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Les risques d'accident liés aux obstacles en bord de route

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 323 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 12/03/2021
    • de MAROY Olivier
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Touring a récemment dévoilé des chiffres interpellants. 33 % des tués sur la route en Wallonie en 2019 ont perdu la vie lors d'un accident contre un obstacle en bordure de voie. Pour toute la Belgique, il s'agit de 193 morts dans ce genre d'accidents sur un total de 646 victimes.

    Le nombre de blessés graves, suite à une collision avec un obstacle se trouvant le long de la route, s'élève à 15 % du nombre total de ces mêmes blessés graves.

    Les arbres et les poteaux d'éclairage sont les obstacles mortels les plus fréquents, suivis des rails de sécurité.

    Selon Touring, la mortalité sur les routes ne doit donc pas uniquement être résolue par la sensibilisation, le contrôle et la répression, mais doit aussi entraîner une adaptation des infrastructures afin de diminuer le nombre d'accidents graves.

    L'adaptation des infrastructures peut se faire au moyen des technologies actuelles telles que les poteaux absorbeurs de chocs et les glissières de sécurité fermées, autour des arbres et des constructions, aux endroits dangereux.

    J'interroge fréquemment la collègue de Monsieur le Ministre, Valérie De Bue sur les différentes manières d'améliorer la sécurité routière et réduire le nombre d'accidents, l'aspect que j'aborde aujourd'hui concerne vos compétences.

    Quelle analyse Monsieur le Ministre fait-il des chiffres dévoilés par Touring ? Quel est son état d'esprit ?

    Y a-t-il une prise en compte systématique de l'impact sur la sécurité routière lorsqu'un obstacle est placé aux abords d'une route régionale ? Dans la négative, ne pourrait-on pas prévoir un tel système ?

    Comment pourrait-on au mieux lutter contre ces accidents selon lui ?

    Quelles sont les technologies actuelles (poteaux absorbeurs de chocs, et cetera) qu’il privilégie ?
  • Réponse du 01/04/2021
    • de HENRY Philippe
    Je ne peux en effet que regretter le nombre de décès sur nos routes en Wallonie et le nombre de blessés qui surviennent à la suite d’une collision avec un obstacle.

    Globalement, je rappelle qu’il existe diverses procédures qui visent, spécifiquement, à améliorer le niveau de sécurité routière. Tout d’abord, la méthode de traitement des obstacles latéraux qui est systématiquement utilisée lors des audits de sécurité réalisés pour l’instruction de chaque projet routier, et dans les inspections des routes en exploitation. Cette méthode est disponible sur le site de la Sécurothèque qui compte un dossier thématique et des fiches de bonnes pratiques accessibles à tous, dont les gestionnaires de voirie.

    En outre, pour mieux lutter contre les accidents que l’honorable membre cible, plusieurs pistes sont envisagées.

    Le « Plan mobilité et infrastructures pour tous 2020-2026 » inclut une enveloppe budgétaire de 4 millions qui permettra de financer un plan d’actions pour la mise en place d’équipements à sécurité passive et la mise aux normes des dispositifs de retenue.

    Les chiffres et les données sur les accidents graves de la circulation sont suivis de près et les indicateurs cartographiques spécifiques localisant les accidents sont examinés. La liste des endroits à traiter en priorité est établie en identifiant les itinéraires les plus problématiques si l’on considère les sorties de route avec heurt contre obstacle.

    Ce plan d’actions est en cours d’examen. Les technologies privilégiées sont évidemment les équipements à sécurité passive. De plus, sur le réseau SPW tout nouveau support d’un diamètre supérieur à 89 mm doit être à sécurité passive. Pour les supports existants, un dispositif type sabot a été approuvé récemment selon la norme EN 12767 et permet de les rendre passifs.

    Au niveau des glissières, une glissière « ronde » autour d’un arbre n’est pas conforme et ne peut fonctionner. Une glissière fonctionne par effet « corde » et pour cela, elle doit être installée sur une longueur au moins égale à celle utilisée lors des crashs tests soit au minimum 50 m, voir 60 à 70 m.

    Pour ce qui concerne les arbres, le SPW MI a déployé des outils d’analyse au travers de la circulaire de gestion des abords paysagers le long des infrastructures qui tiennent compte à la fois des enjeux sociétaux (patrimoine et sécurité), environnementaux et économiques. La méthode raisonnée de conservation des arbres de voiries fait partie intégrante des outils proposés par cette circulaire. Méthode qui permet de juger au cas par cas de l’opportunité de conserver ou non les alignements et si nécessaire d’y apporter des mesures de sécurisation.

    Pour nuancer, les allées d’arbres font partie intégrante du patrimoine régional arboré et peuvent aussi avoir un effet bénéfique pour la sécurité en renforçant la lecture de la route, permettant notamment de créer des effets de porte. En outre, ces allées sont protégées spécifiquement par le CODT.

    Concrètement, je tiens à souligner que toutes les mesures qui sont mises en place actuellement et qui sont étudiées visent à renforcer la sécurité des obstacles latéraux.