à l’État membre le soin d’organiser le traitement des eaux usées, mais définit l’objectif à atteindre, soit une logique de résultats laissant ainsi plus de liberté dans la technique épuratoire à mettre en œuvre.

    C’est dans ce contexte que s’inscrit l’assainissement de l’agglomération de Pinchart.

    Ainsi, en collaboration avec l’InBW et le SPW, dans l’objectif d’amélioration de l’état écologique de la masse d’eau DG02R pour laquelle l’assainissement collectif est considéré comme critique et suivant les recommandations du guide méthodologique, le choix du traitement s’est orienté vers une filière dite « extensive », le filtre planté de roseaux, parfaitement appropriée à la charge à traiter, adaptée aux conditions de rejet et s'intégrant parfaitement dans le biotope de la zone humide de l'ancienne cressonnière.

    Ce type de technique est une première en Brabant wallon, mais n’est absolument pas un cas isolé en Région wallonne.

    En effet, nous comptons déjà une vingtaine de références, en construction ou en cours d’études, dans notre région ; par ailleurs, il faut savoir également que cette technique est utilisée majoritairement chez nos voisins français (à plus de 80 %) pour l’épuration des petites collectivités.

    Son attrait réside principalement dans sa parfaite intégration paysagère en zone rurale, sa simplicité d’exploitation et l’absence presque totale de recours à l’énergie. Le coût d’exploitation de cette filière est réduit par trois par rapport à une filière classique.

    L’investissement, d’un montant de 742 124,72 euros (montant attribué), et l’exploitation (estimation de 15 000 euros/an), de cet ouvrage sont intégralement pris en charge par la SPGE.