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La situation au Sénégal

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 109 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 29/03/2021
    • de GROVONIUS Gwenaëlle
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    Début mars, le Sénégal a été le théâtre de multiples manifestations ayant le plus souvent débouché sur des affrontements avec les forces de l'ordre.

    L'élément déclencheur de ces troubles fut l'arrestation, le 3 mars, d'Ousmane Sonko, probable candidat à la présidence en 2024. Les heurts qui ont embrasé le pays durant plusieurs jours auraient fait plusieurs morts.

    Les tensions semblent moins importantes à la suite de la remise en liberté sous contrôle judiciaire, ce 8 mars, de Monsieur Sonko et des paroles d'apaisement prononcées le même jour par le Président Macky Sall. Néanmoins, ce répit pourrait être de courte durée, le Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D), coalition réunissant divers partis d'opposition et mouvements de la société civile, ayant lancé un nouvel appel à la mobilisation. Le M2D a également programmé une journée de « deuil national », en hommage aux victimes des manifestations dans le pays.

    Le Sénégal est généralement perçu comme étant un symbole de stabilité au cœur de l'Afrique. Malheureusement, il faut constater que les frustrations socio-économiques et politiques accumulées, en particulier par la jeunesse, n'attendaient que le bon catalyseur pour pouvoir s'exprimer. Un an de Covid-19 et la mise en place de nombreuses mesures drastiques ont appauvri des ménages entiers et installé une crise économique sans précédent.

    Monsieur le Ministre-Président peut-il me faire un point sur la situation politique et démocratique au Sénégal ?

    Quelle est la position de l'Europe, de la Belgique et de la Wallonie sur la situation au Sénégal ?

    Quels sont les retours de nos différents contacts diplomatiques sur place ?

    Comment évoluent notre coopération et notre soutien aux divers acteurs locaux dans ce contexte ?
  • Réponse du 21/12/2021
    • de DI RUPO Elio
    Le Sénégal a en effet connu une période de fortes tensions en mars dernier.

    La situation socio-économique et les émeutes qui ont secoué le pays ont d’ailleurs fait l’objet d’échanges lors de ma rencontre avec le Président sénégalais, Macky Sall, en marge de sa visite en Belgique du 11 au 14 avril 2021.

    Le Président Macky Sall avait alors évoqué les mesures qu’il a prises dans l’objectif d’aboutir à un apaisement des tensions.

    Il avait notamment annoncé des actions concrètes en faveur de la jeunesse au travers d’un plan d’investissement en faveur de l’emploi des jeunes de 350 milliards de CFA (500 millions d’euros).

    Le manque de perspective dans un pays où la population est jeune fut notamment un des moteurs des émeutes consécutives à l’arrestation d’Ousmane Sonko.

    La Wallonie, la Belgique et l’Union européenne ont adopté une position commune lors de cette crise : appel à la retenue et au dialogue en vue de restaurer la paix civile.

    Il convient de souligner le rôle pacificateur qu’ont joué les confréries musulmanes soufies et leurs dirigeants qui ont permis une reprise du dialogue.

    La commission mixte Sénégal/Wallonie Bruxelles s’est tenue, en visioconférence, le 1er avril et a permis d’identifier 10 programmes regroupés en trois axes.

    Les projets ont fait l’objet d’une concertation en amont avec les autorités sénégalaises afin qu’ils soient à la fois conformes aux priorités de la Wallonie et du Sénégal.

    Ces priorités sont notamment la santé, la formation professionnelle, l’environnement, le tourisme durable et les industries culturelles et créatives.