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L'introduction du bioCNG en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 383 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/03/2021
    • de MATAGNE Julien
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Namur accueillait le 18 mars dernier la première station wallonne de bioCNG. Dans la presse, l'un des conseillers de Monsieur le Ministre présentait le bioCNG telle une « solution d'avenir ». De son côté, Monsieur le Ministre espére-t-il voir ce marché s'étendre aux particuliers et flottes d'entreprises.

    En quoi le bioCNG peut-il constituer une solution d'avenir pour la Wallonie ?

    Comment cette énergie peut-elle cohabiter avec le marché du véhicule électrique en pleine expansion ?

    D'autres stations du même type vont-elles voir le jour prochainement ?

    Disposons-nous d'un calendrier précis ?

    Les deux autres régions sont-elles déjà équipées de ces mêmes stations. ?

    Quels sont les objectifs visés par la Wallonie suivant les différents publics ?
  • Réponse du 30/04/2021
    • de HENRY Philippe
    La décarbonation du secteur du transport nécessite des alternatives à court, moyen et long terme. Même s’il est indéniable que l’électromobilité offre une perspective à long terme, je reste peu persuadé qu’il s’agit de la solution miracle pour 2030, surtout pour les besoins sur les longues distances ou sur le transport plus lourd.
     
    Dans ce contexte et face au manque évident de flexibilité liée au fast-charging, et plus encore pour le transport lourd, le biogaz est une alternative intéressante sur le moyen terme. Je suis donc persuadé que dans un avenir immédiat, l’électricité et le gaz pourront cohabiter en fonction des besoins et des usages en mobilité.
     
    En ce qui concerne le développement futur, tout dépendra de trois facteurs :
    - la volonté affichée par certains opérateurs qui ont privilégié l’équipement de la Flandre avant de s’attaquer à la Wallonie ;
    - une solution pour les zones blanches où le réseau de gaz est inexistant ;
    - le développement d’une filière de biométhanisation wallonne qui permet de garantir un cercle vertueux.
     
    Quelques opérateurs pensent déjà à développer ce type d’équipements, il convient donc de répondre de manière proportionnée aux besoins identifiés, par exemple, en développant la filière de biométhanisation, développement qui bénéficiera non seulement au transport, mais aussi à d’autres secteurs économiques.
     
    Comme je l’ai signalé, l’offre commerciale est actuellement plus importante et a été essentiellement dirigée par un opérateur historiquement. Ce développement s’est également fait plus naturellement grâce à un réseau de gaz naturel plus présent qui a facilité les raccordements des stations. Actuellement, il y a trois fois plus de stations en Flandre qu’en Wallonie.
     
    La Wallonie n’a pas fixé d’objectifs spécifiques par public cible, mais bien par catégories de véhicules. Dans le cadre de la contribution wallonne au Plan national Energie-Climat, l’objectif a été établi à un parc comprenant 18 % de véhicules automobiles au gaz naturel en 2030 contre 24 % de véhicules électriques rechargeables. Pour les camionnettes, l’objectif a été établi à 20 % de véhicules au gaz naturel et 25 % de véhicules électriques rechargeables. Pour le transport lourd, l’électrification étant moins évidente, une attention particulière devra être apportée sur les alternatives sans pouvoir, à ce stade, définir de balises cohérentes, principalement à cause des coûts et de la durée de vie des véhicules.