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Les violences sexistes à l'encontre des femmes porteuses d'un handicap

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 221 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 12/03/2021
    • de LEGASSE Dimitri
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    À l'occasion de la Journée des droits des Femmes, l'ASPH attire l'attention sur la problématique des violences sexistes dont sont victimes les femmes porteuses d'un handicap. Selon l'association, elles sont victimes d'une double discrimination et quatre fois plus exposées aux violences que les femmes considérées comme valides. Dès lors, l'ASPH plaide pour un renforcement de l'inclusion au sein des politiques de lutte contre les violences et ainsi, mieux prendre en considération les spécificités liées au handicap.

    Face à ce constat, comment le Gouvernement envisage-t-il de renforcer l'inclusion au sein des politiques d'aides aux victimes de violences sexistes ? À ce jour, comment le handicap est-il appréhendé au sein de ces services ?

    Comment Madame la Ministre lutte-t-elle contre les préjugés qui frappent le handicap et quelles actions sont actuellement implémentées afin de réduire les discriminations sur le handicap ?
  • Réponse du 18/10/2021
    • de MORREALE Christie
    Peu de données existent en Belgique quant aux faits de violence subis par les femmes et encore plus particulièrement lorsqu’il s’agit de femmes en situation de handicap. Pourtant certaines estimations montrent que les femmes en situation de handicap seraient davantage à risque d’être victimes de violence, car elles se situent à l’intersection de différentes formes de discriminations et d’oppressions.

    L’AViQ est partenaire du projet « No Means No » financé par la Commission européenne dans le cadre du programme Rights, Equality and Citizenship (REC). A ses côtés, on retrouve dans ce projet plusieurs partenaires européens (France, Pologne, Allemagne), dont l’ASBL Garance pour la Belgique. Il a débuté le 1er janvier 2020 et prendra fin le 31 décembre 2021.
    Il vise à sensibiliser et outiller les femmes en situation de handicap pour adopter les gestes adéquats lorsqu’elles sont confrontées à un comportement violent. D’autre part, il vise à sensibiliser et informer, tout d’abord, les professionnels actifs dans la prévention et la prise en charge de la violence faite aux femmes, mais peu sensibilisés aux besoins spécifiques des personnes en situation de handicap, mais également les professionnels actifs dans le secteur du handicap et peu sensibilisés aux faits de violence. L’objectif est de pouvoir créer des ponts entre les deux secteurs.

    L’AViQ soutient également les associations promouvant l’autodéfense féministe afin de renforcer la capacité de réaction des femmes porteuses de handicap. Avec l’ASBL Garance, l’AViQ organise depuis 2018 des formations qui visent à former un groupe de femmes vivant avec un handicap intellectuel afin de leur permettre d’animer des ateliers de sécurité avec leurs paires. Les limites et la sécurité en rue et à la maison sont les sujets traités de manière interactive dans ces groupes.

    Dans le cadre du plan intrafrancophone 2020-2024 de lutte contre les violences faites aux femmes (PVIF), plusieurs mesures contribuent à renforcer la prise en compte des femmes porteuses d’un handicap. La mesure 14 vise à« Elargir l'EVRAS en milieu extrascolaire, vers les secteurs de l'aide à la jeunesse et du handicap », ainsi que les quatre mesures reprises sous l’objectif opérationnel 5 « Mettre en place des campagnes d’information et de sensibilisation grand public et facile à lire et à comprendre (FALC) pour publics fragilisés ».
    Dans le cadre du Plan de relance européen, un appel à projets visant à financer la rénovation des infrastructures notamment pour les secteurs du sans-abrisme et de la lutte contre les violences, devrait être lancé avant la fin de l’année. Certains critères de sélection concerneront l’accessibilité : les personnes à mobilité réduite (PMR) devront pouvoir accéder aux espaces d’accueil et d’accompagnement.

    Je tiens enfin à rappeler l’application du décret du 6 novembre 2008 relatif à la lutte contre certaines formes de discrimination. Ce décret instaure un cadre légal très précis permettant de lutter contre toutes les discriminations et notamment les discriminations fondées sur un handicap. Ce décret interdit les discriminations dans tous les domaines de compétences de la Wallonie.