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Les leçons à tirer de l'incident survenu à la Collégiale Sainte-Waudru de Mons

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 158 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 02/03/2021
    • de DESQUESNES François
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Les dégâts occasionnés à la Collégiale Sainte-Waudru ont provoqué un certain émoi. Par communiqué du 11/2, la fabrique « assume totalement la responsabilité du défaut de contrôle de ces interventions intempestives qui n'avaient fait l'objet d'aucune autorisation ni avis de la part des autorités patrimoniales. Elle a manqué de vigilance. (…) Elle prend dès à présent les mesures nécessaires pour qu'un tel incident ne puisse se reproduire (…) »

    Toutefois, dans le même communiqué, la fabrique dénonce le lynchage public dont elle a été victime alors que, depuis de nombreuses années, la rénovation, l'entretien et la valorisation de la Collégiale n'ont jamais été pris en défaut. Je salue leur travail.

    La fabrique indique ne pas avoir reçu les différents rapports réalisés pour estimer l'ampleur des dégâts, notamment ceux de l'AWaP, de l'IRPA et de la CRSMF, alors que certains éléments auraient été transmis à la presse après les visites. Je partage l'étonnement de la fabrique.

    Ces rapports sont-ils clôturés ? La fabrique en sera-te-elle la première destinataire ?
    Des réunions avaient été annoncées avec le cabinet de Madame la Ministre. Ont-elles eu lieu ? Quand ? Avec quels résultats ?

    Un comité d'accompagnement allait se réunir afin de déterminer les études techniques et les méthodes à employer pour restaurer les biens. Avec quels résultats ?

    Par ailleurs, cet incident doit être l'occasion de tirer des leçons. Je ne cache pas ma crainte qu'elle entraîne une réaction d'hyperfrilosité de tous les acteurs de terrain : à commencer par les membres des fabriques, qui préféreront éviter tout risque, mais aussi des services de Madame la Ministre. Au final, n'y a-t-il pas un risque de réduire l'entretien de notre patrimoine ce qui serait tout à fait contre-productif ?

    Quelles mesures structurelles Madame la Ministre compte-t-elle prendre ? N'est-il pas nécessaire de proposer des formations à « l'entretien courant » du patrimoine pour le personnel employé par les gestionnaires de bâtiments patrimoniaux ?
  • Réponse du 15/03/2021
    • de DE BUE Valérie
    J’ai eu l’occasion en commission de répondre de manière groupée à plusieurs questions portant sur l’incident, pour reprendre le terme de l’honorable membre, survenu à la collégiale Sainte-Waudru. Je ne reviendrai donc pas sur le contexte global et les explications déjà fournies.

    La Fabrique dénonce un lynchage médiatique et vise à travers ces termes, si l’on souhaite être précis, le lanceur d’alerte. Je ne suis responsable ni de la non-communication de la Fabrique pendant la crise, ni de sa communication plus que tardive. Par ailleurs, je ne peux que regretter que la Fabrique dépense de l’énergie en petites querelles intestines au lieu de se concentrer sur l’objectif principal de ce dossier : la réhabilitation du patrimoine détérioré.

    Comme je l’ai déjà signalé, j’ai rencontré virtuellement, le 1er février, le président de la Fabrique d’église et le Bourgmestre de Mons. Pour reprendre mes termes, “le président m’a exposé que les interventions ont été menées par la fabrique, en interne, sans que les autorisations patrimoniales n’aient été demandées au préalable. Un problème d’organisation a été invoqué, ainsi que le fait que le confinement ait été propice à une accélération des interventions. Il a reconnu la responsabilité de la fabrique”.

    En ce qui concerne les rapports préliminaires, et leur communication :
    - il a été précisé à la Fabrique, lors de la réunion du 1er février, soit 10 jours avant la publication du communiqué, qu’elle pouvait demander les rapports à la FWB, l’IRPA et l’AWaP. Une précision réitérée après la publication de son communiqué ». Par ailleurs, il ne me revient pas de communiquer à l’honorable membre les informations à propos de la diffusion des rapports des autres institutions. En ce qui concerne celui de l’AWaP, il s’agit d’un rapport interne, qui n’a pas à ma connaissance été divulgué à la presse. Seules les conclusions principales en ont été communiquées ;- l’IRPA a établi un pré-rapport qui établit la liste des dégâts et donne un premier aperçu des éléments restaurables et des éléments malheureusement dégradés ;
    - les rapports serviront de base à la première réunion de patrimoine, qui sera organisée courant mars, puisque la fabrique a introduit une demande de réunion de patrimoine.

    La Commission, je devrais même dire les commissions, à savoir la CRMSF et la Commission du patrimoine mobilier, ont bien été associées.

    Je partage le constat de l’honorable membre sur le fait qu’il faille tirer des leçons de cet incident, mais je ne crains pas particulièrement une hyperfrilosité. Comme je l’ai dit lors de notre séance précédente, l’outil est encore et toujours le renforcement de la sensibilisation. Sensibiliser et former les acteurs locaux est un enjeu important. Plusieurs projets sont en cours de réflexion à cet égard :
    - le renforcement de l’action de certains relais, comme le centre interdiocésain du patrimoine et des arts religieux (CIPAR) . Une rencontre vient d’avoir lieu avec cette ASBL, subventionnée par l’AWaP, pour renforcer leurs actions concernant l’entretien du patrimoine immobilier. J’envisage de mener des démarches analogues auprès d’autres ASBL soutenues par l’AWaP ;
    - le renforcement des formations sur le terrain, avec notamment la mise en place de l’opération pilote “Premiers soins du patrimoine”, que j’ai déjà évoquée ici, à destination des ouvriers communaux et autres acteurs locaux, comme les Fabriques.