/

Le plan de sortie du nucléaire d'Engie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 317 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 09/03/2021
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    La question relative à l'énergie nucléaire a fait couler beaucoup d'encre et s'est souvent heurtée à des positions divergentes. C'est pourtant l'une des pierres angulaires d'un avenir durable.

    Le cycle est amorcé et en 2025, la Belgique devrait cesser la production nucléaire. Dans la même dynamique, le géant français Engie devait, à l'occasion de la présentation de ses résultats annuels, annoncer les mesures qu'il entend prendre pour assurer la transition. Le scénario qui semble se dégager afin d'atteindre une sortie complète en 2025 aura pour conséquence la fermeture des réacteurs de Tihange 3 et Doel 4.

    Mais, 2025, c'est demain et il convient de s'assurer que ces fermetures soient compensées par d'autres sources de production identifiées comme plus respectueuses de l'environnement, comme le solaire, l'éolien et les centrales gaz vapeur. À ce sujet, il apparaît qu'Engie envisagerait d'en construire 4 d'ici 2025 en Belgique et aurait dégagé pour ce faire, pas moins de 1,9 milliard d'euros pour couvrir l'investissement.

    Mes questions visent à savoir si Monsieur le Ministre dispose de davantage d'informations concernant les intentions d'Engie et sa politique de production d'énergie.

    Les programmes en cours seront-ils suffisants afin d'assurer l'indépendance énergétique du pays et de notre région par extension ?

    Qu'en est-il des procédures de construction des futures centrales gaz-vapeur ou d'autres alternatives comme des parcs éoliens en Wallonie ?
    Savons-nous où ces implantations seront situées ? Seront-elles effectives à l'horizon 2025 ?
  • Réponse du 19/04/2021
    • de HENRY Philippe
    La question de l’après-nucléaire revêt un caractère stratégique pour la Belgique. Je pense qu’il est inutile de rappeler que la gestion de ce dossier est une compétence du Gouvernement fédéral tout comme l’est la sécurité d’approvisionnement de notre pays. Malgré cela, je suis convaincu que l’approche doit se faire également via les Régions, au-delà de la répartition des compétences constitutionnelles.
     
    La CRM dont l’appel a été lancé par le Gouvernement fédéral sous la précédente législature revêt un caractère essentiel. Ce mécanisme, assez complexe, doit permettre de définir un caractère durable de l’approvisionnement électrique via un renforcement des investissements renouvelables et les interconnexions. Cela implique la mise en œuvre de nouvelles centrales au gaz dont le recours pourra se faire de manière proportionnée afin d’en limiter l’impact des émissions.
     
    Pour la Wallonie, ce sont quatre unités de production qui font l’objet d’une procédure de permis unique : Manage, Amercoeur, les Awirs et Seraing. Toutes visent des centrales au gaz de nouvelle génération pouvant évoluer pour introduire de nouvelles techniques plus respectueuses de l’environnement. Parmi ces projets, deux ont été introduits par ENGIE : Amercoeur et Les Awirs.
     
    S’agissant d’un processus de mise en concurrence en cours, il est impossible à ce stade de définir si ENGIE remportera des tranches dans le cadre de la CRM.
     
    Il est à noter que, dans son offre, ENGIE a également la faculté de valoriser son unité de stockage de Coo.
     
    Il est évidemment prématuré de définir l’avenir énergétique belge, celui-ci dépendant non seulement de l’approbation de la CRM, mais également du développement des énergies renouvelables et des interconnexions.
     
    Dans ce contexte, je ne peux que me réjouir de l’annonce de la signature du Mémorandum entre la Belgique et le Danemark afin de mettre en œuvre d’ici à 2030 d’une interconnexion directement avec le Danemark qui est un pays dont l’implication dans les énergies renouvelables n’est plus à présenter.
     
    Il va de soi qu’au niveau wallon, nous mettrons tout en œuvre pour à la fois renforcer les économies d’énergie et continuer à développer les énergies renouvelables afin de contribuer à la sécurité d’approvisionnement.
     
    Ce dossier est donc central sur cette législature.