/

L'écosystème des "start up" actives dans le numérique et la technologie en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 309 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 12/03/2021
    • de MAUEL Christine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Digital Wallonia a récemment sorti un baromètre sur l'écosystème des « start up » numériques et tech en Wallonie dans lequel un screening complet des « start up » wallonnes est effectué. Ce rapport nous apprend que ces jeunes entreprises à fort potentiel ont des spécialisations très variées avec une légère prédominance pour l'industrie de la santé.

    Au niveau de leurs produits, les « start up » wallonnes affichent une certaine tendance de développement de softwares tels que des programmes ou des sites ou des services comme l'analyse de données.

    Digital Wallonia nous apprend d'ailleurs que la majorité des « start up » wallonnes entendent envisager de se concentrer sur l'intelligence artificielle pouvant ainsi confirmer la nécessité du projet DigitalWallonia4.ai.

    Toutefois, trois points publiés dans ce baromètre retiennent mon attention notamment en vue de promouvoir l'entrepreneuriat pour tous en Wallonie.

    Le premier est que de moins en moins de « start up » sont constituées depuis 2016. Cette tendance s'est accentuée en 2020 même si cette diminution stricte s'explique aussi par les effets de la crise sanitaire.

    La deuxième est que le pourcentage de femmes reste encore faible. Selon ce baromètre, une part non négligeable d'entreprises ne compte que des employés de sexe masculin.

    Le troisième concerne le niveau d'études des fondateurs de ces jeunes entreprises. En effet, à part pour de très rares exceptions, toutes ces personnes possèdent un diplôme de l'enseignement supérieur.

    Quel constat Monsieur le Ministre établit-il à la lecture de ce baromètre ?

    Ne convient-il pas de mettre en place des mesures en vue de favoriser le développement des « start up », notamment chez les femmes et pour les personnes non diplômées de l'enseignement supérieur ?

    De quelle manière Digital Wallonia peut-elle favoriser le développement de « start up » en Wallonie  ?
  • Réponse du 24/03/2021
    • de BORSUS Willy
    Tout d’abord, merci pour l’intérêt que porte l'honorable membre aux baromètres et études Digital Wallonia proposés par l’Agence du Numérique.
     
    Qu’il s’agisse de mesurer la maturité et le niveau d’équipement numérique des citoyens ou de nos écoles, d’évaluer la maturité numérique des entreprises sur base d’un modèle spécifiquement adapté à notre tissu économique, ou encore de réaliser une analyse sectorielle pour l’ensemble du secteur du numérique, du secteur de la recherche numérique ou, dans le cas qui nous occupe, des startups, nous disposons grâce à ces études d’un véritable outil d’intelligence territoriale pour orienter et supporter les politiques en faveur de la transformation numérique de la Wallonie.
     
    En outre, toutes les données de ces études sont disponibles en Open Data et font également l’objet d’un benchmark national ou international, en fonction des besoins et des opportunités.
     
    En ce qui concerne les questions spécifiques, examinons-les une par une.
     
    Sur la question de la diminution de la création des startups, je ne partage pas l'analyse des chiffres de l'honorable membre. En effet, si l’on excepte l’année 2016 qui marque le début des actions spécifiques en faveur des startups, notamment le lancement du Fonds W.IN.G by Digital Wallonia et des 5 écosystèmes sous-régionaux dédiés aux startups, 2017, 2018 et 2019 ont été globalement identiques, aux alentours d’une quarantaine de startups créées.
     
    Pour 2020, il y a sans doute un effet lié à la crise de la Covid qui a ralenti ou reporté la création de startups. Toutefois, à l’exception de celles qui sont directement accompagnées par un dispositif public, l’identification des nouvelles startups se fait souvent avec un temps de retard. Nous verrons donc d’ici in 2021 ce qu’il en est exactement.
     
    En ce qui concerne la présence des femmes, le constat n’est malheureusement pas spécifique aux startups, mais générique au numérique et aux technologies en général. À l’occasion de la journée des droits de la femme, ce 8 mars 2021, l’AdN a proposé une publication sur Digital Wallonia faisant le point sur le sujet.
     
    Il y a 2 ans, Digital Wallonia a lancé le programme Wallonia Wonder afin de sensibiliser les femmes sur l’attractivité des métiers du numérique, sur base de témoignages concrets. Lors de la semaine SHAKE Digital Wallonia qui s’est tenue du 1 au 6 mars en collaboration avec la chaîne LN24, une émission a également été consacrée à ce sujet.
     
    Mais il faut aller plus loin. L'AdN va donc lancer le projet Digital Wallonia Gender 2021 qui comporte quatre volets, projet qui est expliqué au travers de la réponse donnée à Madame la Députée Kapompole relative à sa question sur « La thématique des femmes dans le domaine du numérique ».
     
    En ce qui concerne le niveau d’études, oserais-je dire que personne ne doit être étonné. Plus la société et l’économie numériques se développent, plus nous avons besoin de talents disposant d’une formation technologico-business de haut niveau : intelligence artificielle, Internet des Objets, réalité virtuelle, industrie du futur, e-santé,… toutes ces tendances se nourrissent de compétences pointues. Dans la même perspective que la présence des femmes dans ces métiers technologiques, c’est globalement le nombre d’étudiants dans ces filières spécifiques qui doit augmenter.
     
    Toutefois, nous disposons également d’outils d’upskilling au travers des centres de compétences. Par ailleurs, nous venons de lancer le programme UpSkills Digital Wallonia qui vise à compléter les actions de transformation numérique des entreprises par un volet développement de compétences. La méthodologie permet d’identifier les postes à risque ainsi que les profils, qui moyennant une montée en compétence (UpSkilling), voire une réorientation (ReSkilling), pourraient intégrer les postes nouveaux ou fortement transformés.
     
    Le programme UpSkills mise donc sur la mobilité interne pour répondre au problème croissant de pénuries de profils qualifiés sur le marché de l’emploi.
     
    Enfin, des programmes tels que Wallcode et Écoles Numérique travaillent à l’autre bout de la chaîne pour sensibiliser au plus tôt les plus jeunes aux technologies numériques.
     
    Sur ces questions, je pense donc que la solution consiste à attirer un maximum de profils vers les technologies numériques, ce qui se traduira automatiquement par une augmentation du nombre d’entreprises et startups créées. Je rappelle par ailleurs que d’autres entreprises du numérique grandissent ou sont créées sans qu’elles soient considérées comme des startups qui, répondent à un modèle business bien spécifique.
     
    Enfin, sur le point du support en général des startups, il s’agit essentiellement de poursuivre et d’adapter les actions déjà mises en œuvre dans le cadre de la stratégie Digital Wallonia. L’AdN va me soumettre une note sur ce sujet d’ici peu. Un point important est notamment la question, d’une part, de l’accrochage des startups, lors de leur création ou de leur accélération, à d’autres programmes structurants, comme Digital Wallonia 4 AI ou Industrie du Futur, et, d’autre part, du renforcement de l’articulation avec le monde de la recherche.
     
    Si on regarde le palmarès des Digital Wallonia Startups awards 2020, on constatera que les 3 lauréats, Oncomfort, MintT et DNAlytics, sont directement issus de la recherche et de l’activation de technologies pointues. C’est cette dynamique que nous devons poursuivre et amplifier.