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La capacité du personnel de l'Agence wallonne du patrimoine (AWaP) à réagir et intervenir rapidement sur un chantier de fouilles

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 177 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 17/03/2021
    • de FURLAN Paul
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Madame la Ministre le sait sans doute; il y a quelques jours une découverte très intéressante d'un cimetière mérovingien a eu lieu à Virelles. Ce qui est un fait rarissime en Wallonie.

    Je profite de cet évènement pour l'interroger sur la situation de l'AWaP au point de vue des « fouilles ».

    Quelle est la capacité du personnel à réagir et intervenir rapidement sur un chantier de fouilles découvert par hasard ?

    Sont-ils en nombre suffisant ?

    Il semble que la moyenne d'âge du personnel de terrain avoisine les 55 ans, est-ce que cette situation ne pose pas un problème à long terme ?

    Est-il prévu d'engager de jeunes recrues pour profiter de l'expérience des plus anciens et ainsi de leur transmission « formative » si j'ose dire ?

    Existe-t-il une « réserve de fouilleurs » qui peut être activée lors de découvertes inopinées et/ou importantes ?

    Dans le sud du Hainaut, comme ailleurs en Wallonie, les jeunes passionnés par l'archéologie et l'histoire de leur région ne manquent pas.

    Comment leur permettre de participer eux aussi à l'avenir du patrimoine wallon ?
  • Réponse du 07/04/2021
    • de DE BUE Valérie
    En préambule, je tiens à rappeler que les découvertes archéologiques faites par hasard, comme à Virelles, sont assimilées à des découvertes fortuites au sens du Code wallon du Patrimoine. Il s’agit d’une situation d’urgence patrimoniale, à laquelle l’AWaP doit répondre rapidement. Dans de pareils cas, la législation impose le maintien des vestiges en l’état pendant une période minimale de 18 jours, soit 3 jours pour l’envoi de la déclaration de découverte et 15 jours pour permettre à l’administration de se déplacer sur site. Bien entendu, l’Agence wallonne du Patrimoine veille à écourter ces délais au maximum. Pour parvenir à ce résultat, elle a recours à la mutualisation des ressources humaines affectées dans ses différentes directions.

    En ce qui concerne la situation en matière de RH, je peux préciser que ce sont quelque 120 agents qui sont affectés à l’archéologie, soit un tiers environ du personnel. Je partage le constat de l’honorable membre, à savoir que la pyramide des âges est devenue défavorable : près des 2/3 de ces agents ont aujourd’hui plus de 50 ans (43 % ont entre 50 et 59 ans et 16 % ont plus de 60 ans). Cela a des conséquences sur chantier, car plus d’un quart de ces agents ne peut plus exercer son activité sur le terrain ou doit la restreindre pour raisons médicales. Les plus affectés sont les opérateurs qui effectuent un travail pénible : sur les 53 agents disponibles, 21 sont en restriction médicale, c’est-à-dire 40 % des effectifs. Pour ces derniers, j’ai demandé à l’AWaP de proposer aux agents un aménagement de fin de carrière. Une opération pilote a d’ailleurs été lancée au sein de la Direction opérationnelle Zone Est. Si cette reconversion s’avérait fructueuse, elle pourrait s’étendre aux agents d’autres Directions.

    La situation dont j’hérite est interpellante et il convient d’y apporter une réponse, tout en s’inscrivant dans le contexte budgétaire qui est le nôtre. Les pistes envisagées actuellement sont de plusieurs ordres :

    - gestion adaptée aux réalités actuelles en s’appuyant sur une priorisation des chantiers par l’AWaP et une analyse de leurs besoins en personnel ;

    - engagements dans le cadre du plan de personnel. Je rappelle ici que la règle du remplacement d’un départ sur cinq n’est plus de mise ;

    - recours occasionnel à des prestataires extérieurs, encadrés par l’AWaP. Cette façon de procéder permet, et ce depuis des années, à l’Administration de faire face à des besoins ponctuels.

    Je compte en outre m’appuyer sur les conclusions de l’audit que mène actuellement la Cour des comptes sur l’organisation de l’archéologie en Wallonie.

    Enfin, en ce qui concerne les possibilités pour les passionnés - et ils sont nombreux en matière de patrimoine - de s’investir, l’AWaP recourt à des volontaires, qu’elle encadre, dans le respect de la réglementation en vigueur à cet égard.