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La mise en place d'un "plasti-score"

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 256 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 09/03/2021
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Il fait partie intégrante de nos vies et pourtant, nous luttons pour sa disparition ou du moins sa diminution. Le plastique pose de nombreuses questions quant à son utilité et son impact sur l'environnement. Ainsi, si nous essayons d'adopter toutes et tous un comportement responsable en vue de réduire son usage, il paraît évident qu'un long travail reste à effectuer, notamment pour sensibiliser le plus grand nombre à y être attentif.

    Il existe, ça et là, des labels garantissant un plastique plus propre ou éco-responsable, mais peu de personnes connaissent leur signification. Ainsi, pour mieux appréhender les impacts que l'emballage plastique pourrait avoir sur l'environnement le producteur allemand de produits d'entretien Frosh, qui a fait du respect de l'environnement sont core-business propose la création de l'adoption d'un « plasti-score ». Une formule qui attribuerait un score au plastique d'emballage en fonction de son impact sur l'environnement un peu à l'image du nutriscore dont la finalité est de classer les qualités nutritionnelles des aliments.

    Si l'idée semble optimale pour la société Frosch, il semble toutefois que Fost+ y voit quelques réticences, arguant que cela apporterait de la confusion, notamment chez les consommateurs.

    Madame la Ministre a-t-elle eu connaissance du projet de label « plasti-score » ?

    Quelle lecture peut-elle en faire ? Et quelle serait la position de la Wallonie sur pareille identification ?
  • Réponse du 01/04/2021
    • de TELLIER Céline
    J’ai pu prendre connaissance du projet du fabricant allemand de produits d’entretien Frosch de mettre en place un système de « plasti-score » pour ses produits, afin notamment d’informer le consommateur sur le caractère recyclable de ses emballages et/ou la part de plastiques recyclés présents dans ses emballages.

    Si l’idée apparaît séduisante de premier abord, ce type de label risque de faussement donner l’impression au consommateur que son comportement d’achat est totalement respectueux de l’environnement, alors que le comportement le plus vertueux à adopter est d’éviter la production de déchets en évitant le suremballage (qu’il soit recyclable et/ou recyclé) et en favorisant l’utilisation de contenants réutilisables (en lien avec le développement du vrac).

    Par ailleurs, la généralisation d’un système unique de « plasti-score » à d’autres types de produits ne sera pas facile à mettre en place, notamment parce que les critères à appliquer pour définir le score unique risquent de différer d’un produit à l’autre (produit alimentaire ou non-alimentaire par exemple). Cette situation risque dès lors d’entraîner le développement de « plasti-scores » différents selon les types de produits, ce qui complexifiera la comparaison des impacts environnementaux des emballages, tout en embrouillant le message pour le consommateur.

    En outre, il sera probablement très difficile, voire impossible de trouver un consensus pour fixer l’échelle de valeurs des « plasti-scores » et de définir les valeurs à partir de laquelle un emballage sera considéré comme « bon » ou « mauvais » pour l’environnement. À noter également que l’introduction obligatoire d’un « plasti-score » ne relève pas de la compétence de la Région wallonne, mais bien des compétences fédérales en matière de normes de produits.

    Pour toutes ces raisons, le principe de l’écomodulation qui est appliqué en Belgique pour déterminer le tarif du « point vert » des emballages apparaît plus efficace, car davantage dissuasif, puisqu’il conduit rapidement au retrait de la mise sur le marché des emballages les plus problématiques (non réutilisables et à défaut non recyclable).

    Ainsi, grâce à ce principe, qui est basé notamment sur un doublement du tarif le plus élevé appliqué pour des emballages recyclables, la Commission interrégionale de l’Emballage vient de convenir avec Fost Plus et ses membres que les emballages les plus problématiques (multimatériaux par exemple) seront retirés du marché belge dans les deux ans à venir.

    L’impact de la mesure, qui ne dépend plus du seul choix du consommateur, mais qui influence directement le producteur, porte donc ses fruits d’une manière qui se veut plus efficace que l’apposition d’un nouveau label.