La situation en République démocratique du Congo suite à l'assassinat de Luca Attanasio
- Session : 2020-2021
- Année : 2021
- N° : 84 (2020-2021) 1
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Question écrite du 12/03/2021
- de BASTIN Christophe
- à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
Au-delà de sa fonction diplomatique, les observateurs semblent unanimes à louer les qualités humaines d'une personnalité très engagée dans le combat contre la pauvreté.
Cet assassinat met malheureusement en exergue la détérioration de la situation dans l'est du Congo. Des groupes armés toujours plus nombreux, qu'ils viennent du Rwanda ou d'Ouganda, sont actifs dans cette région. Illustration dramatique de cette détérioration : plus de 200 gardes du parc des Virunga ont été tués ces dernières années dans des affrontements avec des groupes armés.
Cette triste actualité nous rappelle que la RDC a encore beaucoup de chemin à parcourir sur la voie de la paix et de la prospérité. Elle représente également l'occasion de faire le point de façon plus globale sur la situation sociale, politique et sécuritaire en RDC ainsi que sur notre coopération avec ce pays, prioritaire dans nos relations extérieures.
Quelle est l’analyse de Monsieur le Ministre-Président de la situation sécuritaire dans l'est du Congo ?
Comment analyse-t-il les évolutions politiques récentes, la constitution en cours du nouveau Gouvernement et la mise à l'écart par le président Félix Tshisekedi de l'ancien président Kabila et de ses soutiens ?
Comment analyse-t-il le déploiement de soldats de la Garde républicaine au Katanga ?
Un an et six mois après son entrée en fonction et six mois après la présentation de sa NPI, je souhaiterais savoir si et comment il a décliné ses principes d'action à destination de la RDC ?
A-t-il fixé des objectifs prioritaires et un calendrier ?
Quels sont-ils ?
Réponse du 21/04/2021
- de DI RUPO Elio
Pour rappel, un nouveau programme de travail bilatéral avec la Wallonie est en cours de discussion et devrait être d’application en fin d’année 2021.
Les discussions ont toutefois été ralenties en raison de la situation politique interne en RDC, consécutive à la mise en place du nouveau gouvernement du Président Félix Tshisekedi.
Depuis le 12 avril dernier, après plusieurs mois de consultations menées par le Premier ministre, Sama Lukonde Lyenge, la RDC dispose à présent d’un nouveau gouvernement. Le programme du nouveau gouvernement devrait être connu très prochainement lors de son investiture.
Les priorités du futur gouvernement devraient se pencher, non seulement sur le rétablissement de la paix et de la sécurité à l’est du pays, mais également sur d’autres dossiers socio-économiques et de bonne gouvernance. La Wallonie restera attentive aux nouvelles priorités qui seront définies.
En ce qui concerne plus spécifiquement la situation sécuritaire, l’assassinat de l’Ambassadeur d’Italie en République démocratique du Congo (RDC), en février dernier, nous a effectivement rappelé une fois de plus l’urgence d’œuvrer à ramener la paix dans l’est du pays.
La situation sécuritaire reste précaire et ces dernières semaines ont malheureusement enregistré une augmentation des actes de violence.
En effet, outre la recrudescence des attaques de groupes armés depuis le début du mois d’avril dans les Kivus et en Ituri, des manifestations dénonçant l’inaction face aux massacres de civils et de la MONUSCO, ont ces derniers jours dégénérés en affrontements meurtriers et interethniques.
Concernant la situation dans le Haut Katanga et l’arrivée, le 20 février dernier, d’un contingent de 1800 soldats de la Garde républicaine, cette action faisait suite à l’incursion de la milice Bakata-Katanga dans 2 dépôts de munitions des camps militaires de Kimbembe et de Kibati en plein centre de Lubumbashi.
Selon nos informations, les soldats de la garde républicaine viennent en appui aux unités de la ville afin de parer à toute éventuelle attaque et restaurer le calme et la paix selon le souhait du Président de la République. La situation sécuritaire générale de la ville s’est en effet globalement dégradée et devient très préoccupante. Il n’est pas rare que militaires et policiers soient accusés de connivence avec les bandits et/ou d’être à la base de situations d’insécurité.
Je reste donc particulièrement attentif à l’évolution de la situation sécuritaire et des prochaines initiatives qui seront prises par le nouveau gouvernement du Président Tshisekedi en la matière.