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La recherche contre le diabète

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 360 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 29/03/2021
    • de DURENNE Véronique
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    En Belgique, 6,3 % de la population a un diagnostic de diabète connu. Cependant, plus d'une personne sur trois ignore qu'elle est atteinte de la maladie, portant ainsi la prévalence réelle estimée du diabète à 10 %.

    D'après Sciensano, la prévalence au diabète ne cesse d'augmenter au fil du temps en raison du vieillissement de la population et d'une augmentation réelle du risque de développer le diabète. D'après les chiffres, la prévalence au diabète est également plus élevée en Wallonie et à Bruxelles qu'en Flandre.

    Il m'a récemment été rapporté que la recherche avance pour mettre au point des traitements de plus en plus efficaces et provoquant moins d'effets secondaires.

    J'aimerais donc savoir si la Région wallonne soutient la recherche contre le diabète.

    Dans l'affirmative, quels sont les montants investis annuellement par la Wallonie au cours de ces dernières années ?

    Ces recherches ont-elles donné de nouveaux résultats ?

    Monsieur le Ministre compte-t-il augmenter les moyens mis à la disposition de la recherche contre le diabète ?
  • Réponse du 19/04/2021
    • de BORSUS Willy
    La prévalence du diabète est en constante augmentation. Si des traitements existent pour améliorer les conditions de vie des malades, cela ne reste pas moins très lourd pour ces patients, la maladie nécessitant une attention constante.
     
    Si on considère les montants investis depuis 2016, ce sont plus de 18,5 millions d’euros qui ont été investis par la Région pour le financement de projets innovants menés par des entreprises et des universités en Wallonie afin de développer des traitements pour les patients diabétiques.
     
    Notre Région peut compter sur des entreprises talentueuses qui développent des traitements qui pourraient changer le paradigme pour le traitement de cette maladie, telle que Orgenesis, Pig For Life ou Imcyse. En parallèle, des recherches plus en amont sont réalisées au sein de nos universités.
     
    Parmi les résultats les plus marquants, notons par exemple les résultats obtenus par la société Imcyse qui développe un traitement à base de peptides appelés imotopes, qui bloquent la réponse immunitaire anormale contre les cellules bêta du pancréas, de façon à stopper la progression du diabète de type 1 en arrêtant la destruction des cellules bêta du pancréas. Grâce à une intervention précoce, l'objectif est de préserver la capacité du pancréas à produire de l'insuline, ce qui pourrait donc permettre aux patients de gérer la maladie sans avoir besoin d'injections quotidiennes d'insuline. L'approche d’Imcyse est unique et se différencie de l'induction d'une tolérance générale ou de la « suppression immunitaire » globale en ciblant spécifiquement la voie auto-immune sans interférer avec le reste du système immunitaire. La société Imcyse vient de lancer une nouvelle étude clinique qui devrait permettre de mesurer l’efficacité clinique du traitement chez l’homme.
     
    Notons également les résultats plus préliminaires de la société Orgenesis qui développe un traitement de thérapie cellulaire contre le diabète. L’objectif est de transformer des cellules hépatiques des patients en cellules productrices d’insuline. Une première preuve de concept a été réalisée dans des modèles de rats diabétiques et la société est en train d’optimiser son protocole de traitement de façon à démarrer prochainement une première étude clinique sur cette technologie.
     
    Dans un autre registre, notons également le projet de la société Pyramidal, qui développe une solution logicielle destinée aux centres de soins spécialisés pour diabétique, permettant le partage de données entre l’ensemble des intervenants de soins pour ces patients.
     
    Dans les universités aussi, les recherches sont importantes. Notons par exemple le travail de l’équipe du professeur Cani qui a permis de découvrir et caractériser une nouvelle espèce bactérienne présente dans le microbiome intestinal, qui pourrait jouer un rôle dans le traitement du diabète de type 2.
     
    Ces quelques exemples révèlent le dynamisme de la Région dans la lutte contre le diabète, et nous allons certainement poursuivre notre soutien à ces acteurs pour les aider à proposer au plus vite de nouveaux traitements qui pourront, je l’espère, changer la vie des patients.