/

L'interview de Monsieur le Ministre-Président wallon à propos de l'avenir institutionnel dans l'espace francophone

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 90 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 17/03/2021
    • de BASTIN Christophe
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    Le 8 mars dernier, Monsieur le Ministre-Président donnait une interview au journal Le Soir à propos de l'avenir institutionnel wallon et belge. Il a particulièrement abordé les liens à maintenir entre Bruxelles et la Wallonie, ainsi que l'avenir de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Il a ainsi expliqué : « Il faut à coup sûr des liens forts dans l'intérêt des deux Régions […] Notre lien fort peut toutefois évoluer : les Ministres wallons et les Ministres francophones de Bruxelles peuvent clarifier leurs rapports, cela peut même passer par des textes qui les définissent ».

    Plus loin, il fait le constat que le rapport final de « Get up Wallonia ! » recommandera très probablement une clarification institutionnelle : « Je crois que les conclusions du conseil stratégique montreront certainement que la Wallonie gagnerait en efficacité […] si elle pouvait disposer des mêmes attributions que le Gouvernement flamand […]. La conséquence est simple : pour en arriver au modèle flamand, il faudrait remplacer la Fédération Wallonie-Bruxelles par « autre chose ». »

    Il termine en disant : « Il faudra que la solidarité entre nos deux Régions prenne d'autres formes comme des rencontres bimestrielles […] La Fédération, outre la question de la complexité institutionnelle, sera confrontée à des difficultés financières incommensurables. Ces problèmes vont l'étrangler tôt ou tard. »

    La question de la redéfinition de la solidarité interfrancophone a-t-elle fait l'objet de réunions entre les Gouvernements des différentes entités francophones ?

    Monsieur le Ministre-Président évoque des « textes » définissant les liens à maintenir entre la Wallonie et Bruxelles, il évoque aussi des « rencontres bimestrielles ». Des projets de textes sont-ils à l'étude au sein du Gouvernement ? Ceux-ci sont-ils concertés avec les autres Gouvernements ?

    Quelle est la position politique du Gouvernement concernant la suppression totale ou partielle de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?
  • Réponse du 20/04/2021
    • de DI RUPO Elio
    Je constate que mes propos dans Le Soir ont intéressé l'honorable membre.
     
    Questionné sur le processus de « Get up Wallonia ! » comme toujours j’ai voulu être honnête en ce compris à l’égard de notre paysage institutionnel pour le moins très complexe.
     
    La clarté et des situations aisément perceptibles sont des demandes générales dans notre pays.
     
    De toute évidence, si nous voulons rapprocher les citoyens des femmes et des hommes politiques, une lecture claire de nos institutions y aiderait grandement.
     
    Il l’a constaté, je ne préconise pas de bouleversement institutionnel.
     
    Ce n’est pas mon travail.
     
    Je dressais simplement un constat : avec l’imbroglio institutionnel que nous connaissons, tout le monde gagnerait à trouver un chemin de simplification dans une Belgique fédérale, pour renforcer la crédibilité du monde politique et l’adhésion des citoyens à l’égard du politique.
     
    La suppression de la fédération Wallonie-Bruxelles est un sujet très sérieux. La question de la solidarité entre francophones est importante tant pour Bruxelles comme pour la Wallonie.
     
    Donc, si un jour une évolution se produit, il faudra que la solidarité entre nos deux Régions prenne d’autres formes comme par exemple des rencontres bimestrielles entre le gouvernement de Wallonie et les francophones de Bruxelles.
     
    Une des demandes de « Get up Wallonia! » va certainement avoir trait au dossier épineux qu’est la réforme de l’Alternance. Nous allons, avec mon Gouvernement, nous y atteler dans les prochaines semaines.
     
    J’ai cependant fait établir un état des lieux de l’écosystème qui s’y rapporte, je peux assurer que c’est très difficile d’y voir clair.
     
    Surtout pour un jeune aujourd’hui qui a décidé de s’inscrire pleinement dans cette filière.
     
    Je veux donc de la clarté, de la lisibilité et force est de constater que nous devons tous faire un effort de simplification de nos structures pour que l’adolescent, le jeune ou l’adulte puisse comprendre qui fait quoi exactement afin qu’il s’adresse directement au bon interlocuteur.
     
    Intellectuellement, il est impossible de ne pas réfléchir à un tel sujet aussi important.
     
    Les propos que j’ai tenus dans la presse, et qui font l’objet des questions, sont donc le fruit d’une réflexion personnelle et non pas d’un débat intervenu avec les autres gouvernements du pays.