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La lutte contre la pollution atmosphérique

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 294 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/03/2021
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La Cellule interrégionale de l'environnement a publié de nouvelles cartes donnant une image représentative de l'air respiré sur le territoire belge. La Belgique dépasse les limites annuelles européennes en matière de pollution atmosphérique. Comme le constate l'association Greenpeace, pour la première fois, des villes wallonnes comme Liège, Charleroi et Mons sont concernées par une concentration en dioxyde d'azote qui dépasse, en de nombreux endroits, le seuil fixé par l'OMS à 40 µg/m3.

    Depuis des années, les citoyens sont invités à prendre des mesures pour réduire leur empreinte environnementale. Cependant, ils sont désarmés face à ces taux et leur impact sur la santé publique. Les protéger et redoubler d'effort semblent, plus que jamais, prioritaires au vu de ces chiffres.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de ces nouvelles cartes publiées par la Cellule interrégionale de l'environnement ? Quelle en est son analyse ?

    Elle a déjà pris une série de mesures, comme le lancement du site "Wallonair". Par ailleurs, quelles autres mesures fortes et concrètes le Gouvernement compte-t-il prendre afin de protéger les citoyens et lutter contre la pollution atmosphérique ?
  • Réponse du 15/04/2021
    • de TELLIER Céline
    Comme je l’indiquais dans ma réponse aux questions de Messieurs Antoine et Dupont en commission le 16 mars dernier, les cartes publiées par la Cellule interrégionale de l’Environnement sont le résultat de la chaîne de modélisation ATMO-Street, un modèle qui intègre les concentrations mesurées aux stations fixes, la contribution des émissions du trafic routier, de la navigation, et des industries, et la recirculation des polluants dans les rues canyons.
     
    ATMO-Street est actuellement le meilleur outil de calcul disponible en Belgique pour évaluer et cartographier la qualité de l'air sur l’ensemble du territoire avec une haute résolution qui atteint le niveau de la rue. Celui-ci utilise les meilleures données d’émissions disponibles.
     
    Il faut toutefois nuancer les résultats du modèle, comme cela est détaillé sur le site de CELINE : même s’il existe effectivement localement des dépassements du seuil de 40 µg/m³ dans les villes les plus importantes, certaines évaluations du modèle peuvent être sujettes à des incertitudes, notamment au niveau de l’estimation du trafic sur certaines routes secondaires. La concentration réelle en tout point du territoire demeure inconnue, et peut donc être supérieure ou inférieure à la valeur calculée par le modèle. Cela est inhérent aux modèles de qualité de l'air.
     
    Compte tenu de ces incertitudes et compte tenu du cadre de la directive européenne sur la qualité de l’air ambiant, les dépassements mis en exergue ne signifient pas qu’il y ait un non-respect de cette directive.
     
    En effet, la directive exclut tout un ensemble de localisations potentielles en vue d’y installer un point de mesure. Le tribunal de première instance de Namur a jugé le 26 janvier dernier que la Région wallonne respecte la directive et qu’elle mesure la qualité de l’air de manière représentative, comme exigé par cette directive.
     
    En termes de mesures afin de lutter contre la pollution, je compte poursuivre l’installation des deux nouvelles stations permanentes liées à la circulation dans les deux villes les plus problématiques : Liège et Charleroi.
     
    Après une campagne de mesures préalable d’une année grâce à deux stations mobiles à Liège, la mission d’architecture concernant la construction de la station permanente a démarré en janvier de cette année. Du côté de Charleroi, la campagne préalable avec trois stations mobiles s’est clôturée le mois dernier, et une réunion avec la Ville de Charleroi a eu lieu afin de déterminer l’emplacement de la prochaine station permanente dans le centre de la ville.
     
    Au niveau de l’amélioration de la qualité de l’air, le Gouvernement wallon a pris des engagements forts en matière de réduction de la pression automobile ou d’isolation du bâti, par exemple, qui sont deux leviers majeurs pour accroître la qualité de l’air.
     
    Notons aussi l’interdiction progressive des véhicules les plus polluants dans le cadre du décret relatif à la lutte contre la pollution atmosphérique liée à la circulation des véhicules (http://environnement.wallonie.be/legis/air/air084.html).
     
    Il faut enfin évoquer le Plan wallon Environnement-santé 2019-2023, qui comprend une série d’actions concrètes qui sont et seront menées au cours de cette législature afin de répondre aux enjeux santé liés à l’environnement et notamment sur la qualité de l’air.