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Les évolutions technologiques de l'automobile photovoltaïque

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 379 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/03/2021
    • de MATHIEUX Françoise
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    J'ai interrogé Monsieur le Ministre à plusieurs reprises sur les différentes technologies liées à l'évolution de l'automobile. Dernièrement, je l'interrogeais notamment sur l'homologation des voitures LISA, soit des voitures ultralégères qu'il indiquait être en cours d'homologation. Il existe d'autres technologies à l'étude qui semblent également sur la bonne voie.

    Je pense ici à la voiture solaire - et notamment au projet « Luna » du constructeur américain APTERA, qui est une voiture solaire et ultra légère qui pourrait être mise sur le marché d'ici la fin de l'année.

    Le fait d'avoir des voitures très légères construites en matériaux composites et ayant une sobriété énergétique extrême (7 KwH/km) pourrait constituer l'avenir de la voiture.

    Quelle est sa stratégie en la matière ?

    Des projets de recherches sont-ils en cours ou à l'étude ?

    Des contacts ont-ils été pris avec le cabinet de son collègue Willy Borsus concernant cette question ?
  • Réponse du 19/04/2021
    • de HENRY Philippe
    L’initiative menée par APTERA est, évidemment, le Graal de la mobilité électrique avec des véhicules sobres en électricité grâce à une autoproduction électrique assurée par des cellules photovoltaïques. Le constructeur assure une autonomie de charge de plus de 1 500 km pour sa meilleure option, mais, également, la plus onéreuse puisqu’elle coûte malgré tout plus de 40 000 euros.
     
    L’avantage de ces véhicules est leur légèreté qui permet l’usage de pack de batteries moins important. Par contre, même si cette initiative est intéressante, la puissance des moteurs reste quand même importante avec deux options à 100 et 150 kW ce qui permet des accélérations particulièrement conséquentes : de 3,5 à 5,5 secondes pour atteindre les 100 km/h, ce qui équivaut à certains modèles d’une célèbre marque italienne de voitures sportives. Je suis donc moins emballé par cet aspect même si je rejoins l'honorable membre sur le côté particulièrement vertueux de la démarche de sobriété assumée du véhicule. Sobriété optimale si on roule en journée dans une zone particulièrement ensoleillée, évidemment.
     
    Cette approche de sobriété assumée, c’est également celle que véhicule LISA car et son consortium en se basant sur le prototype de véhicule E-car.
     
    Ce prototype a fait l’objet de soutiens importants du SPW Recherche, mais n’est, à ma connaissance, comme j’ai déjà pu le dire, pas encore homologué. Mes services ont eu l’occasion de rencontrer le promoteur du projet et quelques contacts ont également eu lieu il y a quelques mois avec mon homologue de la Recherche. En l’état, les demandes budgétaires ne semblaient pas pouvoir être rencontrées au regard des règles en vigueur pour le soutien aux projets de recherche.
     
    En outre, dans un marché dominé par les grands constructeurs qui peuvent proposer des économies d’échelle particulièrement importantes dans les coûts de production de véhicules, il est évidemment compliqué à des constructeurs avec une capacité relativement faible de moyens de pouvoir émerger aisément avec des solutions compétitives.
     
    Je reste néanmoins persuadé que ce sont bien des véhicules électriques plus modestes, plus sobres, plus légers et moins puissants qui pourront répondre aux besoins de mobilité automobile à l’avenir. Il suffit pour se convaincre qu’une demande est possible en constatant que les modèles de véhicules les plus vendus sur le marché ces dernières années relèvent des segments les plus petits du marché. Je pense donc que les encourager d’une manière ou d’une autre, notamment au travers d’une fiscalité adaptée, permettra de voir une percée plus importante dans le parc de ce type de modèles.