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Le renforcement du secteur de la santé mentale

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 243 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 22/03/2021
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Selon le témoignage du docteur Ivan Godfroid, responsable du service psychiatrique du CHU de Charleroi, dans les éditions Sudpresse, les services de psychiatrie enregistrent actuellement une explosion des admissions, surtout auprès des 18-25 ans, notamment pour de l'anxiété liée à la crise sanitaire. De manière générale, les troubles et la souffrance morale des citoyens augmentent.

    Selon le docteur Gérald Deschietere du CHU Saint-Luc, les 1 600 lits psychiatriques de la Région bruxelloise sont occupés à 95 %. La pandémie risque d'augmenter les inégalités sociales et de santé mentale.

    En Commission de la santé, Madame la Ministre a déjà rappelé les montants dégagés pour renforcer les services existants et l'importance de promouvoir la santé mentale à travers des actions et pistes alternatives dans les secteurs de la jeunesse, culturel, du sport, et cetera.

    Compte tenu de ces nouveaux témoignages, Madame la Ministre pourrait-elle faire un état des lieux de la situation et des taux d'occupation des services psychiatriques en Wallonie ?

    Pourrait-elle également faire le point sur les échanges en matière de santé mentale au sein de la Conférence interministérielle Santé publique ?

    Finalement, concernant l'amélioration du bien-être des Wallons et Wallonnes, envisage-t-elle le déploiement de mesures alternatives, globales et accessibles à toutes et tous, telles que des séances de méditation en ligne, des parcours santé ou des séances d'activités en plein air ?
  • Réponse du 18/10/2021
    • de MORREALE Christie
    Les situations auxquelles l’honorable membre fait référence en attestent : de manière générale, la souffrance morale et psychique des citoyens augmente et l’anxiété s’installe parfois de manière durable dans les esprits. En cause, la situation sanitaire toujours difficile après 18 mois et son lot de restrictions aliénantes par rapport à la vie d’avant la crise, à laquelle les effets désastreux des inondations se sont ajoutés, la Belgique faisant une expérience inédite de ce que peut engendrer la dérégulation climatique.

    L’occupation des lits hospitaliers spécialisés en psychiatrie est une donnée dont l’état fédéral a connaissance et non les entités fédérées. Je ne peux donc que donner foi aux déclarations formulées dans la presse, tout comme elle.
    La collecte des données du RPM, extraites par le SPF, porte sur des durées de séjour et non des taux d’occupation de lits. De plus, les derniers rapports établis par le SPF à disposition de mon administration datent de 2017, tandis que les données disponibles sur le site du fédéral concernent les données RPM de 2018.
    Les données dont dispose mon Administration portent sur les admissions dans le cadre des mises en observation (mesures interrompues avant 40 jours d’observation ou au terme des 40 jours), semblent indiquer un nombre total d’admissions brutes plus élevées en 2020, mais une diminution générale de l’occupation dans les services dédiés à ces mesures par rapport aux années précédentes.

    Le Gouvernement wallon a l’intention de poursuivre dans le sens du renforcement en même temps que de contribuer à davantage de prévention dans une vision de santé publique. Les assises de la première ligne qui débutent cet automne doivent contribuer à intégrer la dimension de santé mentale de façon générale, et, en particulier, le dispositif des psychologues et orthopédagogues de première ligne.

    Des échanges bilatéraux sont en cours actuellement entre Cabinets francophones : Wallonie et Fédération Wallonie Bruxelles, pour que les accords passés en Conférence interministérielle de la santé publique puissent se concrétiser de manière harmonieuse. Il y a des enjeux financiers et intersectoriels à la clé, lesquels ne nous échappent nullement, mais ne doivent en aucun cas constituer des freins insurmontables si on maintient le cap des bénéfices attendus pour la population.

    Soyons clairs et ambitieux : agir en prévention c’est voir plus loin que le temps d’une législature ou deux, mais ce changement de paradigme constitue en soi un indicateur du degré d’évolution d’une société.

    Le Gouvernement wallon reste attentif aux recommandations du CSS comme d’ailleurs à celles qui dépassent le cadre de la crise sanitaire délivrées par les Académies royales de médecine de Belgique qui nous enjoignent à chercher de façon plus volontariste à répondre aux défis de santé et en particulier de santé mentale chez les jeunes en transition vers l’âge adulte. Ceci nécessite un rapprochement et un renforcement des points de convergence entre les différentes entités responsables de leur bien-être comme les réseaux en santé mentale constitués de partenaires et qui rassemblent de nombreux acteurs ayant un impact sur les déterminants de la santé. Tous sont importants dans la mesure où ils contribuent à réformer en profondeur les pratiques et le focus centré sur les usagers.

    La mise en œuvre du Plan de prévention et de promotion de la santé est en cours : des mesures telles que celles que l’honorable membre cite – méditation en ligne, parcours santé ou séances d’activité en plein air - ont toute leur place dans les activités de promotion de la santé et la prévention. Néanmoins, il est bon de rappeler que ce sont les acteurs de terrain qui définissent leurs modalités et priorités d’intervention, dans le cadre de l’exercice de leurs missions, mais aussi de leurs expériences professionnelles.