/

L'interdiction des hypertypes chez les chats

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 259 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 12/03/2021
    • de MATAGNE Julien
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le 24 février, le Conseil wallon du Bien-être animal publiait un communiqué de presse appuyant l'urgence de faire interdire certaines « races de chats », dites « hypertypes ».

    Le communiqué précise que ce genre de race se crée sur base de critères de beauté, sans tenir compte du bien-être et de leur santé. Un groupe de travail (GT) s'est constitué afin de rendre un avis sur « la problématique des « hypertypes » et des maladies génétiques liées aux races de chats. »

    Les conclusions s'articulent autour de trois types de mesures en fonction des races : interdiction, mesures correctives indispensables pour supprimer « l'hypertype » et mesures correctives indéterminées.

    Si pour certaines, une interdiction en urgence est demandée, pour d'autres il est réclamé urgemment une commission d'étude.

    Madema le Ministre peut-elle détailler ses échanges avec le Conseil wallon du Bien-être animal à ce sujet ?

    Le conseil lui a-t-il fait parvenir le rapport du GT ? Quels sont ses commentaires ?

    Quelle est la législation actuelle autour de ces races de chats qualifiées « hypertypes » ?

    Existe-t-il une liste de races potentiellement nuisibles/dangereuses et est-elle régulièrement actualisée ?

    A-t-elle déjà pu établir un calendrier de rencontres et/ou de travail autour de cette problématique ? Quel est-il si c'est bien le cas ?

    Son cabinet prend-il appui sur les trois groupes de mesures proposées ?

    Le projet d'une commission d'étude est-il en cours ?
    Si oui, qui la constituera et quand verra-t-elle le jour ?
  • Réponse du 07/04/2021
    • de TELLIER Céline
    Les animaux ne sont pas des objets destinés à être sculptés sans limites pour répondre aux besoins ou attentes des humains. Certes, tout au long de la domestication, les animaux ont été sélectionnés pour reproduire et accentuer des critères jugés pertinents. Mais lorsque l’amplification de caractéristiques particulières entraîne des souffrances, elle doit évidemment être arrêtée.

    C’est d’autant plus vrai pour les chats, dont nombre d’entre eux sont déjà à la recherche d’un foyer. Leur pedigree, la forme de leurs oreilles ou la taille de leur patte n’ont pas d’impact sur leur capacité à être de bons compagnons.

    Dès lors, j’ai pris connaissance avec intérêt de l’avis du Conseil wallon du Bien-être des animaux concernant les hypertypes et maladies génétiques liés aux races de chats. Le groupe de travail réunissait des experts scientifiques, des représentants de la protection animale et du secteur de l’élevage. Je tiens à les remercier pour l’important travail réalisé.

    J’ai bien noté l’avis minoritaire de la représentante du secteur du commerce et de l'élevage des animaux de compagnie. L’Union des clubs félins belges m’a fait part de son point de vue.

    À l’heure actuelle, la législation qui encadre l’élevage des chiens et chats est trop faible. Il n’existe pas d’âge minimum ou maximum pour les portées des femelles reproductrices. Les normes de détention sont insuffisantes, et aucune législation n’encadre les hypertypes liés aux races.

    Dans un premier temps, mon objectif prioritaire est d’améliorer les conditions de vie des chats et chiens en élevage. Je vais donc renforcer les conditions d’agrément. Mon administration vient de me proposer un texte, il est en cours d’analyse au sein de mon Cabinet.

    Dans un second temps, j’analyserai plus précisément l’avis du Conseil et des contenus fournis par d’autres acteurs. Les Conseils des autres régions se sont positionnés de manière similaire, concernant les Fold, par exemple. Je proposerai ensuite une législation pour cadrer les hypertypes.

    Bien sûr, les chats détenus au moment de l’entrée en vigueur de ce texte ne seront pas visés par l’interdiction. Je souhaite avancer vers une amélioration, et prévenir l’apparition de nouvelles dérives potentielles.

    En conclusion, je rappelle une évidence ; les animaux sont des êtres sensibles. Nous devons non seulement les protéger de toute souffrance évitable, mais aussi respecter leur intégrité. Sculpter les animaux à l’infini aux dépens de leur bien-être est une pratique d’un autre âge et je souhaite y mettre fin.