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Les potentielles suppressions d'emplois sur le site d'AB InBev à Jupille

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 205 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 03/03/2021
    • de LIRADELFO Julien
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Dans le journal L'Écho du 10 février, on peut lire qu'AB InBev a décidé de transférer le brassage de la Stella Artois de Jupille à Saint-Louis.

    La direction de l'entreprise pense que le transfert de la production de la Stella pourrait entraîner la suppression de 29 emplois ainsi que le non-renouvellement de 58 contrats temporaires sur le site de Jupille. C'est donc potentiellement 87 personnes qui risquent de perdre leur emploi. C'est un nouveau coup dur pour la région liégeoise.

    La brasserie emploie quelque 760 travailleurs actuellement, dont 150 intérimaires.

    Madame la Ministre a-t-elle pris contact avec la direction de l'entreprise et les organisations syndicales sur place ?

    A-t-elle plus d'informations concernant cette décision et ses conséquences sur l'emploi ?
  • Réponse du 26/10/2021
    • de MORREALE Christie
    Les travailleurs du site INBEV de Jupille et leurs représentants ont été avertis lors d’un conseil d'entreprise que la direction du premier brasseur mondial a décidé de retirer de Jupille la production qu'elle assumait jusqu'ici de la Stella Artois pour les États-Unis pour la brasser directement aux USA.

    AB InBev explique la mesure par la nécessité de « se préparer à la croissance soutenue » des ventes de Stella et d'assurer une gestion continue et plus durable de l'approvisionnement ».

    Au sein du groupe, le site serait également pénalisé par un nombre de jours d'actions de grève ou d'arrêts de travail relativement élevé. Or, le succès de la marque aidant, Jupille avait « délesté » la brasserie de Leuven d'une part de la production de Stella, notamment celle destinée au marché nord-américain, une mise en commun des capacités qui avait d'ailleurs permis au site de Liège d'augmenter ses effectifs.

    AB InBev justifie aussi la mesure en brandissant l'argument environnemental.
    Les emplois impactés se chiffreraient à 29 emplois de durée indéterminée et 58 contrats temporaires saisonniers, les autres sites belges d'AB InBev ne subissant pas d’impact.

    La brasserie emploie effectivement quelque 760 travailleurs, dont 150 intérimaires. La direction précise que la convention collective conclue in illo tempore à Jupille prévoit que les ouvriers concernés ayant un contrat à durée indéterminée recevront un paiement de 3 ans de salaire en plus de leur indemnité légale de licenciement. Ce projet de compression du personnel n'entre pas dans le cadre de la Loi Renault, car le nombre de contrats à durée indéterminée potentiellement visés n'atteint pas 10 % du total et du fait qu’il s'agit d'autre part d'un transfert de production qui se fera par étapes et qui se verra donc délayé dans le temps.

    C'est l'occasion de rappeler qu'AB InBev fait déjà brasser la Stella dans une dizaine d'unités de production hors de Belgique, et donc loin de son usine d'origine, Leuven. On la brasse notamment en Chine, au Royaume-Uni et en Allemagne.
    Je suis en contact avec les représentants des travailleurs ainsi qu’avec la direction locale et européenne du Groupe que j’ai rencontré virtuellement le 22 février.

    La décision étant essentiellement stratégique, il convient de rétablir un climat de confiance afin que le groupe, qui met en évidence le potentiel de développement du site de Jupille et ses intentions d’y implanter de nouveaux produits dans un climat social positif.

    Je reste donc attentive à ce que l’objectif puisse être atteint afin que pouvoir repartir sur de la création d’emploi au sein d’une entreprise qui a encore de l’avenir dans la région.