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L'impact de la crise sanitaire sur la place des femmes sur le marché de l'emploi en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 204 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 03/03/2021
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Alors que de nombreuses femmes étaient et sont toujours en première ligne durant la crise sanitaire, leur place sur le marché de l'emploi est aujourd'hui menacée. C'est en tout cas ce que déclare Isabella Lenarduzzi, fondatrice de JUMP, une entreprise sociale qui vise à renforcer l'égalité entre les femmes et les hommes dans le monde du travail. Toujours d'après elle, nous pourrions retourner à une situation proche des années 1950 si l’on n'y prend pas gare. Pour illustrer son propos, elle prend notamment l'exemple de l'Italie. Sur les 400 000 pertes d'emploi en 2020, 300 000 concernent des femmes.

    Si chez nous, nous ne savons pas exactement combien de femmes ont arrêté de travailler à cause de la pandémie, certains chiffres interpellent. En effet, 75 % des congés parentaux corona ont été demandés par des femmes selon une étude de l'ONEM.

    Bien que la charge domestique, déjà trois fois plus importante chez les femmes avant la crise, a augmenté chez les hommes, pour les femmes, elle a tout simplement explosé.

    Avec des contrats plus précaires, des contrats à durée déterminée ou encore des temps partiels, les femmes seraient davantage touchées par les répercussions économiques de la crise que les hommes.

    Madame la Ministre partage-t-elle ce constat ?

    Quelle est la situation des Wallonnes sur le marché de l'emploi aujourd'hui ?
    La pandémie a-t-elle influencé cette situation ? De quelle manière ?
    Disposons-nous de données objectives  à ce sujet ?

    Le FOREm intègre-t-il la dimension de genre dans ses actions ?
    Des actions spécifiques pour améliorer la place des femmes sur le marché de l'emploi wallon sont-elles prévues ?
  • Réponse du 24/11/2021
    • de MORREALE Christie
    Les constats posés dans la question nécessitent d’être relativisés. L’impact de la crise varie selon les secteurs d’activité. Certains secteurs majoritairement féminins ont même vu leur activité augmenter depuis le début de la pandémie. C’est le cas par exemple du secteur de la santé et de certaines professions paramédicales. D’autres, au contraire ont été et/ou restent plus durement touchés, comme c’est le cas pour les métiers de contacts. Par ailleurs, la situation actuelle des femmes sur le marché de l’emploi est fort différente de celle observée dans les années 1950. Les femmes sont aujourd’hui plus qualifiées que les hommes et participent plus au marché à l’emploi.

    L’évolution du nombre de demandeurs d’emploi depuis le début de la crise sanitaire, bien qu’orientée à la hausse, reste relativement contenue et touche tant les hommes que les femmes, avec même un effet plus marqué auprès des demandeurs d’emploi masculins.

    Au-delà de la crise, il semble utile de rappeler que certains secteurs sont davantage des domaines féminins ou masculins. Alors que l’on retrouve majoritairement les hommes dans des secteurs comme la construction par exemple, les femmes sont, elles, majoritairement actives dans le secteur non marchand.

    Or, le secteur non marchand subit moins que le secteur marchand les fluctuations conjoncturelles. Autrement dit en période de crise, les pertes d’emplois y sont moins nombreuses que dans le secteur marchand. Selon les derniers chiffres disponibles de l’ONEM, sur les 75 700 paiements wallons effectués par l’Onem en novembre 2020, 45 998 d’entre eux concernaient des chômeurs temporaires masculins soit près de 61 % contre 39 % de femmes.

    Les missions et les valeurs du Forem s’inscrivent dans la lutte contre toute discrimination à l’encontre d’une personne et donc assurent une équité de traitement à l’ensemble des clients et usagers du Forem.

    Cet objectif intègre bien évidemment le critère du genre, tant dans l’accompagnement à l’emploi que pour les formations données.