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Le recul du déploiement des grandes installations photovoltaïques en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 364 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 22/03/2021
    • de FONTAINE Eddy
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Dans le cadre d'un rapport communiqué par la Fédération des énergies renouvelables (EDORA), nous nous réjouissions d'apprendre que l'année 2020 avait été une année de référence pour la filière du photovoltaïque en Belgique.

    La Belgique a connu en 2020 une installation d'environ 1 GW dans le parc photovoltaïque permettant ainsi d'atteindre 6 GW et de fournir 6 % de la consommation d'électricité à l'échelle nationale.

    Cependant, lorsque l'on se penche sur ces chiffres, nous constatons malheureusement que la Wallonie contribue de façon insuffisante à cette moyenne contrairement aux deux autres Régions. La Wallonie connaît même un recul de 60 % des grandes installations photovoltaïques et une baisse de 85 % du développement des très grandes installations (>750 KW).

    Comment Monsieur le Ministre explique-t-il que ces installations ne se développent pas davantage en Wallonie ? Quels sont les principaux freins qu'il observe ?

    Quelles actions compte-t-il entreprendre pour stimuler le développement de cette filière, singulièrement des grandes installations ?

    Le cas échéant, compte-t-il revoir le cadre de soutien de cette filière, afin que celle-ci puisse se développer et contribuer davantage aux objectifs climatiques ?

    J'ai tendance à penser que cette filière connaît une partie des problèmes rencontrés par le secteur de l'éolienne. Dès lors, ne faudrait-il pas envisager un mécanisme tel que la « pax eolienica » pour le photovoltaïque ?

    C'est une situation particulièrement regrettable, car la Wallonie connaît plus d'atouts que les deux autres Régions. Comment entend-il tirer un meilleur profit de nos privilèges ?
  • Réponse du 19/04/2021 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe
    La perspective évoquée dans le communiqué de presse d’EDORA mentionnée dans la question consiste en un instantané qui ne permet pas de rendre compte correctement de l’évolution de la filière photovoltaïque en Wallonie.
     
    En effet, si on regarde l’évolution des données sur une période de 5 ans on constate qu’entre 2015 et 2020 les capacités de production photovoltaïques nouvellement installées en Wallonie ont connu un accroissement constant. Les valeurs annuelles respectives étant : 59 MW, 84 MW, 109 MW, 127 MW et environ 140 MW (source en annexe).
     
    Ainsi, on observe une courbe évolutive positive de cette filière, ce qui met en avant une différence avec la filière éolienne. Il est toutefois évident que pour atteindre les objectifs fixés, la progression des nouvelles capacités photovoltaïques doit s’accélérer.
     
    Bien entendu, la question relative à l’évolution des différentes catégories de puissances reste effectivement une préoccupation importante pour moi (puisqu’elle est notamment liée au niveau de soutien nécessaire), mais reste toutefois relative par rapport à l’atteinte de nos objectifs.
     
    Quoi qu’il en soit, mes collaborateurs mènent une réflexion spécifique destinée à dégager les meilleures solutions possibles pour accélérer le développement de ces catégories de puissances.  
     
    Notons toutefois que ces installations de grandes puissances entrainent également des considérations complémentaires en termes d’utilisation de l’espace, de protection des fonctions essentielles du sol, de disponibilité du réseau, de préservation de la biodiversité et fonctions écosystémiques, d’acceptabilité, etc.
     
    Mais, et j’ai déjà eu l’occasion de l’exprimer ici, une approche sélective et hiérarchisée de l’espace destinée à ces nouvelles installations de grandes capacités pourrait représenter une réponse adéquate à ces différentes considérations.
     
    Enfin, pour ce qui est de la révision globale du mécanisme de soutien via certificats verts, il s’agit d’un chantier en cours qui ne concerne pas que la filière photovoltaïque, mais bien tout le secteur des énergies renouvelables. En outre, le taux d’octroi pour la filière photovoltaïque a récemment été revu (la révision étant ici semestrielle contrairement à l’éolien où elle est bisannuelle). Les valeurs des coefficients kECO retenues pour les demandes de réservation introduites du 1/02/2021 au 30/06/2021 relatives à de nouvelles unités photovoltaïques de plus de 10 kW sont :
    • >10 <250kWC = 0,66
    • >250 <1000 kWc = 0,53
    • >1000kWc = 0,40
     
    Pour conclure, comme on peut le constater, il existe bel et bien des similitudes entre les filières de production d’électricité à partir de sources renouvelables telle que l'honorable membre l'a suggéré, mais chacune a également ses spécificités. L’ensemble du potentiel wallon en matière d’énergies renouvelables sera nécessaire pour l’atteinte de nos objectifs ambitieux à l’horizon 2030.