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L'impact de la fusion des ports d'Anvers et de Zeebrugge sur les ports wallons

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 294 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 01/03/2021
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Le monde est depuis longtemps un village avec l'avènement du libre-échange et d'une économie qui ne connait pas les frontières. De nombreuses infrastructures locales qui se suffisaient à elle-mêmes doivent aujourd'hui envisager de se regrouper pour proposer une réponse à l'expansion de nos voisins, au risque que ceux-ci ne viennent s'approprier les plus petites.

    Ainsi, pour faire face aux défis de demain, nous apprenons que le port d'Anvers a convolé avec le port de Zeebrugge, tous deux unissant leurs destinées dans une nouvelle infrastructure nommée Port of Antwerp-Bruges.

    Grâce à cette union, le Port of Antwerp-Bruges intégrera le top 20 des ports mondiaux rivalisant avec des ports comme Houston. À quelques encablures se trouve le port fluvial de Liège, second port intérieur d'Europe qui, par le canal Albert, se trouve être en droite ligne avec le port d'Anvers.

    Quelles sont les conséquences possibles pour le port de Liège et à des degrés divers pour le port de Charleroi, tous deux étant dans le sillage et globalement fort proches du port d'Anvers ?

    Une augmentation de l'activité est-elle à espérer ou, au contraire, faut-il craindre un impact sur l'activité des ports wallons et à terme la disparition d'un ou deux des ports devenus stratégiquement faibles face à une grosse structure comme pourrait l'être le Port of Antwerp-Bruges ?
  • Réponse du 01/04/2021
    • de HENRY Philippe
    En premier lieu, j’aimerais préciser que nous ne disposons pas, en l’état, d’un état des lieux précis et encore moins d’une analyse des conséquences opérationnelles de cette fusion. Comme l’honorable membre le souligne, il s’agit avant tout pour les deux acteurs de s’offrir plus de visibilité au niveau mondial.

    Cependant, on peut relever quelques éléments importants.

    Les quatre ports wallons, non seulement Liège et Charleroi, mais aussi Namur et Centre et Ouest, constituent une part de l’hinterland du port d’Anvers et a fortiori du port fusionné Anvers-Zeebrugge.

    Vu le manque de disponibilité de terrains au port d’Anvers, l’hinterland se développait jusqu’à présent essentiellement le long du canal Albert. La Flandre achève à cet effet un relèvement de l’ensemble des ponts franchissant le canal. La Wallonie a également proposé dans le cadre du plan de relance européen le relèvement des ponts sur le canal Albert pour permettre d’étendre à son territoire les bénéfices de cette infrastructure. Cette extension se poursuivra vraisemblablement. La fusion des deux acteurs peut amener une nouvelle dynamique vers Zeebrugge et donc l’ouest.

    Dans tous les cas, l’objectif de cette fusion est bien d’accroître l’attractivité et la compétitivité de l’entité, avec pour but de développer les trafics traités. La fusion de ces deux grands acteurs peut donc constituer une opportunité pour les quatre ports wallons dont les trafics sont fortement liés aux trafics maritimes de la mer du Nord.

    Cela met également en évidence un nouvel élément de contexte stratégique qui devra être pris en compte dans la réflexion en cours autour de la définition d’une politique portuaire wallonne et l’élaboration du futur contrat de gestion des ports autonomes. Une étude est à ce sujet actuellement en cours et doit permettre, d’ici la fin de l’année, la mise en place d’une nouvelle dynamique portuaire en Wallonie.