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La féminisation des noms de rue

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 229 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 31/03/2021
    • de HAZEE Stéphane
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Je reviens vers Monsieur le Ministre au sujet de la féminisation des noms de rues.

    Le combat pour l'égalité des genres passe aussi par une reconnaissance accrue de la place des femmes dans l'espace public. Or, aujourd'hui, nous constatons que le nombre de voiries, de places, de bâtiments publics… qui portent le nom d'une femme est encore très faible.

    Au mois d'octobre dernier, j'ai plaidé pour que notre Région se montre proactive en la matière. Monsieur le Ministre s’était montré ouvert à la question et avait affirmé s’engager à sensibiliser l'ensemble des communes à s'inscrire dans cette démarche.

    Depuis lors, le Gouvernement a adopté son Plan égalité hommes-femmes et nous pouvons constater que l'enjeu de la féminisation des noms de rues y trouve une place de choix, puisque la mesure n°15 du plan entend promouvoir la féminisation des noms de rues dans les pouvoirs locaux.

    Peut-il préciser les mesures concrètes prévues en vue d'encourager les communes à féminiser les noms de voiries ? Sous quelle forme ce travail de sensibilisation va-t-il se déployer ?

    A-t-il prévu d'adresser une circulaire ministérielle destinée aux communes ?

    Dans quelle mesure le SPW pourrait-il être amené à jouer un rôle de centre de ressources pour aider les communes à agir en ce sens ?

    Des outils de cadastre et de suivi sont-ils prévus pour mesurer l'effet de la mesure ?

    Des contacts ont-ils été pris avec l'Union des villes et communes ainsi qu'avec la commission de toponymie à ce sujet ?

    Un budget spécifique est-il consacré à cette mesure ?
  • Réponse du 01/04/2021
    • de COLLIGNON Christophe
    La lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes passe effectivement aussi par la mise en avant de la place de la femme dans la société, notamment via la féminisation du nom des rues et donc de l’espace public.

    La question de l’égalité dans la politique de la ville ne peut toutefois être ramenée à la seule question de noms de rues et places. Les études montrent, en effet, que trop souvent la ville est pensée par des hommes pour les hommes.

    Le SPF Intérieur a ainsi édité une brochure sur l’égalité des genres dans l’espace public qui, outre la question des noms de rue, aborde celles de la mobilité, la sécurité, la lutte contre le harcèlement ou encore de la participation.

    Pour sa part, le 4 mars, dans le cadre de sa feuille de route de législature, le gouvernement wallon s’est engagé à lutter contre toute forme de discrimination et à intégrer l’égalité des genres dans l’ensemble des politiques régionales, en adoptant son Plan transversal Égalité hommes-femmes 2020-2024.

    Il comporte 44 mesures, dont deux en matière de logement et cinq en matière de pouvoirs locaux, dont effectivement, à ma demande, celle relative à la féminisation des noms de rues. Elle vise à inciter les communes à accroître la part féminine, lors de la création ou de la modification de voiries.

    Je compte travailler en ce sens avec l’Union des villes et des communes de Wallonie. Les concertations sont en cours pour réunir le comité d’accompagnement très prochainement et fixer les priorités de 2021 en matière de formation et d’information. Compte tenu des contraintes sanitaires, la formule des boîtes à outils numériques et des webinaires s’impose encore. Il s’agit d’inciter à la mise en place d’une dynamique locale qui peut être nourrie par des dispositifs de démocratie participative comme les conseils consultatifs de l’égalité homme-femme.

    Un outil méthodologique sera mis à la disposition des pouvoirs locaux, sous la forme d’un guide ou d’une circulaire ministérielle qui sera concertée avec les partenaires institutionnels.

    En ce sens, afin d’avoir une vision claire des dispositifs développés sur le terrain, j’ai mandaté mon administration pour procéder à un cadastre des initiatives de démocratie participative, au travers d’une enquête qui prévoit le relevé de ces conseils consultatifs et des questions portées à leurs avis.

    Former, sensibiliser et outiller sont donc les principes de mon action pour aider les pouvoirs locaux à intégrer la dimension du genre dans leurs politiques locales… menées en toute autonomie.